Emmanuel Meunier, praticien à dominante aquariologie, SELARL Vetofish, Châteauneuf-les-Martigues (Bouches-du-Rhône). - La Semaine Vétérinaire n° 1630 du 15/05/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1630 du 15/05/2015

TÉMOIGNAGES

Dossier

Je me suis passionné pour l’aquariologie durant mes études. J’ai suivi une formation de pathologie aquacole en T1 pro à Nantes et mon associé, Emmanuel Leguay, celle de Stirling en Écosse. Une fois nos thèses obtenues, nous avons décidé de monter un cabinet aquacole plutôt orienté vers le poisson d’ornement. Aujourd’hui, nous sommes en charge du suivi vétérinaire de plusieurs aquariums publics, de professionnels de la filière du poisson d’ornement (éleveurs, importateurs, animaleries de vente), ainsi que d’animaleries de recherche. Nous assurons également des déplacements d’urgence chez des particuliers propriétaires de bassins de jardin. Nous travaillons plus minoritairement en aquaculture (truites, esturgeons), essentiellement au niveau local. Bien que sur un marché de niche, notre activité est en augmentation car nous exerçons au niveau national sur plusieurs secteurs d’activité bien distincts.

Jean-Christophe Raymond, vétérinaire du CNPMEM

Issu de la deuxième promotion de la formation aquacole de l’École vétérinaire de Nantes, je suis parti à la Martinique et je suis revenu soutenir ma thèse sur une maladie aquacole de cette région. En 1989, les six premiers aquaculteurs de poissons marins (bars, daurades et turbots) ont décidé d’engager un vétérinaire pour assurer le suivi du développement de leur activité. Ils ont créé le Savu, qui est actuellement géré par le CNPMEM, et dont je suis le salarié depuis 25 ans. Mon cœur de métier est le suivi technique et sanitaire des élevages marins pour moitié et des activités de pêche et de coquillages pour l’autre moitié. Je travaille également en outre-mer. Mon activité n’est pas différente de celle d’un praticien libéral, mais, étant salarié, je ne peux pas délivrer les médicaments que je prescris.

Alain Le Breton, praticien aquacole, SELARL Vet’eau, Grenade-sur-Garonne (Haute-Garonne).

Nous travaillons essentiellement avec des élevages de poissons marins, mais également de truites, et des écloseries d’huîtres. Nous disposons de notre propre laboratoire interne, qui nous permet de gagner du temps pour les analyses. Notre activité requiert beaucoup de déplacements, car nous intervenons la moitié du temps à l’étranger en tant que consultants sur des projets de développement, notamment, où de l’expérience est recherchée. Nous participons également à des programmes de recherche et de formation.

Nicolas Keck, directeur adjoint, LDV 34, Montpellier (Hérault)

Les analyses sont réalisées soit en contrôle dans le cadre des agréments zoosanitaires, soit en diagnostic par autopsie suivie d’analyses complémentaires (bactériologie, virologie, parasitologie, biologie moléculaire). Nous pratiquons également une recherche épidémiologique par comparaison de souches et celles isolées peuvent servir pour la production d’autovaccins. Les laboratoires travaillent en étroite collaboration avec les vétérinaires aquacoles. Les laboratoires départementaux vétérinaires effectuent également des analyses d’hygiène alimentaire sur les produits d’aquaculture (recherche de phycotoxines, de résidus, etc.). Certains sont agréés pour le contrôle officiel des maladies des poissons ou des mollusques.

Patrick Girard, consultant en aquaculture et environnement aquatique, Peynier (Bouches-du-Rhône).

J’ai commencé comme vétérinaire libéral en canine, puis je me suis orienté vers l’aquaculture et l’étude de l’environnement aquatique. J’exerce à titre libéral en tant que consultant. Deux volets composent à parts égales mon activité actuelle. L’un est consacré à la surveillance sanitaire de petites exploitations piscicoles, privées et d’associations de pêche. La plupart de ces structures ont des budgets limités et l’activité est peu rémunératrice, alors qu’elle demande beaucoup d’investissements sur le plan des connaissances et des déplacements. L’autre volet consiste à s’intéresser à l’état de santé des poissons sauvages via l’ASPS, dont je suis cofondateur et secrétaire. L’écopathologie, c’est-à-dire la relation entre la santé des poissons et la qualité de leur milieu de vie, est le fil conducteur de l’ASPS (le poisson est en effet un bioindicateur pertinent de la qualité du milieu). L’un de ses principaux objectifs est, à terme, la mise en place de réseaux d’épidémiosurveillance aux niveaux régional et national en collaboration avec les gestionnaires des milieux aquatiques. L’ASPS assure des formations en écopathologie pisciaire, qui s’adressent à toutes les personnes impliquées dans la gestion des populations de poissons et des systèmes aquatiques, ainsi qu’à toutes celles qui sont attirées par ce thème. Les confrères intéressés sont conviés à y participer !

Matthieu Jamin, praticien aquacole, Filiavet, Saint-Martin-des-Champs (Finistère).

J’ai fait des études de vétérinaire pour me diriger vers l’aquaculture. J’ai effectué mes stages chez mon prédécesseur, le Dr Deljean, que j’ai remplacé et qui m’a proposé de reprendre son cabinet à la fin de mes études, en 2005. En 2013, j’ai engagé un collaborateur, afin d’améliorer la qualité du service proposé. L’activité en Bretagne a diminué en raison de la fermeture de sites, mais mon rayon d’action s’est accru et j’ai besoin de répondre aux demandes en France ou à l’étranger sans délaisser mes clients bretons. Le métier est intéressant, mais tant que la capacité de production française n’augmentera pas, la filière restera marginale et les places chères.

