Le lien entre la santé animale et la santé humaine se resserre - La Semaine Vétérinaire n° 1624 du 03/04/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1624 du 03/04/2015

Congrès One Health

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SANTÉ PUBLIQUE

Auteur(s) : Hélène Rose

Vétérinaires, médecins, chercheurs en immunologie, en virologie, en génétique, etc., de toutes nationalités se sont réunis du 15 au 17 mars à Amsterdam pour le troisième congrès international One Health.

Posters et présentations ont couvert 19 thématiques de recherche sur la santé animale et la santé humaine et les interactions avec l’environnement, enrichis de sessions plénières et de symposiums. L’occasion pour ces scientifiques de présen­ter le résultat de leurs travaux, d’échanger des idées et de discuter de nouveaux partenariats.

Réfléchir aux enjeux sociétaux

Les politiques publiques en matière de santé ont fait l’objet de nombreuses discussions le 16 mars. Jonathan Rushton, professeur d’économie de la santé animale au Royal Veterinary College de Londres, a appelé à la création de ministères One Health, « plutôt que d’appauvrir les ministères de l’Agriculture tout en enrichissant ceux de la Santé, comme c’est le cas dans plusieurs pays européens ». Il a rappelé qu’à l’échelle internationale, le système alimentaire est au cœur de ce concept, et a pointé l’une de ses limites, en soulignant les différences de valeur accordée aux personnes et aux animaux selon les sociétés. Après avoir exposé les leçons tirées de diverses crises sanitaires ces dernières décennies (encéphalopathie spongiforme bovine ou ESB, grippe H1N1, syndrome respiratoire aigu sévère ou Sras, fièvre Q), les intervenants ont invité à la vigilance, par exemple face à des pathogènes tels que les hénipavirus. Si des mécanismes de résistance bactérienne aux antibiotiques sont connus (Staphylococcus aureus résistant à la méticilline, ou bactéries Gram productrices de beta-lactamases à spectre étendu), les médecins ont peu de recul sur les risques de résistance aux antiviraux. Relâchés dans l’environnement, ils pourraient favoriser l’apparition de nouvelles combinaisons virales. Par précaution, les antiviraux utiles chez l’homme ne devraient pas être administrés aux animaux, pour ne pas reproduire le mauvais exemple de l’amantadine.

Renforcer les collaborations

Lors du symposium organisé par Zoetis, Adrian Hill, de l’Institut Jenner, et Emmanuel Hanon, du laboratoire Glaxo­SmithKline, ont témoigné de la mise en commun des ressour­ces humaines et matérielles ayant permis l’élaboration d’un vaccin pour contrer l’épidémie d’Ebola en cours depuis un an en Afrique, en un temps record par rapport au cycle de développement habituel. La mise à disposition de moyens techniques et financiers passe de plus en plus par la coopération des firmes pharmaceutiques, peu d’États disposant par exem­­ple de structures aptes à produire des vaccins en quantité industrielle. Le Pr Ab Oster­haus, du Center for Infection Medicine and Zoonoses Research d’Hanovre, a souhaité la prise de conscience par les décideurs politiques et financiers présents au congrès de la nécessité de soutenir la recherche sur les maladies émergentes et le développement de vaccins « en temps de paix », c’est-à-dire en amont des alertes sanitaires, pour disposer de vaccins candidats prêts à être utilisés en cas de besoin. Pour illustrer son propos, précisons que le virus Ebola est connu depuis 1979.

Vectrices de la rage, les chauves-souris ont également un rôle de réservoir dans de nombreuses maladies virales humaines et animales. Outre le virus Ebola, un ancêtre commun des différents types de coronavirus a été retrouvé chez des chauves-souris, et pourrait conduire à l’élaboration d’un vaccin contre le Sras.

Surveiller la faune sauvage

Les chauves-souris sont aussi porteu­ses des hénipavirus (Hendravirus et virus Nypah). En Australie, l’Hendravirus a entraîné 71 cas confirmés chez des chevaux (75 % de mortalité) et sept cas humains, dont quatre mortels. Il serait susceptible d’infecter les chiens, et peut-être des rongeurs. Depuis deux ans, un vaccin élaboré avec l’aide de Pfizer est disponible, même si son coût élevé suscite des réticences chez les propriétai­res. Il pourrait aussi être utile contre le virus asiatique Nipah, qui a entraîné la mort de plus d’une centaine de personnes en Malaisie et l’abattage d’un million de porcs en 1998, et a été rapporté épisodiquement depuis. D’une manière générale, la surveillance de la faune sauvage et des écosystèmes reste à ce jour très lacunaire, y compris dans de nombreux pays européens, alors que leur rôle est essentiel. Lors de la prochaine édition du congrès à Melbourne en décembre 2016, le lien entre la santé animale, la santé humaine et l’écologie sera renforcé : les congrès One Health et EcoHealth (de l’International Association for Ecology and Health) s’y dérouleront conjointement.

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