Amodip® : premier traitement à base d’amlodipine - La Semaine Vétérinaire n° 1646 du 16/10/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1646 du 16/10/2015

HYPERTENSION ARTÉRIELLE

Pratique canine

L’ACTU

Auteur(s) : Marine Neveux

La population féline est en augmentation et mérite donc une attention accrue. Avec Amodip®, le laboratoire Ceva Santé animale propose la première amlodipine vétérinaire contre l’hypertension artérielle du chat.

Un chat sur six de plus de 7 ans peut présenter une hypertension artérielle (HTA). Chez cette espèce, l’HTA est idiopathique dans 20 % des cas et secondaire dans 80 %. L’amlodipine est la molécule de choix en première intention pour le vétérinaire. Elle entre dans la composition d’Amodip®, de Ceva Santé animale. Ce premier traitement contre l’hypertension féline mis sur le marché en France vise à éviter les multiples conséquences de l’HTA.

Vasoconstriction, hypertrophie…

« Les valeurs normales de la pression artérielle (PA) chez le chat sont de 124/84 », détaille Guillaume Derré, praticien à Marseille. Les conséquences de l’HTA sont une perte de l’autorégulation, qui aboutit à une vasoconstriction artériolaire, et ainsi à une hypertrophie des fibres musculaires et à une perte d’élasticité. Le rein se protège de l’HTA par une vasoconstriction quand l’hypertension est aiguë, mais quand elle devient chronique, une sclérose des vaisseaux, une vasoconstriction sévère de l’artère afférente, une baisse de la filtration glomérulaire (mesurer la créatinine sérique) et une protéinurie (c’est un paramètre à suivre) vont apparaître. À terme, ces lésions s’aggravent et une maladie rénale chronique s’installe, générant un cercle vicieux. L’œil est aussi le siège de conséquences délétères d’une HTA. « On recherche des hémorragies, des décollements de rétine ». Au niveau du cœur, l’HTA provoque une hypertrophie myocardique concentrique (dans 48 à 72 % des cas). Les signes cliniques sont peu marqués. L’HTA a aussi des conséquences sur l’encéphale, avec des risques d’encéphalopathie hypertensive (dans 29 à 46 % des cas) et d’artérosclérose.

Une PA systolique inférieure à 150 mmHg est associée à un risque minime entre 150 et 159 mmHg à un risque faible, entre 160 à 179 mmHg à un risque plus élevé, au-delà encore plus.

« Quand un chat est atteint d’une maladie rénale, cela doit conduire à vérifier la PA », insiste Guillaume Derré. Ce chat a beaucoup plus de chance de devenir hypertendu. Une autre cause d’HTA chez le félin est l’hyperthyroïdie. Le diabète (même si une controverse existe) et toutes les maladies qui concernent les glandes surrénales sont également relatés.

Initier le traitement

Quand mesurer la pression et quand traiter ? La PA est prise en présence de signes d’appel, dans un contexte évocateur ou en procédant à une détection systématique à partir de 7 ans. « Si deux fois de suite, la PA est supérieure à 180 mmHg, on initie le traitement ». La décision dépend aussi de la lésion d’un organe cible : dans ce cas, il convient de traiter en urgence. Il est recensé 80 % d’HTA secondaires, d’où la nécessité de prendre d’abord en charge la maladie concomitante.

L’objectif est de réduire progressivement et de façon stable l’hypertension.

Des comprimés bisécables

La présentation vétérinaire d’Amodip® est composée de comprimés oblongs bisécables en boîte de 100, sous 10 blisters (des enveloppes permettent le déconditionnement de la boîte). Ces cachets sont aromatisés au poulet : « Nous avons constaté 80 % de prise spontanée. L’observance est excellente », explique Mickaël Cron, chef de gammes chez Ceva Santé animale. Ils peuvent être administrés avec ou sans nourriture. « Nous recommandons, après 14 jours de traitement, d’effectuer un contrôle de la pression artérielle (PA) pour voir s’il y a une réponse. Si l’objectif ciblé n’est pas atteint, la dose peut être doublée. » Le prix d’achat HT en centrale est de 47 € la boîte, ce qui fait un tarif mensuel TTC client de 15 € (pour un chat de 4 kg).

Accompagnement du praticien

Ceva était déjà engagé sur l’axe cardionéphrologie. « Nous nous intéressons de plus en plus à la médicalisation du chat et à cette population qui évolue », indique Mickaël Cron. L’enquête Facco 2015 montre, en effet, qu’en deux ans, la population féline a grandi de 11 % et l’espérance de vie des chats augmente, ainsi que leur médicalisation. « 360 000 chats seraient atteints d’HTA en France. » Ceva souhaite ainsi accompagner le vétérinaire dans le dépistage et la prise en charge de cette pathologie.

Le taux d’équipement des vétérinaires en appareil de mesure de la tension est estimé à 39 %, mais tous les confrères ne l’utilisent pas ou n’ont pas confiance dans leur matériel. Ceva a ainsi développé des vidéos et réalisé un partenariat avec Mano Médical pour aider les vétérinaires à s’équiper. Des posters et des leaflets seront aussi mis à disposition des praticiens pour les aider à communiquer en salle d’attente.

ÉTUDE CLINIQUE ESCAT

L’étude Escat, publiée en 2015 dans le Journal of Veterinary Internal Medicine, randomisée en double aveugle et contre placebo, cherche à montrer l’efficacité du traitement à l’amlodipine chez des chats souffrant d’hypertension artérielle. « 77 chats sont inclus dans l’étude », détaille Cécile Collignon, responsable technique chez Ceva. L’âge moyen est de 4 ans, et la pression artérielle systolique (PAS) moyenne de 177 (165 à 220). Deux lots de chats sont constitués, avec ou sans traitement à l’amlodipine (0,125 mg/kg/j). L’évaluation du traitement est déterminée par une PAS inférieure à 150 mmHg ou une diminution de la PAS supérieure ou égale à 15 % par rapport à la valeur initiale. Au bout de 14 jours, si les résultats attendus sont insuffisants, la dose est doublée pour le groupe traité.

« Le taux de réponse à J28 est de 62,5 % pour le groupe “amlodipine” et de 17,9 % pour le groupe “placebo”, commente notre consœur. Dès 14 jours, il est constaté une différence entre les deux groupes ; à J28, une diminution de 28 mmHg pour le groupe traité. »

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr