Comment les difficultés économiques impactent-elles votre activité ? - La Semaine Vétérinaire n° 1619 du 27/02/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1619 du 27/02/2015

Entre nous

FORUM

Auteur(s) : Serge Trouillet

Les propriétaires hésitent pour certains soins

Olivier Jouanen, praticien canin à Saint-Hilaire-de-Brethmas (Gard).

Depuis que j’ai ouvert mon cabinet, il y a 20 ans, j’ai toujours connu une progression modérée. Celle-ci a cependant ralenti ces dernières années. Elle s’est dernièrement transformée en stagnation du chiffre d’affaires. En revanche, les demandes de devis ou de prix par téléphone sont de plus en plus fréquentes. Je suis sollicité par des personnes qui habitent les départements voisins afin de connaître le coût d’une évaluation comportementale, comme si elles menaient une enquête tarifaire avant de se décider pour choisir un praticien.

Au cabinet, nous constatons des hésitations pour des soins, le client jugeant parfois par lui-même que son animal est trop âgé pour telle intervention qui lui coûterait trop cher! Des suivis de vaccins sont abandonnés. Nous voyons fleurir des remarques au sujet des prix qui sont comparés à ceux d’Internet.

Nous ressentons de la tension chez des personnes qui n’ont pas l’habitude de se rendre dans un cabinet vétérinaire. Une cliente est même revenue se faire rembourser un médicament d’une dizaine d’euros qui n’avait pas l’heur de convenir à son mari! Certaines réactions sont d’autant plus surprenantes qu’elles n’émanent pas de personnes apparemment impécunieuses. Et puis réapparaissent les chèques sans provision. Sans avoir d’importants encours, nous enregistrons également davantage de chèques à paiement différé. C’est autant de trésorerie non disponible.

Nous assumons les retards de paiement des clients

Alain Gallon, praticien mixte à Langogne (Lozère).

Notre chiffre d’affaires n’augmente plus comme il l’a fait pendant 25 ans, mais il se maintient. Même si la pratique canine est en progression et représente désormais un quart de notre activité, la pratique rurale ne faiblit guère. Nous évoluons toujours dans un secteur économique assez porteur.

Les animaux, notamment les aubracs, valent encore cher. Les éleveurs n’en possèdent pas beaucoup et ils les soignent avec constance. La plupart de ceux qui sont bien installés ne regardent pas trop à la dépense, lorsqu’ils l’estiment justifiée. Ils investissent dans le sanitaire, dans un climat de confiance avec les vétérinaires.

Dans nos petites régions de montagne, nous sommes tous prisonniers de la géographie et contraints de vivre ensemble. Cela vaut pour le meilleur comme pour le moins bon. Nos encours dépassent ainsi 300 000 € (quatre équivalents temps pleins) ! Ce sont des risques que nous assumons. Nous faisons un peu office de banque ouverte auprès de nos clients. Aussi, notre relation professionnelle, fondée sur cette confiance, s’en trouve consolidée.

Certains encours s’éternisent, parfois dix ans ! Pour autant, nous avons abandonné les méthodes trop coercitives. Nous préférons la diplomatie et la patience au recours à des services contentieux agressifs, peu conformes à notre éthique. Nous veillons à prévenir toute rupture de nos liens avec la clientèle.

Auprès des associations, mes tarifs ne sont pas la priorité

Emmanuelle Plantin, praticienne mixte à Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence).

En 20 ans, je n’avais jamais constaté un tassement de mon chiffre d’affaires comme celui de ces deux dernières années. Je n’ai pas établi de statistiques précises sur les changements, mais je les ressens au quotidien.

En canine, qui constitue les deux tiers de mon activité, les propriétaires hésitent davantage. Ils achètent au compte-gouttes les produits et les médicaments. Ils préfèrent revenir et prendre en plusieurs fois ce dont ils ont besoin. Cela m’oblige à choisir des conditionnements de petites quantités. Certains de mes clients prennent conseil par téléphone avant de se déplacer. Ils réclament un diagnostic et un devis sur la base des indications qu’ils me fournissent eux-mêmes ! J’ai parfois le sentiment que seule compte la facture, quand l’animal est soigné. D’autant plus si ce dernier m’a été adressé tardivement et que son état a requis des soins plus coûteux.

Je travaille, par ailleurs, beaucoup avec des associations de protection des animaux auprès desquelles mes tarifs ne sont pas la priorité… Leur activité augmente, notamment car le nombre de chats abandonnés dans notre département est considérable, mais les dons diminuent. Concernant les éleveurs d’ovins et de caprins, nous constatons plutôt des retards, parfois importants, dans le règlement des factures. Les encours sont en hausse.

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