Vetbiobank développe l’utilisation des cellules souches

Vetbiobank est composé d’une équipe de six personnes. Dès le début, ce laboratoire a construit une collaboration avec l’école de Lyon, VetAgro Sup, et nos confrères Michael Schramme, Éric Viguier et Jean-Luc Cadoré. « La médecine régénérative s’appuie sur les cellules souches mésenchymateuses qui ont la capacité de sécré?ter des facteurs de croissance. Ceux-ci auront des effets anti-inflammatoires, antifibrotiques et immunomodulateurs qui vont permettre la régénération du tissu, explique Stéphane Maddens, le fondateur du laboratoire, installé sur le site de Marcy-l’Étoile. Le cœur de métier de Vetbiobank repose sur les cellules souches néonatales obtenues à la naissance. On peut en trouver dans la moelle osseuse, le tissu adipeux, etc., mais les cellules souches des tissus néonataux sont considérées comme le gold standard en humaine. »

Activité équine mais aussi canine

L’activité équine a été la première sur laquelle Vetbiobank s’est lancé de 2012 à 2015. Ces techniques s’intéressent aujourd’hui aux équidés, mais aussi aux chiens, et des projets mûrissent dans l’espèce féline.

La médecine personnalisée Ombistem® est proposée à partir des cellules souches néonatales :

– le vétérinaire voit en consultation un cheval ou un chien blessé. Il prélève du tissu adipeux. 10 à 15 jours plus tard, le laboratoire fournit les cellules qui seront réinjectées à un même animal ;

– une banque de cellules souches peut aussi être constituée à partir d’un cordon ombilical. Ces cellules sont stockées dans l’azote liquide pour une utilisation ultérieure.

Des cellules souches pour soigner l’arthrose du chien

Dans le cadre de son partenariat avec VetAgro Sup, Vetbiobank s’est concentré sur l’espèce canine. L’objectif est de mieux soigner les lésions d’origine dégénérative chez le chien. À la conférence de presse du 10 novembre dernier à Maisons-Alfort, la propriétaire d’un boxer atteint d’une arthrose avancée des deux hanches, intolérant aux anti-inflammatoires, a témoigné du bénéfice de l’utilisation des cellules souches face à cette pathologie. L’injection des cellules dans la hanche s’effectue dans l’espace intra-articulaire, sous anesthésie. Le chien a reçu des cellules souches de cordon ombilical par une injection unique.

Un tapis de marche permet de quantifier la boiterie, avec un logiciel qui analyse ce report de pression (système unique en France). Le chien a été placé sur ce tapis : durée, pression et surface des appuis ont été mesurées sur les quatre membres, ce qui permet d’indiquer la répartition. Chez ce boxer, « les résultats ont été spectaculaires, s’est enthousiasmé Éric Viguier. Nous avons pu récupérer de la masse musculaire partout. Le changement est visible ! ».

Indications et études chez le chien

Aujourd’hui, les utilisations reconnues des cellules souches incluent arthrose, tendinite et fracture des os. Des recherches sont également attendues pour d’autres prises en charge : dégénérescence des disques intervertébraux, cardiomyopathie, insuffisance rénale ou hépatique.

Vetbiobank mène deux études dans l’espèce canine : le projet Articani®, pour savoir si les cellules souches sont équivalentes aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) lors d’une chirurgie TPLO (Tibial Plateau Leveling Osteotomy). Cette étude inclut deux groupes de chiens, elle est menée en double aveugle. Les cellules souches sont alors administrées en fin de chirurgie. À ce jour, 26 chiens sont étudiés sur 18 mois. Les travaux menés pour Ombistem Canine® portent, eux, sur la locomotion des chiens dysplasiques au niveau des coudes et des hanches. 30 chiens sont inclus dans l’étude sur 18?mois.

« Je me suis rendu compte des limites lorsque nous opérons des animaux qui ont des tissus très usés. La médecine régénérative constitue l’avenir », conclut Éric Viguier. À l’occasion du congrès de l’Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie (Afvac), fin novembre, Vetbiobank présentera ces techniques aux confrères.