Mycotoxines : du semis à la récolte, identifier les cultures à risque - La Semaine Vétérinaire n° 1637 du 03/07/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1637 du 03/07/2015

SYNTHÈSE

Pratique mixte

FORMATION

Auteur(s) : Gwenaël Boulbria

Les fusarioses des épis sont à l’origine de la production de mycotoxines qui altèrent la qualité des matières premières de l’alimentation animale. Fusarium graminearum produit la déoxynivalénol (DON) et la zéaralénone, et contamine le maïs et les céréales. Fusarium verticillioïdes produit des fumonisines et ne contamine que le maïs. Ces trois mycotoxines sont responsables de troubles de santé en élevage, notamment pour les porcs.

Le risque de contamination des cultures par les mycotoxines varie beaucoup d’une année à l’autre. L’observation des fusarioses sur les cultures est assez simple (décoloration progressive d’un ou de plusieurs épillets), mais ne permet pas d’évaluer le risque. En effet, l’intensité de la production de mycotoxines est indépendante du développement fongique, mais est liée aux conditions climatiques.

Pratiques culturales

La contamination des matières premières par les mycotoxines peut être très précoce, bien avant la récolte. La prévention du risque commence dès le semis.

La gestion des résidus des cultures précédentes est un facteur de risque pour le développement de Fusarium, car les spores persistent sur les tiges et les feuilles laissées à la surface du sol. Le labour permet d’enfouir la totalité de ces résidus et de limiter au maximum le risque. Mais il est chronophage et altère la structure des sols. De nouvelles stratégies de gestion de ces résidus sont proposées en France, comme un broyage fin qui favorise leur dégradation et leur enfouissement en l’absence de labour. Enfin, la rotation des cultures d’une année sur l’autre est aussi importante à considérer : en effet, le semis de céréales à paille après un maïs est à risque DON élevé.

Sensibilité variétale

La sensibilité variétale, en particulier du maïs, vis-à-vis des fusarioses est à prendre en compte. Ces sensibilités sont bien connues pour Fusarium graminearum (qui produit la DON et la zéaralénone), mais elles sont plus difficiles à évaluer pour Fusarium verticillioïdes du fait du rôle des insectes foreurs (pyrale) dans le développement de ce champignon. Arvalis publie régulièrement les sensibilités des variétés de maïs sur son site internet.

Conditions climatiques

La pluie au moment de la floraison des céréales à paille favorise la contamination par Fusarium, et par la suite la production de DON. Il est donc conseillé de ne pas irriguer le blé pendant 8 jours après la sortie des étamines. Les conditions favorables à la production de mycotoxines dans les épis de maïs sont moins bien élucidées. Il semble que le grain de maïs conservé dans l’épi sur pied garde un taux d’humidité élevé, qui favorise la production de DON.

La zéaralénone est produite au cours de la maturation des grains de céréales et de maïs lorsque les épis sont exposés aux intempéries.

Enfin, les températures estivales élevées contribuent à la formation des fumonisines sur le maïs.

Stade à la récolte

Les mycotoxines se développant sur le maïs en fin de cycle, c’est la date de récolte qui va moduler le plus le développement de mycotoxines sur la culture. Plus la date de récolte est tardive, plus la teneur en fusariotoxines est élevée. Il est recommandé d’adapter la variété en fonction des dates de semis, de récolte et des conditions environnementales habituelles au moment de la récolte dans la région.

Traitement fongicide

Les traitements fongicides préventifs permettent de maîtriser le développement des fusarioses sur les céréales à paille. Mais leur action n’est pas totale. Arvalis estime que les protections fongicides atteignent au mieux 70 % d’efficacité. De plus, les fusarioses se développant en fin de cycle du maïs, elles sont plus délicates à gérer par des traitements fongicides, et ce sont les matières premières à base de maïs qui seront les premières soupçonnées lors de suspicion de troubles de la santé liés aux mycotoxines en élevage porcin.

Sources :

Arvalis, Institut du végétal (www.arvalisinstitutduvegetal.fr).

Évaluation des risques liés à la présence de mycotoxines dans les chaînes alimentaires humaine et animale. Rapport final de l’Anses, mars 2009.

Remerciements à Isabelle Oswald de l’unité mixte de recherche Toxalim de l’Inra.

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