Quand la vie sauvage s’invite dans la cité - La Semaine Vétérinaire n° 1632 du 29/05/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1632 du 29/05/2015

URBANISME ET FAUNE

Actu

Auteur(s) : Chantal Beraud

Avec le développement de la biodiversité en ville, les citadins entrent en contact avec divers animaux. S’installe alors une cohabitation parfois délicate.

« Trente milliards d’amis ? », interroge la une de Terra eco. Ce mensuel constate que « nous sommes tous partants pour réintroduire des touches de bleu et de vert dans nos villes, ou pour protéger les lions et les éléphants ». En France, la cohabitation avec la vie sauvage n’est cependant pas toujours aussi aisée. Le magazine cite l’exemple de l’écoquartier Ginko, dans le nord de Bordeaux, conçu pour que les habitants se sentent proches de la nature, et où il a suffi qu’un ragondin y prenne un peu trop ses aises pour susciter attachement ou haine. « La mairie s’était engagée à l’attraper sans le tuer. Mais un jour, son cadavre fut retrouvé, une autopsie pratiquée. Le ragondin aurait été empoisonné » (encadré).

François Moutou témoigne

Concilier urbanisme, biodiversité, faune et flore est-il un concept écologique viable ? Invitée ou pas, la faune sauvage s’implante en tout cas déjà en ville, dès que des conditions favorables à sa survie y apparaissent. « Sources de chaleur et d’alimentation, nos agglomérations favorisent dans certains endroits la prolifération de termites et cafards, constate François Moutou (A 74), président d’honneur de la Société française pour l’étude et la protection des mammifères. Les renards s’infiltrent jusqu’à Paris par le couloir des anciennes voies vertes. Il y a aussi des fouines et des chauves-souris. La capitale et Marseille comptent une trentaine d’espèces d’oiseaux nidificateurs, car les immeubles ressemblent un peu à des falaises ».

Surgissent alors parfois des comportements qui posent problème. « À Marseille et à Brest, des goélands ont été accusés de salir des façades et de faire du bruit. Au Muséum national d’histoire naturelle, Philippe Clergeau a aussi travaillé sur une gestion différente des déchets ménagers : les déchargements s’effectuent désormais moins à ciel ouvert et on les enterre aussi plus vite. »

« Vivre ensemble dans la tolérance »

Quelle attitude adopter ? « On doit apprendre à cohabiter intelligemment, plaide François Moutou. Par exemple, un poulailler à côté d’une maison doit être entouré d’un grillage solide, avec des piquets bien enterrés. Ainsi, la fouine ne mange plus les œufs ni les poussins, et s’intéresse aux souris et aux rats attirés par les graines… ».

« Notre classement entre nuisibles et non nuisibles n’a aucun sens en biologie, rappelle-t-il. Aucune espèce n’est nuisible en elle-même. Il est urgent d’apprendre à vivre ensemble, avec mon voisin, le voisin de mon voisin… et avec l’animal d’à côté ! Sinon, à force d’exterminer des soi-disant concurrents, il ne restera plus de place pour l’homme non plus ». Et de regretter qu’en cas de conflit, « les pouvoirs publics cherchent souvent à gérer les conséquences, sans en chercher les causes ». François Moutou constate aussi que les vétérinaires praticiens de proximité « semblent relativement peu engagés en faveur de la défense de l’environnement. Peut-être par manque de temps ? Il est regrettable que seuls les actes de soins soient rémunérés, et pas les conseils. S’il existe déjà de nombreux consultants pour l’industrie, il y aurait peut-être un nouveau métier à créer, en partenariat avec des municipalités, des régions… Certaines villes, comme Paris ou Lyon, travaillent d’ailleurs déjà avec des vétérinaires. L’homme doit apprendre à devenir une espèce moins égoïste ».

LA PLACE RÉSERVÉE À LA VIE SAUVAGE… EN VILLE

« Dans le dossier de mai intitulé “Trente milliards d’amis ?”, nous avons enquêté sur la place réservée à la vie sauvage dans nos sociétés et dans nos villes. Nous nous étions en effet aperçus que nous parlions souvent de biodiversité, mais pas beaucoup d’animaux », commente David Solon, directeur de la rédaction de Terra eco1. À condition que la vie sauvage soit mignonne, pas trop bruyante et sans comportement dérangeant pour l’homme, elle semble aimée ou tolérée dans les cités. La journaliste Cécile Cazenave déplore cependant qu’« à Londres, le maire, Boris Johnson, suggère régulièrement d’instaurer une chasse à courre, pourquoi pas à bicyclette, pour faire passer l’arme à gauche à la dizaine de milliers de goupils résidents ». À Stockholm, en Suède, gare également « au blaireau, qui empêche durant trois quarts d’heure les clients d’un hôtel de luxe de regagner leurs suites ! ».

1 Mensuel papier vendu en kiosque et quotidien électronique d’accès libre sur www.terraeco.net.

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