Prescrire du sur-mesure et mettre en confiance - La Semaine Vétérinaire n° 1635 du 19/06/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1635 du 19/06/2015

SPÉCIAL CONGRÈS SNGTV
AUDIT D’ÉLEVAGE

Pratique mixte

L’ACTU

Auteur(s) : Lorenza Richard

L’audit de parasitologie permet à la fois une prescription sur mesure des antiparasitaires et l’instauration d’une confiance entre l’éleveur et son vétérinaire, qui redevient un interlocuteur privilégié.

La présentation de la méthode d’audit de parasitologie en élevage bovin laitier par Vincent Legoupil, membre de la commission parasitologie de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV), le 21 mai dernier, a été suivie d’une table ronde, animée par Nancy Savoye, également membre de cette commission.

L’audit est essentiel, car, comme l’a rappelé Philippe Dorchies (École nationale vétérinaire de Toulouse), « les parasites tels qu’enseignés à l’école n’existent pas : on se retrouve la plupart du temps face à une polyinfestation. » Toutefois, Christophe Chartier (Oniris) précise que « les molécules utilisées doivent être préservées : il convient d’optimiser ses interventions en remettant en cause le systématique. Bien qu’il soit rassurant, ce dernier doit être balayé pour aller vers un traitement ciblé et adapté à un élevage particulier. Le sur-mesure doit être recherché. » Pour Brigitte Frappat (Institut de l’élevage), ce suivi plus rapproché peut être proposé, car « les éleveurs sont conscients d’une demande sociale vers moins d’intrants, et ils sont prêts à accepter d’engager ce genre de démarche, notamment lors du bilan sanitaire. »

La gestion parasitaire par le pâturage sain

Au cours de cet audit, la gestion du pâturage sain peut être évoquée avec l’éleveur comme méthode de lutte contre les résistances, propose Philippe Dorchies. La conduite au pâturage influe, en effet, beaucoup sur le risque parasitaire, notamment la strongylose. Toutefois, relève Alain Chauvin (Oniris), « une conduite au pâturage ne se prescrit pas : pour s’assurer que ses conseils seront suivis, le praticien doit comprendre avec quelle logique l’éleveur nourrit ses animaux, en analysant ses pratiques, et le mettre en confiance. » Il convient de rester prudent car celui-ci peut, souvent involontairement, tronquer des informations. Par exemple, il risque de considérer qu’il n’existe pas de zone humide sur une parcelle, car les animaux ne boivent pas dans la mare clôturée qui s’y trouve. Le vétérinaire doit donc vérifier les informations, autant que possible. Pour cela, notre confrère conseille un simple plan des parcelles pour visualiser les zones humides, à risque de fasciolose et de paramphistomose, les zones d’épandage, celles où les animaux pâturent selon leur âge, etc. Expliquer les points à risque de sa pratique à l’éleveur est l’étape de mise en confiance après laquelle des solutions peuvent être proposées. « Cela est d’autant plus vrai que la perception du parasitisme gastro-intestinal est floue, car il ne s’exprime pas cliniquement », précise Christophe Chartier. L’éleveur n’est souvent prêt à discuter que lorsque des signes cliniques sont observés.

S’adapter à l’évolution rapide des parasitoses

Une grande réactivité est nécessaire, car les évolutions sont nombreuses et rapides, souligne Philippe Dorchies. L’haemonchose se développe beaucoup actuellement chez les petits ruminants, par exemple, à des périodes où elle n’est pas attendue, et les raisons en sont inconnues.

Alain Chauvin précise que des outils informatiques se perfectionnent et proposent des simulations du risque parasitaire pour aider à la prise de décision suivant les prévisions météorologiques, en simplifiant les cycles et les conduites au pâturage. Les températures, et notamment la différence entre le jour et la nuit, influent en effet sur la vitesse de développement des parasites. Ces logiciels donnent une idée de la plage de fluctuations possibles avec une analyse prévisionnelle, mais il convient de prévoir plusieurs simulations afin de s’adapter à l’évolution du climat (prévision avec ou sans sécheresse, par exemple). Notre confrère martèle toutefois qu’il est essentiel de ne pas se fier à ces seuls outils : « Le vétérinaire doit analyser les prédictions de façon critique, puis vérifier que les choses évoluent de la manière prévue et avertir l’éleveur si ce n’est pas le cas. » L’éleveur pourrait également utiliser ces outils, mais « c’est peu probable, car il préfère le concret et déléguer ces questions à l’expert qu’est le praticien », rassure Brigitte Frappat.

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