Raphaëla Le Gouvello, consultante en nutrition, santé et hygiène aquacole, SARL Stermor, Pénestin (Morbihan), fondatrice du réseau Respect océan

Je ne travaille plus directement sur les maladies des poissons mais sur la durabilité des systèmes aquacoles. Cela englobe les problématiques environnementale et sociétale (implantation dans les territoires, acceptation, etc.) et celles de la santé des écosystèmes aquatiques, sous plusieurs angles (aquaculture, fonds marins, qualité des eaux, application des directives européennes, réseau d’entreprises autour des bonnes pratiques pour la mer et le littoral, etc.). L’aquaculture, comme ces nouveaux sujets que j’aborde, est une vocation et une aventure de tous les jours ! Il manque des vétérinaires dans le domaine de la préservation de l’environnement. C’est pourtant une voie dans laquelle un vétérinaire, avec sa formation générale de praticien, peut apporter une grande contribution.

Charlotte Grastilleur, chef du BPMED de la DGAL, Paris.

Trois voies sont associées à l’activité aquacole à la DGAL : la sécurité sanitaire des aliments, la gestion des intrants d’élevage (résidus dont ceux des médicaments notamment, alimentation animale, etc.) et les maladies réglementées et plus généralement l’inspection en santé-protection animales. Ces fonctions ne sont pas un débouché direct de la formation en aquaculture, car c’est le tronc commun de formation des ISPV qui est recherché, mais les connaissances de la filière peuvent y être mises à profit.

Jean-François Bernardet, chercheur à l’Inra, Jouy-en-Josas (Yvelines).

Je souhaitais faire de la recherche dans le domaine de la pathologie animale. Après ma thèse vétérinaire, j’ai passé trois certificats d’études spécialisées en faculté de médecine (immunologie, bactériologie et virologie). J’ai été recruté à l’Inra sur concours en tant qu’ingénieur de recherches dans le laboratoire d’ichtyopathologie. J’ai pu y achever mon diplôme d’études approfondies en immunologie et passer une thèse universitaire en bactériologie. Depuis 1984, j’effectue sur certaines bactéries pathogènes pour les poissons des recherches dont le but ultime est la mise au point de vaccins et de nouvelles techniques de typage, de diagnostic, et d’épidémiologie moléculaires. Notre principal modèle animal est la truite arc-en-ciel. En partenariat avec le laboratoire de génétique des poissons de l’Inra et les professionnels de la filière piscicole, nous étudions également la relation hôte-bactérie pour déterminer pourquoi certaines familles de truites sont plus résistantes que d’autres à l’infection.

Laurent Pasco, vétérinaire inspecteur au SSA à la DDPP 56, inspecteur contractuel sur le port de pêche de Lorient (Morbihan), les ateliers de transformation et au poste d’inspection frontalier, et personne ressource pour la DGAL.

Les postes se répartissent soit au SSA, soit au service de santé et de protection animales, avec des inspections sur animaux vivants en piscicultures. Les vétérinaires contractuels sont embauchés exclusivement sur des missions de SSA. L’inspection en pisciculture est assurée par des titulaires ISPV ou plus généralement des techniciens des DDPP. Aucun titulaire ou contractuel n’exerce exclusivement dans cette spécialité.

Guillaume Lefebvre, vétérinaire officiel du ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, DDPP 62, Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais).

Attiré très jeune par le milieu aquatique, je me suis orienté vers la T1 pro à Nantes, puis j’ai décroché un stage aux installations piscicoles expérimentales à l’Inra de Jouy-en-Josas, qui a débouché sur ma thèse expérimentale. J’ai ensuite pratiqué dans la plus grosse ferme aquacole française à terre de bars et de daurades. Depuis huit ans, je travaille aux services vétérinaires de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) dans l’inspection des produits de la pêche et en tant que “personne ressource” pour la DGAL en matière de santé des animaux aquatiques. C’est un rôle de référent technique et réglementaire régional. Le but est d’apporter un appui à la fois à la DGAL (remontées d’informations “terrain”, avis techniques sur des projets réglementaires, etc.) et aux services déconcentrés (harmonisation des inspections, gestion de foyer, appui pour l’instruction des dossiers de qualification, etc.). Dans ce cadre, je suis également amené à échanger avec les laboratoires (départemental ou de référence) ou avec les vétérinaires de terrain. L’entente est bonne.

Isabelle Arzul, chercheur au LGPMM de l’Ifremer, La Tremblade (Charente-Maritime).

Souhaitant dès le départ m’orienter vers le domaine marin, j’ai suivi l’option aquaculture à Nantes et j’ai réalisé un stage à l’Ifremer, où j’ai goûté au domaine de la recherche. J’ai suivi un master 2 en océanologie biologique à Brest, puis j’ai effectué une thèse universitaire durant trois ans à l’Ifremer. Je suis actuellement en charge de la coordination du réseau des laboratoires européens de référence pour les maladies des mollusques pour une harmonisation de la démarche diagnostique en milieu aquatique. Je suis également chargée de la formation et de l’assistance de mes collègues à cette démarche, et du développement et de la validation de nouveaux outils diagnostiques. J’ai une obligation de réussite auprès de la Commission européenne pour toutes ces missions. En parallèle, je développe des travaux de recherche sur les interactions hôtes-parasites.

Dans le cadre de ces activités, j’accompagne notamment des étudiants en thèse. Enfin, je suis experte OIE pour deux maladies des coquillages, et je voyage beaucoup pour assurer cette fonction. Selon moi, l’avenir s’oriente vers la production de coquillages et le développement de projets visant à maintenir la biodiversité de façon durable.

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