Le mal de dos et les tendinites affectent l’activité

Une forte majorité des vétérinaires (près de 78 %) qui ont répondu à notre enquête en ligne ressentent des douleurs physiques liées à leur travail. Les symptômes et les maladies varient. Ils se plaignent d’avoir mal « aux épaules et au dos », « de contractures de la nuque », « de tendinites aux avant-bras », etc. Certains d’entre eux ont dû recourir à une intervention chirurgicale : « J’ai subi une laminectomie avec arthrodèse. » Bref, « cela s’appelle en avoir plein le dos ! », résume un autre praticien sondé.

Les causes exactes de ces maux sont, en revanche, difficiles à identifier : « Je ressens des douleurs physiques. Est-ce directement lié au travail ou au stress, ou les deux ? Je ne sais pas. »

Toutes les professions, quel que soit le secteur d’activité, sont concernées, constate l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact). Les troubles musculo-squelettiques (TMS) ou les douleurs articulaires liées aux mouvements répétitifs effectués sur le lieu de travail sont en augmentation en France. Reconnues comme maladies professionnelles (si elles figurent sur les tableaux du Code de la Sécurité sociale), ces affections augmentent chaque année. De plus, la fréquence de ces troubles s’accroît avec l’âge. L’Anact, qui préconise une méthode en cinq étapes pour leur prévention (par exemple, mettre en lien les affections et l’organisation du travail), rappelle que huit maladies professionnelles reconnues sur dix étaient encore des TMS en 2011, et qu’elles peuvent peser sur la performance de l’entreprise et la santé des salariés.

Les TMS regroupent plusieurs maladies affectant les muscles, les tendons, les nerfs des membres et la colonne vertébrale. Divers facteurs jouent un rôle important dans leur apparition (voir encadré), parmi lesquels le flux tendu et les missions ou les tâches qui exigent des gestes répétés et précis.

C’est en décembre 2014 qu’a émergé le premier projet de norme Afnor (NF X35-119) pour la prévention des TMS. L’objectif est de prévenir et de mieux évaluer les contraintes physiques des activités manuelles répétitives, et de protéger les personnels de ces affections. Cette nouvelle norme devrait voir le jour d’ici à la fin du premier semestre 2015. La commission de normalisation rédige aujourd’hui le document qui fait suite à l’enquête publique, close le 12 janvier et lancée par l’association Afnor afin de recueillir les avis sur ce projet.

En attendant des évolutions, certains professionnels surmontent leurs difficultés avec philosophie – toutefois sans minimiser le problème –, comme ce vétérinaire sondé que les bons gestes apaisent : « Les clients m’offrent du chocolat »…