La prévention : un levier important pour doper son chiffre d’affaires

Les évolutions sociétales (des personnes de plus en plus connectées, des animaux en meilleure santé et à la longévité accrue, l’usage des applications en ligne liées à la santé, etc.) sont également à prendre en compte par les vétérinaires, lorsqu’ils parlent de prévention. Encore faut-il savoir à qui le praticien s’adresse et de combien de temps il dispose. Quant aux comportements des propriétaires d’animaux, l’étude révèle que les propriétaires s’occupent mieux de leurs animaux que d’eux-mêmes : 71 % attendent pour consulter un médecin ; en revanche 83 % se rendent chez le vétérinaire dès l’apparition de symptômes chez leur animal. Il est également noté que leurs comportements varient davantage selon l’âge de la personne que selon l’espèce de l’animal.

UN POTENTIEL POUR L’ACTIVITÉ FÉLINE

Concernant la vaccination des animaux, le marché devrait rester stable, même si moins de chiens mais davantage de chats seront vaccinés. Cela représente un potentiel pour l’activité féline des praticiens canins (vaccination et traitement antiparasitaire). Dans ce contexte, comment mieux valoriser sa consultation et quand aborder le sujet de la prévention auprès de sa clientèl Selon l’enquête présentée à l’occasion du MP3 Tour, la transmission du message auprès des propriétaires d’animaux n’est pas toujours efficace. Le praticien a-t-il demandé au propriétaire d’un chien s’il possède également un chat, s’il est vacciné, ce que sont ses habitudes alimentaires, etc. ?

Différentes stratégies peuvent être élaborées, selon Ludovic Freyburger, puisqu’il est difficile d’accroître le temps consacré à la consultation pour convaincre son client que la prévention coûtera moins cher in fine. Selon le praticien Jean-François Audrin, une étude met en évidence un allongement de vie de 26 % en moyenne lorsqu’une chienne est stérilisée avant la puberté, sachant que l’opération préserve de certaines maladies, dont des tumeurs.

Le déploiement de la médecine préventive dans la structure ne s’improvise pas : elle représente un véritable projet d’entreprise pour l’ensemble de l’équipe (incluant les vétérinaires et les ASV) et nécessite, le cas échéant, une formation du personnel. La vaccination est une porte d’entrée à la prévention en général. En effet, selon une étude de Merial, un propriétaire sur quatre de chat non vacciné prend un rendez-vous chez le vétérinaire pour faire vacciner son animal. Et 7 % des félins non identifiés le sont par ce biais.

DÉVELOPPER LA PRÉVENTION EN MATIÈRE DE NUTRITION

Environ 15 % des propriétaires sensibilisés achètent un antiparasitaire externe et 23 % un vermifuge. Cela permet d’accroître le chiffre d’affaires lié à l’activité féline. Une étude PanelVet, qui compare deux groupes d’une vingtaine de cliniques (avec et sans effet du programme Impact félin sur la médicalisation du chat), montre que pour celui avec effet, l’évolution du chiffre d’affaires (entre 2009 et 2011) est probante (+ 9 735 € la première année, + 16 814 € la deuxième). Il augmente de 24 % par rapport à l’autre groupe (+ 8 % du chiffre d’affaires).

Parallèlement, la prévention en matière de nutrition est à développer, notamment pour les chats. Certaines informations utiles sur les changements de vie de l’animal ne sont pas toujours données par le propriétaire lors de la consultation. Pourtant, l’environnement de l’animal est à prendre en compte (a-t-il tendance à quémander de la nourriture, son propriétaire aime-t-il cuisiner, y a-t-il eu un déménagement, etc.) pour surveiller l’alimentation et le poids : entre 40 et 50 % des animaux de compagnies seraient aujourd’hui en surpoids, voire obèses.