FranceVet maintient le cap

Confirmant son positionnement bilingue, l’édition 2015 de FranceVet a notamment accueilli des conférenciers du Royal Veterinary College (RVC) de Londres, dont les interventions étaient traduites de manière simultanée, ainsi que de l’École nationale vétérinaire d’Alfort et du centre hospitalier vétérinaire (CHV) Frégis.

Les différents programmes ont permis de satisfaire aussi bien les confrères en quête de connaissances médicales que ceux à la recherche de conseils concernant la gestion de leur structure. Des ateliers pratiques sponsorisés ont abordé des sujets aussi variés que l’anesthésie et l’analgésie chez le lapin, les secrets de l’hématologie ou le choix de matériel, de radiologie par exemple. Le CHV Frégis a par ailleurs animé ses propres ateliers. Des conférences dédiées aux auxiliaires vétérinaires étaient également organisées sur les deux jours.

Médecine et chirurgie

Parmi les nombreux domaines abordés, les attentes spécifiques des clients éleveurs ont été mises en avant. Alain Fontbonne a constaté le retard de formation de la profession aux visites d’élevages canins et félins, alors qu’il y a urgence au vu de l’arrêté du 3 avril 2014, mis en application au 1^er janvier 2015, qui les rend obligatoires. Il a souligné comment valoriser auprès de l’ensemble de la clientèle les connaissances acquises pour répondre aux demandes des éleveurs. Cyrill Poncet et Émilie Rosset ont présenté les bonnes pratiques concernant les césariennes, indiquant par exemple qu’il convient de diminuer les doses anesthésiques par rapport à une chienne non gestante, de titrer la quantité de propofol utilisée avant de sortir les chiots, et d’éviter la kétamine, trop lente à métaboliser.

Jill Maddison a insisté sur l’intérêt de déclarer les effets indésirables en prenant soin de fournir des informations exploitables. Présentant des techniques simples d’analgésie locale, Lucas Zilberstein a rappelé qu’il est primordial de laisser aux différentes molécules le temps d’agir. Décrivant les causes de résistance du diabète félin à l’insulinothérapie, David Church a indiqué que le quart des chats diabétiques seraient atteints d’acromégalie, probablement sous-diagnostiquée en France. Il conseille de congeler le plasma lors du diagnostic initial du diabète pour, si besoin, doser par la suite les IGF1 (un taux > 1 000 ng/ml entraîne une forte suspicion, à confirmer par la recherche d’une masse hypophysaire par imagerie). Sa compatriote Yaiza Forcada a insisté sur la prévention du diabète par le contrôle du poids, précisant que certains chats sont prédisposés génétiquement par une mutation modifiant le récepteur de la mélanocortine 4 (MC4R), qui altère la perception de la satiété. La Diabetic Remission Clinic du RVC¹ sollicite la participation des praticiens afin d’améliorer le pourcentage de rémission du diabète félin.

Gestion

Reflet des interrogations de la profession vis-à-vis de la communication avec la clientèle, la salle de conférence était comble pour recevoir des conseils sur le lancement d’une page Facebook professionnelle. Les assurances sont un autre outil de fidélisation : plus les animaux seront assurés, plus ils reviendront à la clinique. Les intervenants ont également fait le point sur la valeur d’une clinique lors du rachat par un confrère, ainsi que sur l’importance de son organisation et de la cohésion des équipes. De plus, mieux maîtriser la fiscalité de sa ou de ses structures devient indispensable pour les praticiens associés et dirigeants d’entreprise².

UN ANTIBIOGRAMME À RÉALISER SOI-MÊME

Kitvia lance deux produits utilisables à la clinique pour une utilisation ciblée des antibiotiques. Colorex Vet Id© est une gélose d’identification sur laquelle le prélèvement est déposé. Les résultats sont connus en moins de 24 heures. Elle est divisée en trois compartiments (identification des bactéries Gram+ et Gram- et test de la sensibilité à l’association amoxicilline + acide clavulanique). Elle est constituée d’un milieu chromogène qui permet la différenciation des bactéries (photos d’aide à l’identification fournies). 15,50 € la gélose, vendue par trois. Lors de résistance à l’association amoxicilline + acide clavulanique (pousse observée dans ce compartiment), un antibiogramme peut être entrepris grâce à Kitviatb©, une galerie canine permettant de tester 11 antibiotiques. Les résultats, obtenus en quatre heures, sont interprétés selon la couleur des puits de la galerie. 39,50 € le lot de deux galeries.

UNE AUTOLAVEUSE COMPACTE

I-mop©, lauréat du meilleur matériel d’hygiène au salon Europropre 2015, permet de laver tout en séchant, grâce à ses deux brosses rotatives. Maniable (sans fil, passe sous les meubles) et compact (38 cm une fois replié), 1 heure de charge lui permet 1 heure d’autonomie. 2 950 € ou 99 €/mois pendant 36 mois. (www.i-mop.com, distribué par Alpes’hy, www.alpeshy.com).

ONEMYTIS©, « LE FUTUR DE L’ÉLECTROCHIRURGIE »

La technologie Airplasma© permet une coupe fine et une coagulation immédiate pour tout type de chirurgie, avec une réduction de la douleur, de façon sûre (température inférieure à 50°C) et confortable (pas de plaque neutre). « Le flux d’énergie créé permet l’immédiate vaporisation des tissus en assurant au même moment l’hémostase des capillaires. Une différence essentielle par rapport aux technologies utilisées dans l’électrochirurgie traditionnelle, qui alternent ou associent la modalité coupe (à une température supérieure à 100 °C) à la coagulation. » Le mode pulsé permet la régénération des tissus, par exemple une cicatrice. Onemytis© est distribué en France par Mano Médical. Des appareils de démonstration sont à la disposition des praticiens qui souhaiteraient l’essayer. 9 900 € HT.

LE LABORATOIRE DEVIENT UN ÉCOSYSTÈME WIFI

Plus besoin de traverser la clinique pour aller chercher les résultats d’analyses sanguines : la MSLink-Tab© (1 350 € HT) crée un environnement wifi autonome pour tous les analyseurs MS Laboratoires. Les résultats parviennent sur le support de son choix (tablette, smartphone, etc.). L’analyse du jour et l’historique analytique de l’animal sont ainsi accessibles sans quitter ce dernier. La MSLink-Tab© peut devenir aussi l’interface du laboratoire pour le logiciel de clinique afin d’intégrer les résultats dans la fiche patient. Les versions wifi des analyseurs, disponibles dès septembre 2015, pourront même exporter leurs résultats directement sur le réseau de la clinique, à condition que le logiciel de clinique le permette.

• 1 The Clinical Investigation Centre at the RVC : cic@rvc.ac.uk.

• 2 Voir en rubrique Éco/Gestion des prochains numéros de La Semaine vétérinaire.