Comment vivez-vous ce retour de la FCO dans votre région ? - La Semaine Vétérinaire n° 1646 du 16/10/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1646 du 16/10/2015

@… Vous !

FORUM

Auteur(s) : Serge Trouillet

Cela aurait pu être pire !

SYLVAIN DECARPENTRIE (T 93) Praticien mixte à Issoire (Puy-de-Dôme).

En 2008, comme je venais du nord de la France, j’avais été sensibilisé par l’avancée de l’épizootie de fièvre catarrhale ovine (FCO) et j’avais anticipé. Dès la réception des vaccins, j’étais prêt à mettre en œuvre mon plan de campagne. Je n’ai pas pu le faire cette année, car les premiers foyers se sont déclarés tout près de chez nous. Nous gérons donc l’urgence, et surtout la pénurie de doses. Pour ma propre clientèle, dont aucun cheptel n’a été reconnu infecté à ce jour, elles sont exclusivement réservées aux broutards de plus de 6 mois prêts à partir pour l’exportation. Et cela ne se passe pas toujours dans une ambiance très sereine ! Certains éleveurs, qui ont parfois aussi enduré la sécheresse et la mauvaise récolte de fourrage, sont dépités face au sort qui s’acharne contre eux. Heureusement, quelques-uns ont vendu leurs broutards maigres dès cet été, en bénéficiant d’un gros marché, notamment vers la Turquie. Par ailleurs, beaucoup d’éleveurs, dans notre région, font encore naître en hiver ; nous espérons que les stocks de doses seront alors reconstitués pour le printemps. Cela aurait donc pu être pire, mais un assouplissement des délais d’attente avant exportation est fortement espéré pour les animaux sur le départ.

Doit-elle rester une maladie de catégorie 1 ?

BERTRAND ROUMÉGOUS (T 93) Praticien rural à Bellenaves (Allier).

Le premier foyer a été diagnostiqué dans un élevage dont nous sommes les vétérinaires sanitaires, ce qui m’a conduit très vite à m’exprimer sur le sujet. Dans l’affolement général, il fallait dédramatiser, rassurer le grand public en expliquant qu’il ne s’agit pas d’un problème de santé humaine, mais d’un strict problème de santé animale. Aujourd’hui prévalent essentiellement des considérations économiques : blocage des trésoreries, surcoûts alimentaires, surcharge des bâtiments et risques sanitaires associés, dévalorisation probable des broutards quand ils seront aptes à retrouver les marchés. La vraie question concerne la conduite à tenir vis-à-vis du contrôle, de l’éradication et du risque de réintroduction d’une maladie vectorielle, dont on sait que le vecteur sera toujours présent. Au vu des résultats de l’enquête nationale sur les cheptels sentinelles, toutes les hypothèses, depuis la vaccination de masse sur une longue période de tous les ruminants jusqu’à la déréglementation, doivent être envisagées et modélisées pour identifier quelle est, à terme, la meilleure option. Dans la situation actuelle, je suis plutôt favorable à la sortie de la fièvre catarrhale ovine de la première catégorie.

Il faut apprendre à vivre avec

THIERRY GOUTTENOIRE (L 92) Praticien en rurale à La Tour-d’Auvergne (Puy-de-Dôme).

Les éleveurs appréhendent cette épizootie avec un certain fatalisme. Ce n’est pas la première fois et ils savent que s’ils veulent vendre leurs broutards, ils doivent les vacciner. Et c’est précisément le moment. Il s’ensuit une organisation assez bien rodée, qui nous permet maintenant de traiter 2 500 animaux en une semaine. Nous-mêmes avions à peine reçu les vaccins que, dans la demi-heure, nous partions sur le terrain. Mon sentiment est que, sur le plan sanitaire, nous allons devoir vivre avec la fièvre catarrhale ovine. Surtout, il faut déclasser la maladie ; qu’elle ne reste pas une maladie réglementée de catégorie 1 par l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE). Elle doit être considérée comme une maladie “banale” de l’élevage. Personne n’envisage raisonnablement de faire la chasse aux moustiques ! Qu’un vaccin soit éventuellement mis à la disposition des éleveurs qui le souhaitent, comme pour la diarrhée virale bovine (BVD), c’est une chose, mais il convient aussi d’aménager les contraintes perturbant les échanges d’animaux. Il me semble regrettable, à cet égard, que la Direction générale de l’alimentation (DGAL) n’ait pas mené à bien cette réflexion entre les deux crises.

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