L’antibiorésistance mal comprise du grand public - La Semaine Vétérinaire n° 1653 du 04/12/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1653 du 04/12/2015

SANTÉ PUBLIQUE

Actu

Auteur(s) : Nathalie Devos

Bien qu’elle ne prétende pas être exhaustive, une enquête de l’OMS met en exergue certaines pratiques, des lacunes dans les connaissances et des idées fausses qui contribuent au phénomène d’antibiorésistance.

Trois quarts (76 %) des personnes interrogées lors d’une enquête multipays diligentée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS)1 pensent que la résistance aux antibiotiques survient lorsque l’organisme est rendu résistant aux antibiotiques. C’est-à-dire que, selon eux, ce sont les êtres humains ou les animaux qui deviennent résistants aux antibiotiques et non les bactéries. Voici l’une des principales constatations relevées par l’OMS dans son enquête réalisée, mi-octobre, dans 12 pays2, auprès de quelque 10 000 personnes.

De nombreuses idées fausses

Mais ce n’est pas la seule révélation inquiétante : 64 % des personnes sondées pensent que les antibiotiques peuvent être utilisés pour soigner la grippe et environ un tiers (32 %) considèrent qu’elles doivent cesser le traitement lorsqu’elles se sentent mieux. Les deux tiers (66 %) des répondants estiment qu’il n’existe aucun risque d’infection résistante aux médicaments chez les individus qui prennent correctement le traitement antibiotique prescrit, et, pour 44 %, ce n’est un problème que pour les personnes qui en reçoivent régulièrement. L’OMS précise que les données récoltées ne sauraient être considérées représentatives de chaque région, ni de la situation mondiale3. Toutefois, « les conclusions de cette enquête soulignent combien il est urgent de mieux faire connaître la résistance aux antibiotiques », déclare Keiji Fukuda, représentant spécial du directeur général de l’OMS pour la résistance aux antimicrobiens.

  • 1 http://bit.ly/1j3qqy4.

  • 2 Afrique du Sud, Barbade, Chine, Égypte, Inde, Indonésie, Mexique, Nigeria, Russie, Serbie, Soudan et Vietnam.

  • 3 L’enquête détaille les réponses pays par pays.

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