Avancer à pas de chat

En mars 2014, la tuberculose a fait la une de la presse scientifique. Et pour cause : pour la première fois au monde, la transmission du chat à l’homme était établie. Deux personnes avaient en effet développé la maladie, après avoir été en contact avec leur chat domestique, lui-même contaminé par Mycobacterium bovis, au Royaume-Uni. Si les scientifiques modèrent la gravité du risque pour la santé publique, il n’en demeure pas moins réel. Dans un contexte de recrudescence de la maladie humaine (VIH et précarisation), où grandit l’inquiétude des scientifiques quant au développement de souches multirésistantes, les vétérinaires canins ont un rôle à jouer dans la surveillance des carnivores domestiques. Le chat, en particulier, pourrait constituer un réservoir par son comportement de prédateur. Chiens et chats sont aussi des sentinelles pour dépister la maladie chez l’homme. Toute la difficulté dans cette situation est de déterminer le cas primaire. Les médecins des centres de lutte antituberculeuse (Clat) invitent les vétérinaires à la prudence lors de toute suspicion chez un carnivore domestique et préconisent le port d’un masque pour les prélèvements. D’autant que, si les symptômes existent, ceux-ci sont peu spécifiques. Lorsque le diagnostic, difficile, est posé, une enquête est déclenchée, impliquant la direction départementale de la protection des populations (DDPP), la médecine du travail et les Clat. L’euthanasie, bien que recommandée, ne peut être imposée au propriétaire (en contrepartie d’une décharge). L’issue est dans tous les cas frustrante, puisque les animaux ne doivent pas non plus être traités, en raison du risque de sélection de souches résistantes au cours de la prise en charge, au résultat incertain.

Le point sur la situation de la tuberculose humaine et le rôle des vétérinaires dans notre dossier en pages 23 à 29.