Exemple d’un plan de lutte contre la besnoitiose en Ardèche - La Semaine Vétérinaire n° 1646 du 16/10/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1646 du 16/10/2015

CONFÉRENCE

Pratique mixte

FORMATION

Auteur(s) : Lorenza Richard*, Christian Boulon**

Fonctions :
*Directeur du GDS 07

En Ardèche, après un premier cas clinique de besnoitiose en 2003, la maladie a pris des proportions importantes en 2007 et 2008. Sollicité par des éleveurs et des vétérinaires en 2009, le groupement de défense sanitaire (GDS 07) a mis en place une méthode participative de réflexion : visites d’exploitations, échanges avec des spécialistes de la maladie, témoignages d’éleveurs en conseil d’administration et sensibilisation de partenaires (conseil général, chambres d’agriculture et autres départements de Rhône-Alpes). Cela a abouti à la mise en place d’un plan d’action sanitaire besnoitiose contractualisé. Il consistait en un projet pilote initial pour évaluer l’efficacité d’un programme d’élimination sélective des animaux dans 11 exploitations volontaires et d’un suivi épidémiologique de 2010 à 2015. En 2010, une sérologie Elisa (enzyme-linked immunosorbent assay) a été pratiquée chez tous les animaux de plus de 6 mois afin de déterminer les séroprévalences initiales, qui conditionnaient les conduites à tenir. Puis, chaque année, des sérologies ont été réalisées chez les animaux séronégatifs l’année précédente et ceux nés dans l’année et âgés de plus de 6 mois.

Résultats

En 2010, la séroprévalence a été supérieure à 10 % dans sept élevages (figure 1). La réalisation de western blot chez les animaux douteux a mis en évidence près de 20 % de faux positifs (problème limité depuis octobre 2014 grâce à un nouveau test Elisa bicupule plus sensible). La séroprévalence a atteint 60 % dans un troupeau où un seul cas clinique avait été détecté : l’observation de symptômes est un indicateur tardif de la maladie. Dans ces cheptels, les malades et les porteurs de kystes ont été éliminés, les animaux séro positifs et séronégatifs, séparés, et des traitements insecticides ont été effectués. Toutefois, en 2011, les séro conversions étaient importantes, en raison de la forte contamination intracheptel. Puis, en 2012, elles ont diminué, confirmant l’utilité des mesures appliquées. Les efforts se sont poursuivis les années suivantes, mais l’assainissement d’un troupeau s’avère difficile. Un éleveur a abandonné le plan sanitaire en 2012 : en 2013, la séroprévalence de son troupeau est montée à 80 %.

Dans les quatre autres élevages, la séroprévalence était inférieure à 5 % en 2010 : tous les animaux malades, porteurs et séropositifs ont été éliminés. En 2011 et jusqu’en 2014, aucune séropositivité n’a été relevée dans ces cheptels, assainis, pourtant entourés d’élevages atteints (figure 2). En 2015, une séroprévalence de 1 % est apparue dans l’un d’entre eux, ce qui montre que la contamination intercheptel, bien que rare, existe.

Ces résultats soulignent l’importance pour un troupeau de rester sain. Désormais, en Ardèche et dans la Drôme, la besnoitiose est incluse dans le kit des tests proposé à tous les éleveurs bovins à l’introduction d’animaux (avec la maladie des muqueuses, la rhinotrachéite infectieuse bovine et la paratuberculose), et des consignes sont à respecter (encadré page 34). En 2015, ce kit a permis d’éviter d’importer cette maladie dans 15 exploitations (près de 2 % des bovins introduits) et de découvrir de nouvelles zones du département atteintes.

La besnoitiose est un thème prioritaire de travail en Rhône-Alpes, où une volonté d’harmonisation de la lutte et le financement des sérologies à l’introduction sont à l’étude.

CONSIGNES À RESPECTER EN ARDÈCHE ET DANS LA DRÔME

• Faire contrôler la totalité des animaux introduits, en privilégiant l’analyse chez le vendeur.

• Pratiquer une quarantaine après introduction.

• Signer un billet de garantie conventionnelle, qui permet de rendre l’animal s’il est positif, et un contrat kit introduction.

• Dans un troupeau : dépister tous les bovins de plus de 6 mois tous les 3 ans.

• L’arrêté préfectoral (11 juin 2015) impose en Ardèche une recherche sérologique négative 30 jours avant un rassemblement de bovins.

Coût de la besnoitiose

• Frais vétérinaires (visites, traitements, etc.) : 5 %.

• Prophylaxie (dépistage à l’introduction, antiparasitaire) : 10 %.

• Manque à gagner (pertes de performance, non-ventes, etc.) : 85 %.

• Coût total moyen sur 3 ans en élevage allaitant contaminé : entre 35 et 70 € par animal présent par an.

• Prophylaxie sanitaire : 15 € par animal présent par an.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr