Consensus sur le syndrome des ulcères gastriques chez le cheval - La Semaine Vétérinaire n° 1609 du 12/12/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1609 du 12/12/2014

Formation

ÉQUIDÉS

Auteur(s) : Anne Couroucé-Malblanc

Fonctions : maître de conférences à Oniris.
Article tiré de la présentation
de Ben Sykes, diplomate Acvim
(consultant, Australie), sur le travail
de consensus d’un groupe d’experts
equine gastric ulcer syndrome
(Egus) lors de la 7e édition
du congrès de l’European College
of Equine Internal Medicine
(Eceim), les 7 et 8 novembre 2014
à Prague (République tchèque).

DÉFINITIONS

La terminologie de l’Egus distingue les ulcères de la muqueuse non glandulaire de ceux de la muqueuse glandulaire.

Les définitions suivantes sont proposées :

→ l’equine squamous gastric disease dite ESGD (10 à 100 % des lésions selon les races et les disciplines) touche la muqueuse non glandulaire (voir photo 1). Ces ulcères peuvent être primaires ou secondaires (dus notamment à un retard de la vidange gastrique) ;

→ l’equine glandular gastric disease dite EGGD (30 à 65 % des lésions selon les races et les disciplines) affecte la muqueuse glandulaire (voir photo 2). Anatomiquement, elle concerne le cardia, le fundus, l’antrum et le pylore. Ces lésions peuvent être focales, multifocales ou diffuses; de gravité légère, modérée ou sévère; accompagnées d’atteintes hyperhémiques, érosives, voire ulcératives.

SIGNES CLINIQUES

Une évidence épidémiologique forte manque, à ce jour, pour énumérer les signes cliniques pathognonomiques des ulcères gastriques chez le cheval. Actuellement, voici les “évidences” qui ressortent de la liste des symptômes les plus fréquents :

→ des coliques (faible évidence pour l’ESGD ; non rapportées de façon adéquate pour l’EGGD) ;

→ une perte de poids, un manque d’état, une inappétence (évidence modérée) ;

→ une diarrhée (pas d’évidence) ;

→ le poil piqué (rapports contra­dictoires) ;

→ une modification du comportement (nervosité : rapports contradictoires ; tic à l’appui : associé à l’ESGD) ;

→ une baisse de performance (pas d’évidence), avec des effets indirects et d’autres directs dus à la douleur gastrique notamment.

DIAGNOSTIC ET SÉVÉRITÉ

→ Le diagnostic de certitude ne peut être établi que par gastroscopie.

→ À ce jour, il n’existe pas de relation fiable et démontrée entre l’ESGD et l’EGGD, et des paramètres hématologiques et biochimiques.

→ Concernant la recherche de sang occulte dans les fèces, il n’y a pas d’évidence aujourd’hui à utiliser ce test pour le diagnostic des ulcères.

→ La classification varie, quant à elle, selon les types d’ulcères :

– ceux ESGD sont gradés de 0 à IV, ainsi que le décrivent Andrews et coll. (1999) 1 ;

– ceux EGGD ne doivent pas être gradés selon cette échelle. Il convient de décrire les lésions observées.

À ce jour, l’existence d’un lien entre la sévérité des ulcères et la gravité des signes cliniques n’est pas évidente.

TRAITEMENT

L’adage « pas d’acide, pas d’ulcères » est fondamental. Néan­moins, si le fait de supprimer l’acide engendre une amélioration des ulcères ESGD et si ce phénomène est bien documenté, ce n’est pas le cas des EGGD.

L’oméprazole reste la molécule de référence pour le traitement des ulcères ESGD. Une publication récente2 s’intéresse à l’efficacité de la formulation du Gastrogard® versus celle du Gastrozol®. Cette étude révèle que le Gastrogard® est actif à la dose de 4 mg/kg et le Gastrozol® à celle de 1 mg/kg, une fois par jour.

Concernant les EGGD, l’oméprazole distribué une fois par jour associé à du sucralfate administré deux fois par jour à la dose de 12 mg/kg semble générer une amélioration des ulcères dans 65 % des cas à 28 jours.

La ranitidine administrée per os à la dose de 6,6 mg/kg trois fois par jour a une efficacité qui semble variable selon les études.

Ces traitements doivent toujours s’accompagner de mesures hygiéniques et, en particulier, d’une évaluation de la ration du cheval et de la gestion de l’alimentation au cours de la journée (distribution du fourrage et des granulés, quantité, etc.).

  • 1 Andrews F.M., Bernard W.W., Byars T.D. et coll. (1999). Recommendations for the diagnosis and treatment of equine gastric ulcer syndrome (EGUS). Equine Vet. Educ. 1, 122-134.

  • 2 Birkmann K., Junge H.K., Maischberger E. et coll. (2014). Efficacy of omeprazole powder paste or enteric-coated formulation in healing of gastric ulcers in horses. JVIM, 28, 925-933.

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