Pleurésies et troubles locomoteurs en têtes d’affiche du congrès de l’AFMVP - La Semaine Vétérinaire n° 1656 du 08/01/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1656 du 08/01/2016

JOURNÉES ANNUELLES PORCINES

Pratique mixte

L’ACTU

Auteur(s) : Lorenza Richard*, Nathalie Devos**

Ces pathologies ont fait l’objet des principales communications lors des journées organisées par l’Association française de médecine vétérinaire porcine, à Paris, en décembre.

Le dernier congrès annuel de l’Association française de médecine vétérinaire porcine (AFMVP), qui s’est tenu les 3 et 4 décembre à Paris, a notamment été l’occasion pour Nadia Amenna et Hervé Morvan, du laboratoire Labocéa de Ploufragan (Côtes-d’Armor), de faire le point sur les lésions macroscopiques et microscopiques des pleurésies chez le porc, ainsi que des principaux agents pathogènes qui en sont à l’origine. Ces inflammations de la plèvre sont liées à la propagation d’une infection depuis le poumon, le médiastin ou le péricarde. Les formes aiguës sont reconnaissables à l’exsudat qui peut être fibrineux, purulent ou fibrino-purulent, qui confère au poumon un aspect terne et qui peut être retiré à la pince, comme une fine pellicule recouvrant la plèvre viscérale. Les formes chroniques apparaissent entre 48 et 72 heures après l’infection et se caractérisent par un épaississement de la plèvre et une réduction progressive de l’exsudat, qu’il n’est plus possible de détacher avec une pince. La pleurésie touche parfois un seul lobe, et le praticien ne doit pas hésiter à retourner le poumon afin de l’examiner complètement. Le doute sur la forme de pleurésie peut être levé par une observation histologique, qui permet également de visualiser des infiltrations pouvant être caractéristiques de certains agents pathogènes. Enfin, les lésions varient selon l’agent pathogène. Par exemple, Actinobacillus pleuropneumoniae est le plus souvent responsable de foyers de nécrose avec une inflammation périphérique dans les lobes diaphragmatiques. Toutefois, la plupart du temps, les lésions sont dues à une association de pathogènes et il est possible qu’elles diffèrent d’un animal à l’autre dans le même élevage. Un diagnostic peut être confirmé par polymerase chain reaction (PCR), mais son interprétation doit tenir compte de la présence de pathogènes majeurs, d’une surinfection, de lésions dues à des blessures (côtes fracturées, par exemple) ou d’un défaut d’hygiène.

Truies en groupe et pathologie locomotrice

Depuis la mise en groupe des truies, l’abord des problèmes locomoteurs de ces dernières est devenu incontournable dans toute démarche d’amélioration continue en élevage, a, pour sa part, rappelé Alain Riaucourt (Breizhpig, Plérin). Via quelques exemples cliniques, il s’est attaché à décrire les principales démarches diagnostiques face à un problème locomoteur afin d’évaluer leurs avantages ainsi que les exigences qui y sont associées. Ces démarches peuvent s’appuyer sur “le vécu de l’expérience du praticien”, les dichotomies et les méthodes des algorythmes, l’approche épidémio-clinique ou encore l’analyse écopathologique. Torrison Jerry (Zinpro Corporation, États-Unis) s’est, lui, consacré à une présentation des divers agents infectieux (bactéries et virus) impliqués dans les problèmes locomoteurs des porcs. Et force est de constater que la liste est longue. Le conférencier a ainsi répertorié les boiteries d’origine infectieuse les plus fréquentes (par exemple Actinobacillus suis, E. coli, Erysipelothrix rhusiopathiae, Streptococcus suis, Staphylococcus spp., etc. ou encore les Teschovirus), ainsi que les méthodes de diagnostic et de prévention de celles-ci.

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