La crise du porc : une problématique européenne - La Semaine Vétérinaire n° 1644 du 02/10/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1644 du 02/10/2015

CONFÉRENCE DE L’IFIP

Pratique mixte

L’ACTU

Auteur(s) : Carole André

En France, en Allemagne ou au Danemark, la crise porcine est bien ancrée, même si les pays réagissent différemment au problème. Seule l’Espagne s’en sort grâce à des charges moins importantes et en investissant.

La crise porcine est revenue sur le devant de la scène médiatique cet été, entraînant de nombreuses manifestations d’éleveurs. Un plan de sauvegarde de la filière a été mis en place par le gouvernement et des aides ont été attribuées aux agriculteurs en difficulté. Ailleurs en Europe, la situation n’est pas beaucoup plus rose. Depuis 2007, les éleveurs ont connu peu de bonnes années : ils continuent à s’endetter et, pour certains, à disparaître.

Au Danemark, le seul moyen de s’en sortir consiste à obtenir des performances techniques de premier plan. Les éleveurs danois cumulent les dettes, avec un prix du foncier qui est l’un des plus hauts en Europe. Là-bas, deux tiers des élevages disparaissent tous les 10 ans. Les éleveurs les plus performants rachètent les exploitations encore viables au fur et à mesure, créant un système de fermes multisites, gérées par des managers.

Aux Pays-Bas, la situation apparaît plutôt catastrophique, puisque 20 % des exploitations porcines sont au bord de la cessation de paiement et que 50 % des élevages disparaissent tous les 10 ans, selon les estimations. Les agriculteurs sont particulièrement exposés à la volatilité du marché.

En Allemagne, des subventions liées au bien-être animal

L’année 2015 s’annonce déjà très mauvaise en Allemagne, avec parfois des pertes de 300 € par truie. Même les meilleurs voient leurs affaires diminuer. Les fluctuations de prix poussent les élevages naisseurs à engraisser leurs porcelets. Afin d’être rentables, les entreprises agricoles doivent toucher des subventions. Avec, dans ce pays, un prix fort pour l’aliment et un prix de vente à la baisse, la crise est grave. Les pertes sont continues depuis septembre 2014. « Les Allemands ont différentes sources de subventions à leur disposition, notamment pour récompenser les efforts pour le bien-être animal, a expliqué Christine Roguet, du pôle économie de l’Institut du porc (Ifip), lors du Space. En revanche, le prix du foncier est important et les mesures de gestion du lisier leur coûtent environ 5 € par tête. » Pour contrer cette situation désastreuse, toute la chaîne de production du porc, de l’éleveur au distributeur, en passant par les transformateurs, s’est engagée dans la démarche Tierwohl. L’idée est de reconquérir son marché intérieur, demandeur de davantage de transparence sur la production, la transformation et le bien-être animal (une vraie problématique en Allemagne), mais aussi prêt à payer un peu plus pour un produit certifié.

Revenus fixes en Espagne pour l’instant

À l’opposé, l’Espagne affiche des résultats bien différents. Près de 80 % des éleveurs sont sous contrat et ont des revenus fixes. Ils ne subissent pas directement les fluctuations du marché. Le pays connaît un climat optimiste depuis 2012, la situation des éleveurs demeure favorable. Les performances techniques des élevages se sont largement améliorées depuis 2007, le temps de travail a baissé, en lien avec des investissements structurels. La modernisation des élevages se poursuit dans un marché qui consomme les trois quarts de ses propres produits. Toutefois, ce système reposant sur de faibles coûts de production (notamment foncier et main-d’œuvre) résistera-t-il à la concurrence internationale en dehors de l’Union européenne ?

En France aussi, le système s’essouffle, à cause du vieillissement des bâtiments et des exploitants. Le vrai challenge de la filière française réside dans sa capacité à se restructurer. « Et si 10 % des élevages ne survivent pas à cette crise, qui reprendra les cochons manquants ?, s’interroge Guillaume Roué, président d’Inaporc, l’interprofession nationale porcine. La société tout entière doit s’engager, du producteur au consommateur, quitte à payer un peu plus cher le produit final. »

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