Les missions sur la petite faune sédentaire de plaine menées par l’ONCFS - La Semaine Vétérinaire n° 1624 du 03/04/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1624 du 03/04/2015

Formation

FAUNE SAUVAGE

Auteur(s) : Serge Trouillet

Le Centre national d’études et de recherches appliquées (Cnera) “petite faune sédentaire de plaine”, à l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), travaille sur cinq espèces principales de petit gibier : la perdrix grise, la perdrix rouge, le faisan commun, le lapin de garenne et le lièvre d’Europe. Ses objectifs consistent à assurer le suivi des populations, à en étudier la dynamique, ainsi qu’à mettre au point des outils de suivi et de gestion de ces espèces et de leurs habitats. Le Cnera analyse les données recueillies sur le terrain, entre autres par les fédérations de chasseurs auxquelles il en fournit, en retour, un décryptage. Celui-ci permet aux chasseurs de fixer les plans de prélèvement, mais également au Cnera de mettre en place des études pour mieux comprendre le fonctionnement de ces espèces et la manière dont elles se portent. Pour ce petit gibier, en l’occurrence, l’évolution est globalement assez défavorable.

UNE DÉGRADATION DE LA QUALITÉ DE L’HABITAT

La perdrix grise connaît une phase de diminution d’abondance. Vivant dans les plaines agricoles, l’espèce est fragilisée par un habitat de plus en plus artificialisé, avec une simplification des assolements, des parcelles qui s’agrandissent, un machinisme agricole présentant de plus en plus de dangers, l’utilisation de produits phytopharmaceutiques. À cet égard, elle sert de modèle pour étudier l’impact de ces produits en matière d’écotoxicologie. Cette régression de l’abondance est encore plus marquée dans de nombreux autres pays européens. En France, grâce à des habitats moins défavorables et à une bonne gestion cynégétique, elle compte encore de belles populations même si sa situation s’est un peu précarisée.

La perdrix rouge est surtout présente dans la moitié sud du pays. Elle vit dans les vignes, les milieux de polyculture-élevage, les plaines céréalières, et jusque dans la garrigue. Elle souffre de la dégradation de son habitat et parfois de la pression de la chasse, qui peut être trop élevée, en particulier là où des lâchers d’oiseaux d’élevage sont pratiqués. Sa population n’est cependant pas menacée.

UN CONSERVATOIRE POUR LE FAISAN ET LA PERDRIX GRISE

L’essentiel de la chasse au faisan concerne des oiseaux issus de l’élevage. Les chasseurs les lâchent un peu partout sur le territoire national. Pour autant, une nouvelle orientation émerge depuis une vingtaine d’années. Un conservatoire a été créé, au sein de l’ONCFS, pour le faisan et, plus marginalement, pour la perdrix grise, afin de mettre en reproduction des sujets issus d’oiseaux sauvages. Dans certains secteurs ainsi repeuplés, se développent avec succès des populations naturelles qui redeviennent autonomes. Des cinq espèces dont s’occupe le Cnera, le faisan est celle qui se porte le mieux.

Les populations de lapins de garenne diminuent, quant à elles, de façon préoccupante. Les talus et les milieux incultes qu’ils fréquentent, en bordure des milieux cultivés, ont beaucoup régressé. Ils sont, par ailleurs, durement frappés par les maladies, notamment par la myxomatose et la VHD, cette maladie hémorragique virale du lapin qui est apparue dans les années 1980 et en a notablement réduit les populations.

Le lièvre d’Europe se porte mieux que le lapin, bien qu’une diminution du succès reproducteur semble affecter sa population par endroits, et qu’il soit également sujet aux maladies. Le syndrome du lièvre brun européen (EBHS), apparu à la même époque que la VHD du lapin, peut se révéler dévastateur. Les chasseurs préservent le lièvre, n’hésitant pas à prendre des options de gestion très restrictives.

EN LIEN AVEC PLUSIEURS INSTITUTS DE RECHERCHE

Le Cnera travaille conjointement avec de nombreux instituts de recherche, tels que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), avec un observatoire commun des souches de virus touchant le lapin et le lièvre, l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) de Toulouse sur la myxomatose, et l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) sur la VHD.

Ses études de terrain concernent les cinq espèces, par exemple le lièvre, en Ille-et-Vilaine, et les risques pour l’espèce d’être fauchée par le machinisme agricole, ou le faisan commun, dans le bassin parisien, où des oiseaux sauvages sont marqués pour étudier la dynamique de population. Une vingtaine de personnes, réparties sur le territoire national en fonction de la présence de ces espèces, s’y consacre.

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