« Tout vétérinaire est expert de jure »

Tous les confrères sont-ils concernés par l’expertise ?

Tout vétérinaire, par son diplôme, est expert de jure (de droit), même s’il n’est pas inscrit sur une liste de vétérinaires experts. En effet, il peut être amené à réaliser des expertises pour les assurances et les tribunaux.

Quel est le fil conducteur de l’EPU organisé à Lyon début juin ?

Cet enseignement postuniversitaire est pratique. La part consacrée à la théorie est restreinte au profit de cas pratiques et didactiques auxquels le praticien peut être confronté. Les conférenciers interviennent déjà dans les écoles vétérinaires françaises. En outre, Richard Bonne est un expert international en agroalimentaire.

Au cours de ces journées, nous allons insister sur la responsabilité civile du vétérinaire. Nous mettrons aussi l’accent sur l’expertise lors de la vente et lors de sinistre, où le vétérinaire peut avoir un rôle de conseil auprès des assurances (en cas de dommages électriques, de machines à traire en panne, etc.).

Les certificats que sont amenés à réaliser les praticiens dans leur exercice quotidien seront aussi analysés, en particulier pour les animaux de compagnie.

La maltraitance animale est pour la première fois abordée, sous l’angle du vétérinaire expert…

Beaucoup de personnes parlent du bien-être animal sur un plan philosophique, sur un plan éthique, mais les aspects techniques sont peu ou pas évoqués. Les vétérinaires sont encore insuffisamment impliqués dans cette problématique. Lorsque le public ou les médias y sont confrontés, ils s’orientent trop souvent vers des non-vétérinaires, représentants de la protection animale surtout.

Nous souhaitons ainsi nous rapprocher des aspects techniques qui constituent notre cœur de métier, et aborder plusieurs facettes au cours de cet EPU : comment réagir pour donner notre avis technique, pour apporter un conseil auprès des assurances et des tribunaux, etc. Toutes les espèces animales seront traitées : les animaux de compagnie (Dominique Autier-Derian), ceux de rente (Alice de Boyer et Xavier Boivin), comme les chevaux (Christophe Hugnet). Nous souhaitons aussi éclairer les confrères sur leurs responsabilités. La notion de secret professionnel, notamment, est particulièrement floue. Le vétérinaire peut intervenir face à la maltraitance animale tout en respectant le Code rural et le Code pénal, et aussi avec son éthique personnelle.

Enfin, notre consœur Dominique Autier-Derian nous rappellera comment la maltraitance animale peut être révélatrice d’une maltraitance humaine. Un enjeu de santé publique existe aussi donc, où l’animal a un vrai rôle de sentinelle.