L’Anses présente ses derniers résultats en santé animale porcine

Une décision européenne est attendue, à partir d’octobre, pour une autorisation de mise sur le marché (AMM) d’un prémélange médicamenteux à base d’oxyde de zinc pour prévenir et traiter les diarrhées des porcelets en postsevrage. La France, les Pays-Bas et la Belgique sont les seuls pays à ne pas approuver cette AMM. « Ce n’est pas l’efficacité du médicament dans les diarrhées chez les porcelets qui est mise en cause, explique Hélène Amar, de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Ce n’est pas non plus son impact négatif sur l’environnement et notamment les milieux aquatiques, qui est maintenant avéré. » Les trois pays estiment que ce sont les mesures de gestion du risque et de protection qui ne sont pas appropriées. « Face à la dangerosité de ce type de médicament, composé d’une substance non volatile et non biodégradable, les mesures comme les zones tampons autour des élevages sont inefficaces. » L’agence a tout de même indiqué, lors du Space, qu’elle se rangerait à l’avis de la Commission européenne si celle-ci accordait une AMM.

La brucellose porcine, toujours d’actualité

Quant à la brucellose, la vigilance doit être maintenue contre cette maladie. Les bactéries sont présentes dans les élevages porcins, notamment en plein air, ce qui met en exergue le risque de contamination par la faune sauvage. Depuis 2010, 33 foyers sur 21 départements ont été recensés en France. « Il faut associer une surveillance événementielle des signes cliniques à une surveillance active ciblée sur les verrats d’insémination artificielle, souligne Claire Ponsart, du laboratoire de santé animale de Maisons-Alfort. La rapidité des prélèvements et celle d’envoi des échantillons sont indispensables. »

Botulisme et contamination croisée

Autre danger sanitaire : Clostridium botulinum. Rozenn Souillard et Caroline Le Maréchal, du laboratoire de l’Anses de Ploufragan, se sont penchées sur les contaminations croisées entre les élevages aviaires et bovins. Elles soulignent que la contamination se fait principalement dans un sens : des volailles vers les bovins. Le stockage du fumier de volaille près des bovins, l’épandage sur les pâtures et l’utilisation croisée de matériel agricole mal nettoyé sont des vecteurs de propagation de Clostridium. « Pour prévenir la dissémination, il faut établir des barrières sanitaires adaptées entre les productions », rappellent les chercheuses.

Hépatite E et réservoir porcin

Concernant le virus de l’hépatite E (VHE), les porcs sont à nouveau en première ligne. La transmission serait majoritairement due à la consommation de charcuterie crue ou peu cuite, préparée à partir de foie de porc cru. En France, la prévalence du VHE dans les élevages porcins est élevée (65 % d’élevages séropositifs). La coinfection avec le virus du syndrôme dysgénésique et respiratoire porcin (SDRP) entraîne une excrétion plus importante et sur une plus longue durée. Il est noté 10 jours d’excrétion avec le virus de l’hépatite seul contre 50 jours en coinfection avec le virus du SDRP.

La technologie au service de la santé

Enfin, l’Anses a présenté les avancées technologiques qui permettent aux élevages d’être surveillés en permanence, afin d’améliorer le bien-être animal et d’intervenir en cas d’événements imprévus. Des capteurs permettent de mesurer les apports en eau et en nourriture à tout moment, de peser les animaux quand ils passent sur des balances électroniques ou de repérer des changements de température des animaux ou des bâtiments. Des capteurs sonores peuvent, par exemple, détecter la toux chez les porcs.