Le contrôle du parasitisme, thème central de l’édition 2014 - La Semaine Vétérinaire n° 1606 du 21/11/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1606 du 21/11/2014

Congrès de l’ECSRHM

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Auteur(s) : Karim Adjou

Les spécialistes européens en médecines ovine et caprine se sont réunis du 23 au 25 octobre à Londres.

Plus de 70 congressistes venus des différents pays de l’Union européenne ont participé à cette troisième édition du congrès du Collège européen des spécialistes de la médecine des petits ruminants (European College of small ruminant health management, ou ECSRHM).

Cette réunion scientifique, organisée tous les trois ans dans le pays du président du Collège en cours d’exercice, a eu lieu au Royaume-Uni, sous l’égide de Paul Roger, consultant en santé et en bien-être des petits ruminants, en collaboration avec les laboratoires Zoetis et Elanco. Le thème principal en était : « Le contrôle du parasitisme chez les petits ruminants » (fasciolose, nématodose, gale, myase, etc.). D’autres sujets ont été abordés, dont la peste des petits ruminants, la paratuberculose (en présence de Peter Windsor, un spécialiste de la paratuberculose de l’université de Sydney, en Australie), le virus de Schmallenberg, la fièvre Q, etc.

Reconsidérer les modes de gestion antiparasitaires

Neil Sargison, spécialiste des maladies parasitaires des petits ruminants de l’École royale vétérinaire d’Édimbourg (Écosse), a présenté des données récentes sur les parasites trématodes. Trois espèces existent, selon lui, de façon endémique au Royaume-Uni et à travers l’Europe : Fasciola hepatica, Calicophoron daubneyi et Dicrocoelium dendriticum. La prévalence géographique, la sévérité et la saisonnalité de la fasciolose ont sensiblement augmenté au cours des quinze dernières années. Ainsi, le contrôle de la maladie fondé sur la compréhension de l’épidémiologie est, à l’heure actuelle, insuffisant pour lutter efficacement contre cette infestation parasitaire. De plus, la résistance au triclabendazole, le seul antihelminthique efficace contre les stades précoces de F. hepatica à l’origine des formes subcliniques chez le mouton, est aujourd’hui répandue dans tout le Royaume-Uni. Tous ces facteurs nous amènent à reconsidérer notre approche de la gestion antiparasitaire dans les troupeaux, qui représente un poste économique majeur de l’élevage des animaux en pâture. L’infestation du rumen par C. daubneyi chez les ruminants domestiques est bien connue en Europe continentale, mais, jusqu’à récemment, les paramphistomes étaient rares et cette espèce n’a jamais été identifiée au Royaume-Uni. Toutefois, la prévalence de ce parasite dans les élevages britanniques a augmenté significativement pour atteindre 30 %.

Dicrocoelium dendriticum, identifié comme un trématode qui affecte les petits ruminants en Europe continentale, semble toucher uniquement quelques îles de la côte ouest de l’Écosse. Cependant, la comparaison génétique avec les parasites collectés dans d’autres pays européens (Norvège, Allemagne, Italie…) montre des similitudes.

Lien entre parasitisme et prédisposition aux mammites

De son côté, Georges Fthenakis et son équipe (université de Thessalie, faculté vétérinaire, Grèce) ont présenté un travail sur la capacité des infestations parasitaires (trématodes) à prédisposer les brebis aux mammites pendant la phase de lactation. Ils ont étudié 80 brebis infestées par des trématodes et divisées en deux groupes traités ou pas par des antihelminthiques. Des échantillons de matières fécales (examen parasitologique), des prélèvements sanguins (concentration de ß-hydroxybutyrate) et des échantillons de lait (examen bactériologique) ont été effectués. Les animaux infestés non traités ont développé davantage de mammites que les individus infestés qui ont reçu des antihelminthiques. C’est la première fois qu’un lien entre les infestations parasitaires et les mammites chez la brebis est proposé.

La reconnaissance de facto des membres par le collège est terminée depuis le mois de juin 2013 et le nombre actuel de spécialistes est de 83, dont cinq Français. Des élections se sont déroulées lors de l’assemblée générale du 23 octobre aux fins de renouveler le bureau et son président pour un mandat de trois ans. Martin Ganter, responsable de la clinique des petits ruminants de l’université de Hanovre, en Allemagne, a été élu président. Il occupait auparavant le poste de vice-président. Le prochain congrès du Collège européen se déroulera donc, en principe, dans trois ans à Berlin, en Allemagne.

Le bureau 2014-2017

→ Martin Ganter : président de l’ECSRHM (Allemagne).

→ Niel Sargison : vice-président (Royaume-Uni).

→ Chris Trower : trésorier (Royaume-Uni).

→ Snorre Stuen : secrétaire (Norvège).

→ Karim Adjou : membre (France).

→ Ramon Juste : membre (Espagne).

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