Intérêt de la luzerne enrubannée comme complément azoté des jeunes bovins - La Semaine Vétérinaire n° 1641 du 11/09/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1641 du 11/09/2015

RECHERCHE

PRATIQUE MIXTE

FORMATION

Auteur(s) : Alain Guillaume*, Lorenza Richard**

Fonctions :
*Pôle herbivores des chambres
d’Agriculture de Bretagne, station
expérimentale de Mauron (Morbihan).
Article rédigé à partir du poster
présenté lors des journées 3R à Paris,
en décembre 2014.

La luzerne enrubannée utilisée comme seul complément azoté d’une ration à base de blé aplati distribué à volonté à des jeunes bovins permet d’obtenir des caractéristiques de carcasse comparables à celles que procure le tourteau de soja.

Ces résultats proviennent d’un essai1 conduit entre 2011 et 2014 sur trois bandes de 28 jeunes bovins à la station expérimentale de Mauron (Morbihan). Chacune d’elles est séparée en deux lots homogènes. L’un reçoit, à volonté, un mélange de 77 % de blé aplati, 14 % de tourteau de soja, 6 % de luzerne déshydratée, 2 % d’aliment minéral, 1 % de bicarbonate de soude, ainsi que de la paille en accès libre. À l’autre, sont distribués du blé aplati à volonté, 3 kg de matière sèche (MS) de luzerne enrubannée et 0,1 kg d’un aliment minéral.

Des GMQ plus élevés

Au cours de l’essai, les bovins consomment moins de luzerne que cela avait été prévu : 2,3 kg MS pour les limousins, 2,8 kg MS pour les charolais. De plus, bien que la différence ne soit pas statistiquement significative, les lots « luzerne enrubannée » produisent des carcasses légèrement plus lourdes (respectivement de 4,2 et 9,6 kg pour les limousins et les charolais) pour une durée d’engraissement plus courte (respectivement de 6 et 8 jours). Les gains moyens quotidiens (GMQ) sont légèrement plus élevés dans les lots qui reçoivent la luzerne (1 383 g/j contre 1 306 g/j chez les limousins ; 1 616 g/j contre 1 602 g/j chez les charolais). Ainsi, pour les limousins, l’indice de consommation du lot “luzerne enrubannée” est amélioré de 0,46 unité fourragère viande (UFV)/kg de gain de poids vif. Par contre, en charolais, il est identique dans les deux lots.

Les performances de carcasse, rendement, classement, conformation et état d’engraissement sont comparables entre les lots. Cependant, en race charolaise, la quantité de gras de parage du lot “luzerne enrubannée” est significativement plus grande (p < 0,05).

Quelle que soit la race, la luzerne enrubannée ne modifie pas la couleur de la viande. Le gras est significativement plus coloré, ce qui n’a pas posé de problème de commercialisation des carcasses à l’export.

Autonomie protéique

Il convient de noter que la luzerne utilisée dans cet essai est récoltée en début de bourgeonnement, afin d’en optimiser la digestibilité et par conséquent les performances animales. Ainsi, avec un enrubannage de qualité, la luzerne permet d’envisager l’autonomie protéique tout en maîtrisant le coût alimentaire des jeunes bovins.

1 Chambres d’agriculture de Bretagne, dans le cadre d’un projet Casdar, Neobif, piloté par l’Institut de l’élevage.

1 Férard A., Couffignal M., Carel Y. et coll. Renc. Rech. Ruminants. 2014;21:115.

2 Chapuis D., Dupuits G., Bernus M. et coll. Renc. Rech. Ruminants. 2014;21:117.

AUTRES AVANTAGES DE LA LUZERNE

Une autre étude1 va dans le sens d’une possibilité d’augmenter l’autonomie alimentaire en engraissement de jeunes bovins par l’introduction d’enrubannage d’herbe de qualité dans la ration. Les performances de croissance sont inférieures, mais le moindre coût de la ration permet d’obtenir une rentabilité équivalente de l’atelier.

D’après les résultats d’un autre essai2, l’utilisation de 15 % de luzerne enrubannée à brins courts dans la ration de vaches laitières permet d’obtenir une production et des taux butyreux et protéiques du lait équivalents à ceux atteints avec de la luzerne déshydratée à brins longs. L’efficacité alimentaire semble améliorée, ce qui permet de diminuer le coût de la ration. De plus, les brins courts permettent de réduire le temps de mélange de la ration. Toutefois, la luzerne doit être récoltée à un stade de maturité précoce pour assurer une digestibilité optimale, et l’enrubannage doit être de qualité.

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