Particularités du pyothorax chez le chat - La Semaine Vétérinaire n° 1614 du 23/01/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1614 du 23/01/2015

Formation

ANIMAUX DE COMPAGNIE

Auteur(s) : Aurélie Levieuge

POINTS FORTS

– La plupart des pyothorax observés chez le chat seraient secondaires à une pleuro-pneumonie infectieuse passée inaperçue.

Contrairement au chien, les corps étrangers sont peu impliqués.

– La ponction pleurale est indispensable pour établir le diagnostic.

– Le traitement associe une antibiothérapie et un drainage.

Les pyothorax observés chez le chien et le chat n’ont pas les mêmes origines. Cela explique leur différence de prise en charge.

ÉTIOLOGIE

Les jeunes chats (âgés de 1 à 2 ans) et les félins qui vivent en collectivité sont surreprésentés. La plupart des pyothorax seraient secondaires à un épisode de pleuro-pneumonie infectieuse passé inaperçu. Les bactéries issues de la sphère oropharyngée (Pasteurella sp. et les anaérobies) sont les plus incriminées. Les corps étrangers sont peu impliqués, contrairement au chien chez lequel ils représentent, avec les plaies pénétrantes (morsures), les principales causes de pyothorax. Chez cette espèce, une origine infectieuse est également possible (bactéries à Gram positif ou négatif, avec parfois l’identification de Nocardia sp.).

SYMPTÔMES

Une suspicion de pyothorax peut être établie face à une dyspnée silencieuse inspiratoire ou expiratoire. À l’auscultation thoracique, les bruits cardiaques et pulmonaires peuvent être atténués. L’examen clinique est susceptible de révéler une fièvre.

DIAGNOSTIC

→ À la radiographie, une opacification diffuse du thorax, des scissures interlobaires et un décollement des lobes pulmonaires de la paroi thoracique permettent d’identifier un épanchement pleural. Certains éléments peuvent orienter vers un épanchement pleural inflammatoire (septique ou non) : la présence de bulles dans le liquide d’épanchement (liées à la présence de bactéries gazogènes), la latéralisation de l’épanchement (dû au cloisonnement du médiastin).

→ Pour confirmer un pyothorax, il est impératif de réaliser une ponction pleurale. La couleur du liquide récolté peut être évocatrice de pus. Attention, néanmoins, au risque de confusion avec certains chylothorax. L’odeur est parfois forte. L’analyse cytologique du liquide met en évidence une inflammation suppurative (granulocytes neutrophiles dégénérés), souvent associée à la présence de coques ou de bacilles. Le conférencier attire l’attention sur le fait que certaines tumeurs sont susceptibles de provoquer un exsudat suppuratif (à la suite de la rupture d’une tumeur nécrosée, par exemple). L’examen cytologique peut également révéler une inflammation suppurative (non septique). Le liquide est mis en culture (aérobie et anaérobie).

→ Il importe de connaître le statut rétroviral. Idéalement, une échographie et un examen tomodensitométrique du thorax sont réalisés.

TRAITEMENT

Médical

Chez le chat, il est recommandé d’administrer une association d’amoxicilline et d’acide clavulanique (dans la sonde d’alimentation si le chat est hospitalisé) ou de la clindamycine (chez le chien, l’amoxicilline conjuguée au métronidazole est préférée en première intention et, face à des coques en chapelets évoquant Nocardia, les sulfamides sont potentialisés). L’antibiothérapie est adaptée selon les résultats de l’antibiogramme et poursuivie pendant 4 à 6 semaines au minimum.

Chirurgical

Il est recommandé, en plus de l’antibiothérapie, de mettre en place un drain thoracique et de réaliser des rinçages pleuraux. Celui-ci est mis en place entre le onzième et le treizième espace intercostal. Il est abouché à un robinet à trois voies collé avec de la glu. Le drain est lui aussi fixé.

Si l’épanchement est bilatéral, deux drains sont mis en place. Les rinçages sont réalisés avec 10 à 20 ml/kg de soluté physiologique tiède, auquel 10 UI/ml d’héparine sont ajoutés. Le liquide est réaspiré après 10 minutes. Ce geste est effectué trois à six fois par jour et assorti d’un suivi cytologique quotidien. Le drain est retiré lorsque moins de 2 ml/kg/24 h sont recueillis.

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