S’ÉQUIPER EN CANINE : LES CONSEILS - La Semaine Vétérinaire n° 1637 du 03/07/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1637 du 03/07/2015

Dossier

Auteur(s) : Serge Trouillet

Le choix du matériel est toujours un casse-tête, pour un praticien canin, lors de son installation ou du renouvellement de ses équipements. Et cela, d’autant plus que les montants en jeu sont importants. Comment s’y retrouver au sein d’une offre toujours plus abondante ? Pour quels besoins et avec quelle organisation ? David Michat (L 11), auteur d’une thèse sur ce sujet, distille à cet égard de précieux conseils, afin d’orienter les dépenses.

L’offre des équipements vétérinaires généralistes canins ne cesse de s’enrichir. Le praticien n’est toutefois pas préparé, lorsqu’il sort de l’école, à optimiser ses acquisitions. Il ne connaît réellement ni le prix ni les critères de choix du matériel dont il a besoin, ni même ne sait parfois où le trouver hors des centrales d’achat. Cela représente pourtant l’un des principaux postes de dépenses du praticien, tandis que son budget disponible est limité. Il aura donc tout intérêt à étudier de près les offres. Certes, les centrales l’accompagnent dans ses choix, avec une garantie de qualité et des livraisons rapides. Si elles offrent un gain de tranquillité, ce ne sont toutefois pas les seules options.

D’autres marchés aideront le vétérinaire à optimiser le rapport qualité/prix de son équipement. Les sites internet de vente aux enchères ou de petites annonces proposent souvent du matériel neuf à des prix compétitifs. Il fera aussi des économies en achetant directement auprès des fournisseurs ou des distributeurs spécialisés. Certes, les achats en ligne peuvent susciter de la méfiance. Toutefois, la législation européenne autorise, sauf pour une vente de particulier à particulier, un délai de rétractation de 14 jours à compter de la réception de l’article pour le retourner, indépendamment de tout défaut de fabrication non apparent. La démarche implique une certaine connaissance des critères de conformité du matériel, et une prise de risque quant à sa qualité et au service après-vente.

La fiabilité et le respect des normes

La fiabilité du matériel devient une priorité lorsque le jeune docteur vétérinaire doit s’équiper lui-même. Les normes précisément conçues pour s’en assurer garantissent certaines caractéristiques : la résistance à la corrosion, la précision de l’analyse, l’efficacité de la stérilisation, etc. Les normes françaises (Afnor, pour Association française de normalisation) ou européennes (CE) renseignent avec justesse sur la validation de tests spécifiques. Chaque fournisseur est à même d’indiquer sur ses appareils celles respectées. Il s’agit d’un gage de qualité.

Sauf escroquerie manifeste, la marque CE suivie d’un numéro de série est un repère qui ne trompe pas sur un instrument de chirurgie. Pour le très gros matériel, il convient de rester vigilant, notamment à propos de la norme de fabrication applicable aux appareils de radiographie. Tous les appareils mis en service après le 14 juin 1998 doivent être déclarés conformes à la norme CE médical 93/42 (garantie de bons clichés pour de faibles doses de rayons X). Si elle n’apparaît pas sur la fiche du produit, celui-ci ne pourra pas être déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et sera interdit d’utilisation ! Pourtant, cet équipement peut être vendu par des professionnels…

Des économies possibles, hors des centrales d’achat

Le matériel médical vendu en France doit répondre aux normes françaises ou européennes. Pour autant, en médecine vétérinaire, rien n’oblige le praticien à utiliser des instruments ou des appareils normalisés ; aucune contrainte, hormis en ce qui concerne les appareils et la protection en radiologie. Compte tenu de cette situation, il n’est pas si simple de s’écarter des centrales d’achat. Leurs spécialistes connaissent, en effet, très bien le marché et les besoins des vétérinaires. Ils sélectionnent l’équipement le plus adéquat, respectueux des normes, avec un rapport qualité/prix intéressant. Pour le matériel petit ou moyen, la plupart des vétérinaires leur font confiance, n’hésitant pas à privilégier la qualité, quitte à payer un prix parfois plus élevé.

Pour les gros équipements, onéreux, le choix mérite une réflexion davantage approfondie. Il sera d’autant plus large qu’il sera étendu aux fabricants réputés dans leur domaine. La qualité est garantie, avec parfois même une spécificité répondant à un besoin propre, et un prix en rapport. Il est également possible de dénicher du bon matériel en occasion. Si le prix est limitant, il est utile d’examiner les outils que l’on n’est pas sûr de pouvoir rentabiliser facilement. Il sera alors judicieux de rechercher par soi-même le matériel approprié, au moindre coût. L’exercice est chronophage, mais il peut s’avérer payant. Toutes les informations nécessaires sont disponibles sur Internet, dans les centrales ou chez les fournisseurs spécialisés.

La recherche d’un meilleur confort de travail

Au-delà des normes, la recherche de la qualité peut également correspondre à un souhait de confort de travail. Une table électrique à hauteur variable pourra ainsi être préférée à la simple table de consultation en inox. D’autres options séduiront également : une centrifugeuse proposant des vitesses présélectionnées en fonction du type d’analyse qu’effectue la clinique, un échographe disposant du Doppler, voire du Doppler couleur, un système numérique DR (digital radiography), à capteurs plans, pour la radiographie, des scialytiques à éclairage LED, etc. Il en est de même pour les instruments de chirurgie. La plupart sont réalisés en acier inoxydable, mais tous ne sont pas équivalents. Les grands fabricants respectent à cet égard les normes Afnor ou CE.

Ces derniers proposent également des instruments de qualité supérieure, plus coûteux. Ils utilisent le carbure de tungstène sur les parties les plus exposées aux contraintes mécaniques (mors des porte-aiguilles, lames des ciseaux). Sa dureté et sa résistance aux agents physico-chimiques sont supérieures à celles des aciers inoxydables ; sa longévité est accrue. Une dorure sur une partie de l’instrument (anneaux des ciseaux, branches des pinces coupantes) matérialise généralement sa présence. Les haut de gamme sont aussi mis en avant par un qualificatif propre à chaque fabricant (Up-cut, Aesculap, Cryocoupe, etc.). Le respect de leurs préconisations d’usage est indispensable au maintien de leur efficacité.

L’entretien, facteur de longévité accrue

L’entretien et la maintenance du matériel constituent une dimension majeure de la qualité et du coût global de l’équipement du praticien. Ce qui apparaît évident pour le gros appareil l’est aussi pour le petit outil. Les instruments de chirurgie doivent être nettoyés le plus rapidement possible après leur utilisation : à la main, avec une brosse en nylon, ou en cuve à ultrasons (un procédé plus efficace, mais pouvant accélérer la détérioration des produits). Dans les deux cas, ces outils seront préalablement mis à tremper dans une solution d’eau de préférence distillée et déminéralisée, et additionnée d’un détergent neutre non corrosif. Un rinçage est nécessaire, idéalement à l’eau distillée, suivi immédiatement d’un séchage.

Avant la stérilisation, une lubrification est recommandée par les fabricants, notamment pour les instruments munis d’articulations. Celle-ci se fera par immersion dans un lait lubrifiant ou par pulvérisation d’un spray. Ces outils sont ensuite séchés, par égouttage, puis stérilisés. Le procédé à la vapeur est plus efficace et altère moins les instruments que celui à la chaleur sèche. Ces derniers doivent régulièrement faire l’objet d’une vérification visuelle, afin de détecter les signes de corrosion et d’usure. Tout instrument oxydé doit être éliminé, car il favorise l’oxydation de ceux placés à côté.

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