La prise en charge du syndrome d’inflammation des voies respiratoires profondes

Le syndrome d’inflammation des voies respiratoires profondes (MIVRP pour maladie inflammatoire des voies respiratoires profondes ou IAD pour inflammatory airway disease) est associé à des baisses de performance, de l’intolérance à l’effort, de la toux et des sécrétions augmentées dans les voies respiratoires. Les facteurs environnementaux tels que la poussière (dont les aérosols biologiques), les gaz toxiques et un air non ventilé jouent un rôle prépondérant dans la mise en place et le maintien de l’IAD.

Plusieurs caractéristiques déterminent les effets délétères des poussières en suspension dans l’air sur l’épithélium trachéobronchique : la quantité et la composition de celles-ci, la répartition granulométrique des particules et la susceptibilité (d’origine génétique) aux troubles respiratoires. Les transports fréquents de longue durée de certains chevaux constituent également un facteur de risque. La prise en charge de l’IAD repose donc sur le traitement médical et l’amélioration des conditions environnementales qui entourent l’animal.

Le contrôle de l’environnement vise à réduire l’exposition du cheval aux particules inhalées toxiques et à améliorer l’hygiène ainsi que la ventilation du box. Il importe d’éduquer et de sensibiliser les propriétaires à ces notions, dont la perception diffère parfois de celle du vétérinaire. L’idéal, pour un cheval souffrant d’IAD, serait de vivre 24 heures sur 24 au pré, dans des conditions climatiques tempérées. Néanmoins, de nombreux équidés affectés ont une activité sportive et passent une grande partie du temps à l’écurie pour des raisons pratiques.

Les chevaux qui vivent dans des box sont plus enclins à développer une IAD car ils sont exposés à des niveaux plus ou moins importants de poussières, ainsi qu’à d’autres éléments toxiques tels que les endotoxines, l’ammoniac et les allergènes. La quantité de particules inhalables dépend de l’aménagement du bâtiment, de la situation du box dans celui-ci, des pratiques d’écurie (balayage, distribution et localisation de la paille et du foin, etc.) et du moment de la journée et de l’année.

ARCHITECTURE DU BÂTIMENT

La configuration des écuries détermine la qualité de la ventilation et les niveaux de poussières et d’humidité. Idéalement, les bâtiments doivent présenter de grandes ouvertures pour permettre une bonne circulation de l’air sans générer de courants d’air. L’humidité, propice au développement de bactéries et de moisissures, est à combattre. Le foin et la paille sont stockés à l’extérieur des écuries et les mêmes conditions d’hygiène sont à appliquer dans le bâtiment dédié.

GESTION DES LITIÈRES

Le choix des litières conditionne directement la quantité de poussières inhalables et de contaminants divers. La paille est une litière répandue car peu onéreuse, facile à recycler et garante d’un important apport de fibres dans la ration. Néanmoins, sa qualité hygiénique est difficile à contrôler et les litières à base de papier, de copeaux ou de granulés de bois dépoussiérés sont à privilégier chez les chevaux atteints d’IAD.

FOURRAGES

Fourrage de choix pour les chevaux, le foin reste une source majeure de poussières et de contaminants. Différentes solutions sont envisageables : foin détrempé, enrubanné ou cuit à la vapeur. La stérilisation permet l’élimination des microorganismes présents et assure un foin propre et pauvre en particules.

PRATIQUES D’ÉCURIES

Fournir des fourrages et une litière de grande qualité à un cheval ne suffit pas. La gestion de l’environnement est à mettre en œuvre dans l’ensemble de l’écurie. Les chevaux sont sortis de leurs box lors du curage et du repaillage. Les souffleurs sont à proscrire.

TRAITEMENT MÉDICAL

Le traitement médical repose sur l’administration de corticoïdes par voie générale ou par aérosols, de bronchodilatateurs et d’antimicrobiens si nécessaire. Le cromoglycate de sodium peut améliorer les signes cliniques des chevaux qui présentent un taux élevé de mastocytes dans leur liquide de lavage broncho-alvéolaire. Les appareils à nébulisation doivent être nettoyés et désinfectés de façon appropriée.