L’alimentation lors de myosite - La Semaine Vétérinaire n° 1631 du 22/05/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1631 du 22/05/2015

CONFÉRENCE

Pratique mixte

FORMATION

Auteur(s) : Marine Neveux*, Claire Leleu**

Fonctions :
*Vétérinaire, docteur en sciences et techniques des activités physiques et sportives, Equi-test (Mayenne).

Plusieurs myopathies d’effort sont rencontrées chez le cheval. Elles peuvent résulter de différents facteurs : épuisement, désordres électrolytiques, déficience en vitamine E et sélénium. Les myopathies récurrentes ont une composante génétique (polysaccharide storage myopathy, appelée PSSM) ou non : ce sont les recurrent exertional rhabdomyolysis (RER).

Dans tous les cas, l’alimentation joue un rôle préventif et/ou curatif.

Recommandations sur les chevaux atteints de PSSM

Chez les chevaux présentant une PSSM, notamment les quater horses, les recommandations sont le strict contrôle des apports énergétiques, du foin fibreux, limiter l’amidon (moins de 10 % de l’ED ou énergie digestible), apporter des électrolytes et des lipides (si nécessaires dans les deux cas), ainsi qu’une supplémentation en vitamine E de 1 000 à 6 000 unités internationales (UI) par jour.

Chevaux atteints de RER

Il convient de donner du foin de bonne qualité aux chevaux atteints de RER, de diminuer la quantité d’amidon (moins de 20 % de l’ED), d’augmenter les lipides (huiles végétales) et la vitamine E. Du son de riz peut compléter cette liste, de même qu’un apport en électrolytes. Bien entendu, il est important de contrôler l’entraînement et les conditions de vie, conjointement au régime alimentaire.

La complémentation

Dans quelle mesure est-il nécessaire de complémenter en vitamine E ? Celle-ci limite la propagation de la péroxydation lipidique. Les apports journaliers recommandés du cheval sportif de 500 kg à l’entraînement intense sont estimés à environ 1 000 UI/j. Si certaines études concluent à des quantités plus élevées de vitamine E, très peu toxique même à haute dose, un apport de 10 000 UI/j est néanmoins préjudiciable, car il interfère avec le métabolisme des autres vitamines antioxydantes.

Le sélénium est un cofacteur enzymatique de la glutathion peroxydase (GPx), dont le niveau plasmatique dépend du niveau alimentaire et du stress oxydatif auquel est soumis l’organisme. 5 mg/j peuvent être considérés comme la dose journalière maximale recommandée.

Des données sur des trotteurs montrent que les teneurs en sélénium plasmatiques sont corrélées à l’apport alimentaire. Sans complémentation d’une ration carencée, les niveaux sont insuffisants et les incidents musculaires augmentent. Les poulains de 6 mois les plus atteints de carence dans l’étude se caractérisent par une incidence anormalement élevée de myosites et d’affections musculaires. Cela n’a pas valeur de preuve scientifique, mais dans des conditions d’élevage basiques, la probabilité de constater davantage de myopathie est ainsi plus élevée. Concernant la supplémentation, la prévention des myopathies récurrentes mérite des études probantes.

Chez l’homme

Chez l’humain, la courbature est une affection musculaire bénigne quand l’activité est excentrique ou inhabituelle. Le pic douloureux, différé par rapport à l’exercice, survient dans les 24 à 48 heures. Une baisse de performance est constatée.

Des supplémentations avant ou après l’exercice (caféine, acides gras oméga 3, taurine, diverses polyphénols) ont fait l’objet d’essais chez l’homme. Quelques résultats sont obtenus sur la baisse des courbatures à la suite d’efforts excentriques standardisés.

La variété des critères d’évaluation inclut : la clinique, avec des échelles d’évaluation de la douleur, des marqueurs sanguins inflammatoires et de stress sanguin oxydant. En médecine humaine, d’autres examens sont aussi effectués : dosage de la créatine kinase (CK), imagerie par résonance magnétique (IRM), etc.

La difficulté en équine d’évaluer ce type d’ingrédients dans la prévention des myopathies récurrentes est liée à la dimension multifactorielle (critères d’inclusion, contrôle des modes de vie, etc.).

Une gestion avant tout globale

Notre consœur Claire Leleu conclut qu’en matière de myopathies récurrentes une approche globale est nécessaire : diminution du stress des animaux (les laisser vivre dehors, par exemple), respect d’une régularité dans l’entraînement, dans l’alimentation.

Il convient de hiérarchiser les solutions : en matière de nutrition, il importe de commencer par les fondements et la base de celle-ci. Il n’est pas exclu que des nutriments à visées inflammatoires apportent des solutions, sous réserve qu’ils soient validés.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr