Les missions sur les cervidés et les sangliers menées par l’ONCFS - La Semaine Vétérinaire n° 1621 du 13/03/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1621 du 13/03/2015

Formation

FAUNE SAUVAGE

Auteur(s) : Serge Trouillet

Les principales espèces cibles du Centre national d’études et de recherches appliquées (Cnera) cervidés-sangliers, de l’ONCFS1, sont le cerf (élaphe en France), le chevreuil et le sanglier. Ces trois espèces sont en excellente santé. Si les effectifs précis restent inconnus, l’augmentation de la population est mesurée via celle des prélèvements annuels à la chasse. De la fin des années 1970 à aujourd’hui, ces derniers sont passés de 100 000 sangliers à 600 000, de 100 000 chevreuils à 500 000 et de 3 000 cerfs à 50 000 ! Aujourd’hui, cette progression s’atténue, ce qui signifie que la quantité de ce qu’il est nécessaire de prélever pour stabiliser ces populations commence à être atteinte.

Cette augmentation des effectifs s’est accompagnée de l’apparition de nuisances agricoles, de difficultés concernant le renouvellement des forêts, de l’augmentation des collisions sur les routes, de la diffusion des maladies sauvages ou domestiques. Pour les gestionnaires de l’espace, les agriculteurs, les forestiers et les chasseurs, la question est de savoir ce qu’ils peuvent faire pour limiter ces nuisances liées au développement des ongulés, ou pour gérer leurs habitats afin qu’ils en causent moins. Ils doivent donc comprendre dans quelles conditions ces nuisances apparaissent, et disposer d’outils permettant d’y remédier, afin de maintenir des niveaux d’effectifs et d’habitats compatibles entre eux. Telle est la mission de ce Cnera.

COMPRENDRE LE FONCTIONNEMENT DES POPULATIONS

Une première équipe a en charge le suivi patrimonial de ces ongulés, ainsi que celui de l’application des outils de gestion mis en place. Il s’agit de disposer en permanence, à l’échelle annuelle, d’informations sur le développement numérique et spatial des populations. Deux autres équipes travaillent sur la compréhension de la démographie et de la dynamique de ces populations, en relation avec leurs habitats. Ce qui caractérise la plus ou moins bonne adéquation d’un habitat pour un ongulé, cerf ou sanglier, c’est en partie l’équilibre entre les zones qui le nourrissent et celles qui le protègent. Les cerfs et les chevreuils peuvent faire l’objet d’une régulation naturelle (cela est moins certain pour les sangliers, plus dépendants du climat et des fructifications forestières). Leur accroissement est lié à la densité de leur population : il diminue à l’approche du seuil de “densité-dépendance”, qu’une gestion efficace a pour objectif d’empêcher.

Une de ces deux équipes s’attache spécifiquement à la connaissance des populations de sangliers. Leur développement est plus variable et ces animaux ont une capacité à exploiter tous les habitats, y compris les villes. L’autre équipe s’intéresse à l’équilibre forêt-gibier. Ses recherches visent à comprendre comment l’habitat interfère avec les populations d’ongulés, pour ensuite proposer les mesures de gestion appropriées, de façon à réguler ces populations tout en limitant les dégâts forestiers.

DÉVELOPPEMENT D’OUTILS DE GESTION

La dernière équipe du Cnera cervidés-sangliers développe des outils de gestion par indicateurs écologiques, dont les résultats sont utilisés pour établir les plans de prélèvement. Bien gérer une population implique de suivre, dans le temps et régulièrement, trois types d’indicateurs. Ceux-ci traduisent l’évolution de l’effectif (prélèvements des chasseurs, etc.), sont de type biométrique (poids des jeunes chevreuils, longueur des bois de cerfs de 1 an, etc.) ou en lien avec la ressource alimentaire (évolution de cette dernière, etc.). Ces outils sont testés sur des territoires de recherche : Vosges du Nord (cerfs, chevreuils et sangliers), Marne et Deux-Sèvres (chevreuils), Haute-Marne (sangliers), Savoie et Haute-Savoie (cohabitation entre les ongulés herbivores de plaine et de montagne). Ils sont même expérimentés à l’échelle opérationnelle (application en grandeur réelle) en Rhône-Alpes, grâce à la création multipartenariale de l’Observatoire grande faune et habitat (OGFH). Partout ailleurs, ces outils de mesure sont éprouvés par des professionnels de la gestion de l’espace (ONCFS, fédérations de chasseurs, etc.) formés à cet exercice. Ce Cnera suit également les populations de daims, moins nombreuses mais dont l’impact n’est pas neutre sur l’environnement, ainsi que des cerfs sika qui, pouvant s’hybrider avec les cerfs élaphes, constituent une menace pour l’intégrité de ces derniers.

  • 1 Office national de la chasse et de la faune sauvage.

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