Faut-il se regrouper, et avec qui ?

Faut-il se regrouper dans un marché intérieur qui prône la libéralisation des services ? La question est plus que jamais d’actualité pour les confrères qui se demandent comment repenser leur structure vétérinaire alors que leurs activités évoluent, que la clientèle est plus exigeante, que la croissance de la zone euro reste jusqu’à aujourd’hui modeste et que la France est actuellement “secouée” par les réformes. En témoignent les actions récentes des professions libérales, qui ont été fragilisées puisque pointées du doigt à plusieurs reprises, aussi bien par Bruxelles que par Bercy…

Les praticiens déjà engagés dans une démarche de regroupement l’ont fait pour diverses raisons qui s’expliquent sans peine : disposer d’un plateau technique de pointe et le rentabiliser, mutualiser les moyens et les ressources, et rationaliser leur structure, lutter contre l’isolement et/ou la concurrence, investir à plusieurs et s’agrandir, mais aussi avoir la possibilité de gagner davantage.

Encore faut-il trouver le juste équilibre entre la liberté d’exercice, l’indépendance du professionnel, l’éthique et le développement économique de la structure. Qui gouvernera quoi ? Qui doit-on laisser entrer dans le capital et selon quelle répartition ?

La culture entrepreneuriale peu ancrée en France, la rentabilité limitée des petits cabinets et la volonté farouche d’indépendance des praticiens ont fait que les regroupements ne se sont pas développés outre mesure et qu’ils n’ont pas suivi le modèle anglo-saxon des chaînes de cliniques. Les freins se desserrent pourtant peu à peu.

Ainsi, de nouveaux projets voient le jour et devraient profiter, dès l’an prochain, aux cabinets qui ne peuvent pas investir seuls dans certains services ou matériels. L’idée qui germe est aussi de se regrouper pour faire face aux dangers de la financiarisation et à l’ultralibéralisme qui pourrait sévir dans nos contrées.

C’est une problématique sur laquelle se penchent sérieusement les acteurs du monde vétérinaire, dont l’Ordre, conscient de ces nouveaux enjeux.