Un confrère britannique sur deux juge sa carrière conforme à ses attentes

La moitié des confrères britanniques qui ont obtenu leur diplôme au cours des huit dernières années déclarent que leur carrière correspond à leurs espérances. C’est ce que révèle une enquête menée par la British Veterinary Association (BVA) et le Royal College of Veterinary Surgeons (RCVS). Les résultats viennent, en effet, d’être dévoilés sur le site de la BVA et de l’enquête Vet Futures. Cette enquête réalisée en ligne a rassemblé les points de vue d’étudiants vétérinaires (via l’Association of Veterinary Students) et de confrères.

Faut-il voir le verre à moitié plein ou à moitié vide ? 52 % des diplômés considèrent que leur vie professionnelle rejoint leurs espérances, 7 % déclarent qu’elle les dépasse bien, et 41 % sont en partie ou totalement insatisfaits. Enfin, 10 % seraient prêts à quitter totalement la profession.

Concernant l’avenir, les confrères qui ont obtenu leur diplôme au cours des cinq dernières années ou plus sont encore moins optimistes. En outre, 34 % des étudiants estiment que celui-ci les a « très bien » préparés pour leur travail. La réflexion mérite donc d’être poursuivie.

Les sondés évoquent plusieurs raisons pour expliquer leur déception : le peu d’opportunités de progression (38 %), le salaire (31 %) et le nombre d’heures de travail (25 %).

Opportunités et craintes

Les opportunités identifiées par les vétérinaires britanniques pour le futur sont de plusieurs ordres : ceux-ci perçoivent une pression croissante pour délivrer des niveaux de service plus importants, qui correspondent mieux aux nouvelles attentes des clients. Aussi l’enseignement peut-il être développé pour refléter la diversité des carrières professionnelles possibles et encourager des spécialisations plus précoces. Autre opportunité : la santé publique. Des craintes existent aussi chez nos confrères : le potentiel surplus de vétérinaires, la compétition d’Internet, la perception des coûts par le public.

Dans son projet pour 2030, quatre objectifs sont mis en avant par Vet Futures. Tout d’abord, la reconnaissance, la valorisation : pour un rôle respecté et une profession valorisée dans la société. La deuxième ambition est liée à l’intégrité des choix de traitement. L’idée est de traiter un animal aussi loin que le praticien le devrait, plutôt qu’aussi loin que cela est possible. Troisième objectif : la réduction du stress. Les vétérinaires pour animaux de compagnie, les jeunes et les femmes y portent plus d’attention. Enfin, le projet concerne aussi le leadership sur le bien-être animal. 89 % des vétérinaires estiment qu’ils ont une contribution significative dans ce dernier domaine.

Les attentes des étudiants

Les trois quarts des étudiants ont l’intention d’exercer au Royaume-Uni, dont la majorité auprès des animaux de compagnie ou en pratique mixte. 45 % veulent être propriétaires ou associés de leur structure. Ce souhait s’abaisse à 25 % chez les diplômés. Comparativement aux étudiants, le double de diplômés (18 %) souhaite travailler en dehors de la pratique clinique. Les trois facteurs qui influencent le choix de carrière des étudiants sont la satisfaction intellectuelle, le lieu et l’environnement de soutien.

Toutes ces considérations motivent l’intérêt d’un enseignement obligatoire sur la gestion du stress, le développement personnel, l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, à côté d’un enseignement sur les finances, entre autres. Cette enquête motive aussi la BVA à poursuivre ces réflexions et à effectuer des propositions pour que la profession vétérinaire reste attractive. Des actions seront décrites dans le rapport de Vet Futures à paraître à l’automne.