Le centaure et la musicienne

« On ne fait pas ce qu’on veut dans la vie… – Si. » Refuser la résignation pourrait être le message de ce film librement inspiré de l’histoire de Bernard Sachsé. Passionné de chevaux, ce dernier était cavalier dresseur et cascadeur. Mais alors qu’il enchaîne films et spectacles, sa carrière est brutalement interrompue en 1994 par un tragique accident de tournage qui, à 30 ans, le laisse paraplégique. Avec une volonté peu commune, il parvient à remonter à cheval, participe et gagne de nombreuses compétitions handisport jus­qu’au niveau international et enseigne aujourd’hui une équitation en douceur¹ qui cultive la relation de confiance entre le cavalier et le cheval.

Le film aurait pu se contenter d’exalter une renaissance exemplaire – relatée dans le livre Sur mes quatre jambes aux Éditions du Rocher (2005). En croisant ce parcours avec celui de la jeune femme chargée de clore le dossier d’assurance, il opte plus subtilement pour mettre en résonance deux passions artistiques d’une comparable exigence : l’art équestre pour lui, la musique pour elle. Alors qu’elle découvre la détermination du cavalier à surmonter son handicap, la jeune femme trouve en elle-même la force de prendre le risque de se remettre “en équilibre” et de ne plus renoncer à vivre ce qui l’anime en profondeur. Plus qu’une intrigue sentimentale, le long métrage dessine alors l’enjeu de ce qu’est une véritable rencontre. Albert Dupontel, Cécile de France et Othello (le cheval) sont impeccables de sobriété.

En Équilibre de Denis Dercourt, avec Albert Dupontel, Cécile de France, 1 h 30, en salles le 15 avril 2015.

• 1 www.bernardsachse.com