Diagnostic du SDRP par prélèvement de fluide oral - La Semaine Vétérinaire n° 1642 du 18/09/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1642 du 18/09/2015

CONFÉRENCE

PRATIQUE MIXTE

FORMATION

Auteur(s) : Christelle Fablet*, Lorenza Richard**

Fonctions :
*Agence nationale de sécurité
sanitaire de Ploufragan (Côtes-
d’Armor).
Article rédigé d’après une présentation
faite lors des 47es journées de la recherche
porcine à Paris, les 3 et 4 février 2015.

Alternative à la prise de sang, le prélèvement de fluide oral (FO) est une méthode intéressante pour diagnostiquer l’infection par le virus du syndrome dysgénésique et respiratoire porcin (SDRP), grâce à un test Elisa-FO. Ces résultats proviennent d’une étude menée sur 834 porcs en croissance non vaccinés, issus de dix élevages bretons infectés par le virus du SDRP.

Simplicité de prélèvement

Des prélèvements de sang et de FO appariés sont réalisés chez tous les animaux, de façon individuelle. Un support à mâcher (Sodibox®, Nevez) est présenté à chaque animal à l’aide d’une pince, puis essoré afin de récolter le FO individuel dans un tube (3,5 ml obtenus en moyenne par support). Un autre dispositif à mâcher en coton (Calipro®, Lamballe) est accroché dans chaque case de 15 porcs durant 45 minutes afin de réaliser un prélèvement de FO collectif (64 échantillons en tout). Tous les tubes de récolte sont identifiés et envoyés sous couvert du froid positif au laboratoire. Les tests Elisa-sérum PRRS X3® et Elisa-FO PRRS Oral Fluid® (Idexx) sont utilisés pour la recherche d’anticorps dirigés contre le virus, respectivement dans les échantillons de sérum et dans ceux de FO.

Le temps moyen nécessaire à une personne pour réaliser le prélèvement de FO individuel (approche du porc et mastication) est de 2 minutes et 18 secondes, et inférieur à 3 minutes pour 80 % des animaux. Le temps nécessaire à la réalisation d’un prélèvement sanguin (approche du porc, contention et prélèvement) est de 1 minute et 5 secondes en moyenne, mais il requiert deux personnes. Concernant les prélèvements collectifs, 80,6 % des porcs sont venus au moins une fois mâcher le dispositif durant les 45 minutes où il était en place dans les cases.

Performances comparables

La recherche de l’infection par le SDRP est effectuée à partir de 441 prélèvements individuels de porcs issus de six élevages, ce qui correspond à 36 prélèvements collectifs. Les performances de diagnostic de l’Elisa-FO et de l’Elisa-sérum ont été évaluées par approche bayésienne.

Au niveau individuel, en moyenne, 75,9 % des Elisa-sérum et 76,2 % des Elisa-FO sont positifs vis-à-vis du SDRP. Quel que soit le modèle utilisé pour évaluer la sensibilité et la spécificité de ces tests individuels, leurs niveaux de sensibilité sont proches (0,96 à 0,97 en moyenne pour l’Elisa-FO contre 0,97 pour l’Elisa-sérum). En revanche, la spécificité du test individuel sur FO est inférieure à celle du test sur sérum (0,92 à 0,94 en moyenne pour l’Elisa-FO, contre 0,96 à 0,97 pour l’Elisa-sérum, bien que les intervalles de crédibilité à 95 % se recoupent).

Enfin, sur les 36 échantillons collectifs de FO analysés par Elisa, 33 concordent avec ceux obtenus à partir des prélèvements de FO individuels et 35 avec ceux obtenus à partir des prélèvements de sérum individuels des animaux des cases concernées. Trois discordances sont observées. Deux prélèvements collectifs négatifs correspondent d’une part à une case où un seul porc est positif aux deux tests individuels, d’autre part à une case où un seul porc est positif à l’Elisa-FO mais négatif à l’Elisa-sérum. Un autre prélèvement collectif positif correspond à une case où un porc est retrouvé positif à l’analyse sur sérum mais négatif à l’Elisa sur FO individuel.

Toutefois, ces résultats sont très encourageants. Ils montrent que le prélèvement de FO, individuel ou collectif, est facilement réalisable en routine chez les porcs en engraissement. De plus, il demande moins de moyens humains et est plus respectueux du bien-être animal que le prélèvement sanguin. Même si la spécificité de l’Elisa-FO individuel est légèrement inférieure à celle de l’Elisa-sérum, leurs sensibilités sont équivalentes, et les performances de l’Elisa-FO collectif sont comparables à celles de l’Elisa-sérum.

Enfin, cette technique est a priori économiquement envisageable au regard des avantages procurés. Des kits sont en cours de constitution pour un diagnostic en routine. La prise de sang étant très peu onéreuse, le coût du kit FO sera sans doute un peu plus élevé mais, à terme, si la technique est largement utilisée, les coûts baisseront.

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