Du rififi dans les facultés vétérinaires belges - La Semaine Vétérinaire n° 1629 du 09/05/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1629 du 09/05/2015

ENSEIGNEMENT

Actu

Auteur(s) : Nathalie Devos

Les doyens des facultés vétérinaires belges demandent qu’un filtre soit instauré à leur entrée face au nombre croissant d’étudiants inscrits, notamment français, qui leur pose problème.

En 2006, un système de “quotas” d’étudiants étrangers inscrits dans les facultés vétérinaires belges a été instauré : il ne peut ainsi pas dépasser 30 % des inscriptions globales. Malgré tout, le nombre total d’inscrits progresse d’environ 8 % par an. 950 ont tenté leur chance pour l’année académique 2014-2015. Au même rythme, ils seront près de 1 500 en 2020, déplorent les doyens des facultés vétérinaires de Belgique. Or, expliquaient-ils, dans les colonnes de plusieurs hebdomadaires nationaux, l’apprentissage des étudiants en pâtit, faute d’animaux disponibles lors de consultations ou pour d’autres exercices cliniques.

Des moyens humains et matériels limités

Ils ajoutent que les facultés vétérinaires belges doivent gérer l’augmentation des effectifs à budget égal, et que les moyens matériels et humains sont limités. « Le taux d’encadrement est déjà inférieur à celui recommandé par l’AEEEV1. Cette dernière doit réaliser un audit des universités belges en 2019. Si rien ne change, l’université de Liège court ainsi le risque de ne plus pouvoir former de spécialistes reconnus par le Collège européen, tandis que les diplômés pourraient ne plus pouvoir exercer en dehors de la Belgique ». Les doyens des facultés vétérinaires belges demandent donc la mise en place d’un filtre pour les études de vétérinaire, notamment pour ceux venant de France, les étrangers les plus nombreux.

Colère des étudiants francophones

De leur côté, la Fédération des étudiants francophones (FEF) regrette la proposition d’instaurer un concours en fin de BAC 1 (première année d’étude du cycle de “bachelier” de trois ans, nommé bachelor, qui est suivi de trois années de master aboutissant au titre de docteur en médecine vétérinaire), avancée par les doyens des quatre universités concernées. Elle dénonce l’absence de consultation et de concertation avec les étudiants et contre-attaque les arguments avancés par les doyens pour défendre la mise en place d’un tel concours, comme le manque de matériel, d’infrastructures et d’encadrement. Car, selon la FEF, cela « relève du manque de financement, dénoncé depuis plusieurs années par l’ensemble des acteurs de l’enseignement supérieur ».

  • 1 Association européenne des établissements d’enseignement vétérinaire.

CE QU’EN PENSENT NOS CONFRÈRES

Laurent Masson : C’est une simple politique d’admission. Les Belges pensent que tous les étudiants ont le droit “d’essayer” les études qu’ils rêvent de faire. Donc l’admission est peu sélective. Cependant, le niveau et la difficulté augmentant chaque année, une sélection se fait par les étudiants eux-mêmes. Concernant mon expérience, il y a 10 ans, nous étions 650 en premières année, puis 180 en fin de 6e année. Ce qui pose problème pour les Belges (contribuables et universités vétérinaires), c’est que ce sont eux qui financent les études… C’est un poil “populiste” de dire : « Les Belges financent les études des expatriés français », mais c’est le discours belge, car comme pour toutes les universités, il y a un besoin d’argent… Je tiens à préciser que, pour ma part, je remercie de tout cœur l’université de Liège ou j’ai passé six années merveilleuses.

Pierre May : Mais pourquoi donc les facultés vétérinaires belges ne mettent-elles pas en place un concours d’entrée aussi dur que celui qui existe France ? Cela paraît simple, parfaitement légal et surtout équitable. On voit en effet très peu de candidats étrangers tenter le concours en France ! De plus, cela rehausserait la “réputation” des universités belges et cela réglerait leur problème d’encadrement de l’enseignement et de moyens. Tout le monde sait que les filtres et autre machines à gaz administratives ne marchent jamais. Un bon concours d’entrée, de même niveau, dans tous les pays d’Europe et le problème serait automatiquement réglé ! Nous éviterions ainsi le tourisme étudiant ! Mais j’oubliais les deux proverbes favoris de nos dirigeants quels qu’ils soient, politiques ou administratifs, et de nos cerveaux des instances européennes : “Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?” et “Comment rendre un problème simple totalement insoluble avec quelques arguments réglementaires et juridiques”.

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