Des vents de plus en plus forts et des bâtiments de plus en plus grands - La Semaine Vétérinaire n° 1629 du 09/05/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1629 du 09/05/2015

PATHOLOGIE RESPIRATOIRE

Pratique mixte

L’ACTU

Auteur(s) : Frédéric Decante

Le bâtiment joue un grand rôle dans la survenue et la prévention des affections respiratoires chez les bovins. Dans le cadre de ses journées jeunes bovins, le laboratoire Merial a proposé un échange sur ce thème.

Les 28 et 29 avril derniers, une quinzaine de praticiens ont été conviés par le laboratoire Merial à réactiver leurs connaissances en matière de bâtiments d’élevage et de pathologie respiratoire. Deux journées denses de formation avec des exercices d’autopsie et une visite en élevage1. Sur ce terrain, un bâtiment est jugé à risque majeur quand les maladies respiratoires sont fréquentes, sans impact des saisons, quand le passage à la chronicité et les rechutes s’observent, quand différents germes sont identifiés et que l’efficacité de la vaccination est décevante.

S’adapter aux évolutions

D’emblée, Jacques Capdeville (Institut de l’élevage) campe un décor éloignant les certitudes des recommandations normées. « À l’exception d’une étude allemande qui enfonce plutôt des idées connues, il n’existe plus de travail de fond sur la ventilation d’un bâtiment d’élevage depuis les années 1985 (donc adapté à l’époque à de petits troupeaux et une mécanisation moins développée), alors que nous savons davantage de choses sur le bien-être animal et le confort climatique. Et pourtant, les bâtiments ont considérablement changé avec le prétexte, entre autres, de faire passer le matériel partout. Résultat : chacun constate l’arrivée de bâtiments plus larges, plus hauts, et une grande variété de situations. » Le spécialiste de l’institut se projette dans l’avenir : « On se focalise sur le fonctionnement hivernal et pourtant, avec le changement climatique, le bâtiment devra se transformer : en hiver, on cherche à renouveler l’air sans courants d’air mais en été, l’objectif est de le faire avec courants d’air pour rafraîchir les animaux ! Il va falloir adapter nos bâtiments à ce nouveau cahier des charges. » Et les évolutions ne sont pas seulement extrinsèques. Elles concernent aussi le gabarit des animaux. Exemple flagrant : la vache prim’holstein, qui “grandit” de 5 cm par an, a pris plus de 100 kg en 25 ans avec un niveau de production doublé en 30 ans. Dans le cadre d’une prévention sanitaire, le conseiller aura pour objectif principal de renouveler l’air : « à une température de 10° C, il faudrait viser un renouvellement de tout le volume d’air en 3 minutes et sans dépasser les 6 minutes. De plus, il importe de ne pas confondre l’effet de dilution d’air des grands bâtiments, qui dilue aussi la chaleur des animaux, et le renouvellement de l’air. »

Maîtriser l’énergie et ne plus croire en l’effet cheminée

Jacques Capdeville se positionne, par ailleurs, dans un cadre d’économie d’énergie en souhaitant privilégier la ventilation naturelle, mais avec ses limites. « J’aimerais provoquer une révolution de pensée : il faudrait presque oublier l’effet cheminée qui, au regard de la largeur des nouveaux bâtiments, n’existe presque pas. » Les participants à ces journées étaient conviés à laisser de vieux concepts dehors : « On ne doit plus parler d’entrées et de sorties d’air mais uniquement d’ouvertures ventilantes. On observe souvent plusieurs vents dominants, de plus en plus complexes, et la fréquence des vents exceptionnels est supérieure à autrefois. Qu’importe que l’air ressorte par une ouverture en long-pan, du moment que l’air froid ne retombe pas sur les animaux ! » Alors, au milieu de tout cela, comment rendre le conseil opérationnel ? Jacques Capdeville veut conserver son optimisme : « D’abord, nous ne proposons des modifications que si des problèmes existent, en utilisant les normes avec intelligence, recul et modération. Et seulement ce qui est psychologiquement acceptable ». Malheureusement, le conseil en bâtiment intervient bien trop tardivement dans la conception.

  • 1 La partie autopsie sera présentée dans le prochain numéro de La Semaine Vétérinaire.

FORMATION PAR UN LABORATOIRE ET NOUVELLE LOI SUR LE MÉDICAMENT

Dans le cadre du contrôle des pratiques commerciales susceptibles d’influencer la prescription des antibiotiques vétérinaires, le laboratoire Merial poursuit son action de formation en veillant sur le relevé et la traçabilité de toutes les prestations prises en charge, de la formation aux frais de bouche détaillés, pauses-café comprises. Merial organise deux cessions “jeunes bovins” pour les vétérinaires. Le Syndicat de l’industrie du médicament et réactif vétérinaires (SIMV) semble avoir donné des consignes de transparence et d’enregistrement destinées à toute exigence de justification rétroactive.

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