La gestion des convulsions - La Semaine Vétérinaire n° 1627 du 24/04/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1627 du 24/04/2015

CONFÉRENCE

Pratique mixte

FORMATION

Auteur(s) : Isabelle Desjardins*, Sophie Paul-Jeanjean**

Fonctions :
*Diplomate Acvim, enseignante
à VetAgro Sup.
Article rédigé d’après une présentation
faite lors des journées annuelles de l’Avef,
en octobre 2014.

L’apparition des convulsions et leur disparition sont en général abruptes. La conscience du cheval est affectée et les fonctions sensorielles, motrices et autonomes modifiées. Les convulsions sont dites partielles lorsqu’une zone focale du cortex cérébral est concernée, tandis que les convulsions généralisées impliquent l’ensemble du cortex cérébral. Le cheval peut débuter une crise à tout moment, et il arrive que la phase pré-ictale passe inaperçue. La durée d’une crise varie de plusieurs secondes à plusieurs minutes. Lors de la phase post-ictale, le cheval présente une dépression plus ou moins profonde et une amaurose.

Contrôle des convulsions

• Benzodiazépines. Le diazépam est l’anticonvulsivant de choix pour le traitement des convulsions intermittentes à la dose de 0,1 mg/kg à 0,4 mg/kg, injecté très lentement. Si le contrôle des convulsions révèle que plus de deux ou trois administrations sont nécessaires par heure, il convient d’utiliser un anticonvulsivant d’action plus longue. Le midazolam peut également être utilisé chez le poulain à la dose de 0,02 à 0,04 mg/kg.

• Sédatifs. Si les administrations de diazépam ne permettent pas de contrôler la crise, une sédation par les α-2 agonistes ou le phénobarbital est possible. L’acépromazine est formellement proscrite car elle abaisse le seuil d’apparition des convulsions. La xylazine, qui augmente la pression intracrânienne, est également déconseillée. En revanche, la détomidine ou la romifidine, associées à des morphiniques (sauf en cas de tumeurs ou de traumatismes cérébraux), peuvent être utilisées.

• Anesthésiques. La kétamine n’est pas indiquée car elle tend à diminuer le flux sanguin cérébral et à augmenter la pression intracrânienne. Le phénobarbital est un anesthésique barbiturique qui agit comme le diazépam, en agoniste des récepteurs du GABA. On l’utilise à un dosage initial de 10 à 20 mg/kg, dilué dans du sérum physiologique, par voie intraveineuse sur une période de 15 minutes. L’effet maximal est obtenu en 30 minutes et est maintenu par une administration de 10 mg/kg toutes les 12 heures. Il est possible de recourir à un relais par voie orale.

• Autres anticonvulsivants. La phénytoïne est indiquée essentiellement chez le poulain en relais du diazépam lors de convulsions répétées. Elle induit une dépression marquée.

Lorsque les convulsions ne sont pas contrôlées avec un seul anticonvulsivant ou si une dépression trop marquée apparaît, l’association de deux molécules est possible.

Le traitement anticonvulsivant doit être associé à celui de la cause primaire (antibiotique lors de méningite ou d’abcès cérébral, traitement de correction des déséquilibres électrolytiques, etc.).

Le traitement de soutien repose sur la fluidothérapie (maintien de la perfusion cérébrale et apport énergétique), l’administration d’oxygène, le contrôle de la douleur et de l’anxiété, la gestion de l’œdème cérébral (mannitol, diméthyl sulfoxyde) et le contrôle du processus inflammatoire éventuel (corticoïdes).

Pronostic

Le pronostic dépend intégralement de la cause primaire. La démarche vise à contrôler les convulsions dans l’attente des premiers résultats sanguins.

Les éléments cliniques favorables de réponse au traitement sont l’espacement, puis la disparition des crises, l’amélioration de la vigilance, la capacité à se mettre en décubitus sternal puis à se relever, la diminution des dysfonctionnements des nerfs crâniens et l’amélioration de l’appétit. Des séquelles sont malgré tout possibles, comme de l’ataxie ou la récurrence des crises convulsives, nécessitant un traitement continu au phénobarbital.

ABORD DE LA CRISE

Il est dangereux d’aborder un cheval pendant une crise convulsive et il convient de se placer hors d’atteinte des membres, en se positionnant plutôt vers son dos. Des anticonvulsivants à action rapide (comme le diazépam) peuvent être administrés par voie veineuse si un cathéter jugulaire est déjà en place ou par voie intrarectale. Sur les chevaux trop dangereux, il est possible d’injecter dans n’importe quelle masse musculaire un α-2 agoniste.

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