CONSCIENCE ANIMALE : LA MEME POUR TOUS ?

Loin de Descartes et de sa théorie de l’animal-machine, la question de la conscience animale, autrement dit des animaux autres que l’homme, est désormais un sujet de débat dont scientifiques et philosophes se sont emparés. Conscience de l’environnement, de soi, des autres, mémoire des événements, capacité de choix, capacités cognitives, de communication ou d’empathie sont, notamment, à différents degrés, autant d’aptitudes mises en évidence par l’observation et l’étude du comportement chez les mammifères les plus évolués.

Certaines d’entres elles sont également retrouvées chez toute espèce ayant un cortex et chez le poulpe. Des expériences récentes montrent également la capacité de prévoir un événement (comme un signal associé à une douleur) chez des insectes ou des coquillages. Conscience réelle ou simple réflexe ? La question reste posée. Toutefois, de nombreux philosophes et scientifiques s’accordent sur le fait que chaque animal perçoit son environnement avec les sens qui lui sont particuliers et sait s’y adapter pour s’y nourrir, éviter un danger, se reproduire, etc. Cette théorie d’un monde propre à chaque animal met le doigt sur les différents types de conscience qui pourraient exister en dehors de la nôtre. Nos cinq sens nous permettent de percevoir notre environnement et nous possédons une conscience propre liée au langage, mais nous ne sommes pas aptes, par exemple, à ressentir l’écholocation de la chauve-souris.

Ces réflexions supposent que chaque animal, à son niveau, vivrait son expérience personnelle. Comme l’homme, il ne serait donc pas seulement vivant, mais existant. Toutefois, les niveaux de conscience d’un chimpanzé et d’une carpe ou d’un escargot, par exemple, étant très différents, il serait plus juste de parler de “consciences animales spécifiques”. Et s’il nous est plus facile de nous intéresser aux animaux dont les capacités d’expression sont proches de la nôtre, il ne convient pas de nier aux espèces plus éloignées d’autres niveaux de conscience.

Cependant, penser les animaux comme des êtres conscients et/ou existants serait pour certains ôter à l’homme ce qui semblait jusqu’à présent lui être spécifique. Les conséquences d’une telle conception sur notre société constituent un vaste sujet de débats et de publications, qui ne font que commencer.

Parler de conscience animale est l’occasion de prendre conscience qu’il existe d’autres façons de percevoir le monde, d’apprendre et de s’en émerveiller. L’homme se pose la question de la conscience animale et c’est peut-être là que se situe sa différence.