Inauguration de la nouvelle station porcine de phénotypage en Bretagne

Les enjeux de cette station de phénotypage concernent l’ensemble des acteurs de la filière porcine. Elle permettra aux entreprises de sélection génétique de répondre rapidement aux besoins de cette dernière.

Le bâtiment flambant neuf a été conçu pour répondre aux exigences environnementales fortes qui se posent dans la filière porcine. Avec 504 places de post-sevrage et 1 008 places d’engraissement, cette station d’envergure répond à un cahier des charges strict pour diminuer l’impact sur l’environnement. La réduction des émissions d’ammoniac, grâce à la technique du raclage en « V »¹, et celle des nuisances olfactives font donc partie intégrante de ce projet.

Par ailleurs, la conception du bâtiment a été imaginée pour garantir une bonne gestion du risque sanitaire. Un système performant de filtration de l’air, une gestion précise de la température intérieure et des mesures d’hygiène drastiques pour le personnel garantiront une atmosphère optimale.

Des mesures très précises sur les animaux

La station a pour principal objectif d’améliorer les connaissances sur le potentiel des animaux à mieux valoriser les différents types d’aliments. Chaque emplacement, qui, dès la fin juillet, accueillera 14 porcs sur caillebotis béton, est équipé de plateaux de pesée qui permettent de déterminer très précisément la quantité d’aliments ingérée par chaque animal (grâce à un système de puces) et l’impact sur sa croissance. Tous les animaux sont enregistrés dans la base de données de l’Institut national de recherche agronomique (Inra), qui pourra utiliser les informations pour ses recherches. Par ailleurs, un scanner à rayons X de l’Institut du porc (Ifip) sera mobilisé pour des mesures sur animaux vivants afin d’évaluer plus finement leurs caractéristiques.

Ces différentes mesures, des plus précises, contribuent pour près de 25 % au progrès génétique obtenu dans les programmes de sélection.

Un investissement de 2,6 millions d’euros

« Dans une conjoncture porcine difficile et une concurrence internationale accrue, la génétique est la pierre angulaire de la filière porcine », indique Guy Dartois, président de France Génétique Porc, un consortium regroupant l’Ifip et les entreprises de génétique ADN, Gene+ et Nucléus. Cet investissement de plus de 2,6 millions d’euros réunit les acteurs de la filière génétique porcine et les chercheurs de l’Inra. « Nous avons prouvé qu’en laissant au placard nos différends, nous pouvions accomplir de belles choses, poursuit l’ancien directeur de la Cooperl, qui a porté le projet à bout de bras. Le progrès génétique reste la voie majeure du développement de nos élevages ».

De plus, le raclage en “V” des déjections, qui permet une séparation immédiate des urines et des fèces grâce à un système de plan incliné, va conduire à récupérer les matières solides pour les faire maturer. Au bout de trois mois, un compost commercialisable offrira une nouvelle forme de débouchés aux éleveurs. « La valorisation des effluents organiques est également au cœur de notre filière, ajoute Guy Dartois. Nous allons aussi mesurer la qualité du compost en fonction des aliments ingérés ».

• 1 Les systèmes de raclage en “V” présentent un fond de fosse sous les caillebotis constitué de deux pentes opposées. La phase liquide est continuellement évacuée par gravité. En revanche, les matières solides restent sur les pentes du fond de fosse et sont évacuées par un racleur qui épouse le sol.