Sélection canine et féline : quels effets sur le comportement - La Semaine Vétérinaire n° 1656 du 08/01/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1656 du 08/01/2016

ÉTHOLOGIE

Pratique canine

L’ACTU

Auteur(s) : Ségolène Minster

La Seevad a tenu son 3e symposium international sur l’éthologie vétérinaire en novembre à Paris. Les participants ont pu s’interroger pendant trois jours sur les influences et les conséquences de la sélection sur le comportement.

Le 3e symposium international de la Société européenne d’éthologie vétérinaire des animaux domestiques (Seevad), qui a eu lieu à Paris du 27 au 29 novembre 2015, était ouvert à tous les professionnels du monde animal intéressés par les dernières avancées scientifiques en éthologie. Des séances plénières animées par des scientifiques internationaux alternaient avec des communications étudiantes et des sessions de posters. Pour Isabelle Vieira, présidente de la Seevad, « l’éthologie est une approche où il faut tenir compte du répertoire comportemental normal de l’animal, plutôt que de le contrer médicalement et/ou avec une éducation coercitive. L’éthologie propose une vision environnementale, qui respecte les besoins éthologiques de l’animal, donc des solutions effectives, avec plus d’éthique et plus de plaisir pour l’animal ». « La discipline observe un vrai renouveau », souligne-t-elle, comme en témoigne le succès du premier certificat d’études approfondies vétérinaires (CEAV) de médecine comportementale des animaux domestiques, auquel un stand était dédié.

L’importance de cerner la personnalité de son chat

Martin Godbout, praticien comportementaliste au Canada, conseille d’identifier le caractère des chats en consultation, le timide versus l’extraverti. Au chenil, le timide est prostré au fond de sa cage, crache quand on passe devant. L’extraverti est actif dans la cage, a la queue bien droite, est difficile à examiner. Le timide a besoin de sécurité, l’extraverti de stimulation. Cette identification permet de conseiller un enrichissement adéquat de la maison, afin de prévenir les problèmes tels que les phobies, les agressions, le marquage urinaire, le toilettage excessif ou l’automutilation. Une étude menée dans des maisons multichats a montré que les chats qui tolèrent les caresses ont un taux plus élevé de métabolites de glucocorticoïdes fécaux que les chats qui les évitent. Les contacts avec le chat devraient être limités au strict nécessaire (soins) et associés à un geste positif (donner de la nourriture). Souhaitant être au cœur de l’action, les chats tolèrent les interactions, mais n’apprécient pas d’être touchés.

L’influence de la génétique sur le comportement

Catherine André, chercheuse au sein de l’équipe Génétique du chien à l’université de Rennes, a rappelé que l’homme et le chien partagent 40 000 ans de vie commune, donc bien plus que les espèces de rente. Après l’homme, ce sont les chiens qui ont le meilleur suivi médical. Ils partagent le même environnement, ce qui permet le transfert de connaissances chez l’homme et inversement, notamment en cancérologie, pour l’étude des maladies auto-immunes et comportementales. L’homogénéité au sein d’une race est très forte, du fait de la sélection par les éleveurs pour se conformer aux standards de la race, mais à l’origine d’une forte incidence de maladies génétiques. Cette homogénéité facilite l’identification des allèles délétères et la création de tests génétiques. Catherine Escriou, maître de conférences en neurologie à VetAgro Sup, a prévenu le public des effets de la sélection de performances standardisées, toujours plus poussées et plus précoces, qui peuvent conduire à un dysfonctionnement cérébral à l’extrême. C’est le cas du tournis (spinning) du bull-terrier, considéré comme normal par les éleveurs, et aujourd’hui difficile à éliminer.

Le symposium s’est clos par la remise du prix Pedigree pour la meilleure communication étudiante, et par un débat animé par les membres du Mouvement professionnel francophone des éducateurs de chiens de compagnie (MFEC) sur les méthodes d’éducation amicales et positives. Tous se sont accordés à dire que le vétérinaire doit être le premier acteur du conseil, car 100 % des chiots voient un vétérinaire en théorie, alors que seulement 17 % voient un éducateur.

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