Alerte à l’influenza aviaire hautement pathogène en Europe - La Semaine Vétérinaire n° 1606 du 21/11/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1606 du 21/11/2014

H5N8 HP

Actu

Santé animale

Auteur(s) : Nathalie Devos

Après l’Allemagne, c’est au tour des Pays-Bas et du Royaume-Uni de déclarer des foyers d’influenza aviaire hautement pathogène sur leur territoire.

La menace de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) va-t-elle redonner la chair de poule à toute l’Europe ? Les autorités sanitaires des Pays-Bas ont, en effet, officiellement confirmé à l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), le 16 novembre dernier, la présence du sous-type H5N8 de l’IAHP sur leur territoire. Le foyer qui concerne une exploitation de 150 000 poules pondeuses et reproductrices se situe à Hekendorp dans la province d’Utrecht.

Les autorités néerlandaises, à la tête du premier pays exportateur mondial d’œufs, ont immédiatement décidé d’interdire le transport de volailles et d’œufs pour une durée de 72 heures sur le territoire national. Cette mesure sera maintenue 30 jours dans un rayon de 10 km autour de l’élevage affecté. Ce même sous-type de l’influenza aviaire avait été détecté une dizaine de jours auparavant, le 5 novembre dernier précisément, en Allemagne dans un élevage de quelque 31 000 dindes, situé dans la région de Mecklenburg-Vorpommern, au nord-est du pays1.

Le même sous-type identifié outre-Manche

Le 17 novembre, c’est au tour du Royaume-Uni de notifier à l’OIE un foyer d’influenza aviaire hautement pathogène de sérotype H5. Le lendemain, les résultats d’analyses finaux confirment qu’il s’agit aussi de l’IAHP de sous-type H5N8. L’exploitation en question est un élevage de 6 000 canards reproducteurs en stabulation, situé dans le Yorkshire. Le rapport des autorités britanniques souligne que les oiseaux montraient une mortalité légèrement élevée et une baisse progressive mais sensible de la production d’œufs. Une infection fongique et/ou bactérienne sous-jacente pourrait avoir précédé l’infection par l’influenza aviaire, contribuant ainsi à la manifestation des signes cliniques.

Vigilance renforcée en France

La Commission européenne s’est félicitée, lundi 17 novembre, des mesures prises aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne : « Les protocoles ont été suivis » conformément aux règles européennes, selon le porte-parole de la commission en charge de la Santé. Du côté français, Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, a décidé de mobiliser et de renforcer les dispositifs de surveillance sur le territoire national. Il précise, dans un communiqué du 17 novembre, qu’« à ce stade, aucun cas n’a été détecté en France, mais le ministère a émis, dès le 12 novembre, un appel à la vigilance auprès des professionnels de l’élevage et de la chasse, des vétérinaires, de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, de la Fédération nationale des chasseurs et des services déconcentrés du ministère ». Par ailleurs, le communiqué indique que l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a été saisie afin de connaître l’évolution du risque d’introduction de l’influenza aviaire hautement pathogène en France. Le ministère ajoute qu’il se tient prêt, dans le cas où la maladie serait détectée en France, à activer le plan national d’intervention sanitaire d’urgence.

Les oiseaux migrateurs en ligne de mire

« Le fait que ces trois foyers d’IAHP H5N8 aient été détectés près de zones humides accueillant des oiseaux migrateurs désignent des cygnes sauvages comme probables propagateurs du virus », a déclaré à l’AFP Enrico Brivio, le porte-parole de la commission en charge de la Santé. Il a ajouté qu’un expert européen a estimé qu’au vu de la mise en cause de cygnes migrateurs actuellement en route vers le sud, l’apparition de foyers en France, en Italie et en Espagne « ne serait pas une surprise »2.

Le virus H5N8 HP était, jusque-là, cantonné à l’Asie avant d’être détecté pour la première fois en Europe, en Allemagne, au début du mois. Notre consœur Véronique Jestin explique, via la plate-forme ESA3, que les informations fournies par Timm Harder, du laboratoire de référence de l’OIE, indiquent une grande proximité au plan phylogénétique entre les virus H5N8 détectés en République de Corée en 2014 et les gènes de l’hémagglutinine (H5) et de la neuraminidase (N8) du virus allemand. Ceux de Corée sont des réassortants de virus H5N8 apparus en Chine en 2010.

  • 1 Comme annoncé sur Lepointveterinaire.fr le 10 novembre 2014.

  • 2 À l’heure où nous imprimons, aucun nouveau foyer n’a été notifié.

  • 3 Plate-forme nationale d’épidémiosurveillance en santé animale.

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