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Santé humaine
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Auteur(s) : Stéphanie Padiolleau
Une modélisation estime à 21 % le nombre de cas de schizophrénie chez l’homme liés à la toxoplasmose.
C’est la conclusion, à nuancer, à laquelle parvient Gary Smith, chercheur de l’école vétérinaire de l’université de Pennsylvanie. Il a développé une méthode permettant d’évaluer la population attributable fraction (PAF), qui correspond au nombre de cas qui n’apparaîtraient pas dans une population humaine où le parasite ne serait pas présent.
Le modèle mathématique développé, différent des estimations classiquement utilisées, repose sur l’étude d’une cohorte hypothétique soumise au risque de contamination par la toxoplasmose et au risque de développer une schizophrénie, l’incidence de la toxoplasmose dans cette population étant supposée constante. Dans ce modèle, la moyenne du PAF est de 21,4 % (soit un cas sur cinq de schizophrénie qui n’existerait pas en absence du parasite), mais avec des variations comprises entre 13 et plus de 30 % selon les pays.
Le lien entre la toxoplasmose et la schizophrénie ou des états dépressifs est fortement suspecté depuis 2006 dans plusieurs études. Un lien est établi entre le taux d’anticorps antitoxoplasmose et la schizophrénie. En 2011, il a été prouvé que le parasite modifie la sécrétion de dopamine chez le rat, en plus de provoquer des comportements favorisant sa transmission.
Chez l’homme, il est connu pour induire une infection aymptomatique ou une forme clinique fruste de type syndrome grippal et, surtout, des avortements chez les femmes qui sont infectées durant la grossesse. Cependant, des troubles comportementaux à plus long terme sont maintenant suspectés, avec des différences liées au sexe (jalousie, méfiance et tendance à la transgression des règles chez l’homme; plus grande ouverture et convivialité pour la femme).
→ Smith G. « Estimating the population attributable fraction for schizophrenia when Toxoplasma gondii is assumed absent in human populations ». Preventive veterinery medecine, oct 2014. > Flegr J. « Effects of toxoplasma on human behavior ». Schizophrenia bulletin, vol 33, 2007.
→ Perino L. « Schizophrénie, dépression et toxoplasmose ». Médecine, vol 9, n° 4, avril 2013.
→ Torrey E.F. et coll. « Antibodies to Toxoplasma gondii in patients with schizophrenia : a meta- analysis ». Schizophrenia bulletin, 2007, vol 33.
→ Prandowski E. et coll. « The neurotropic parasite Toxoplasma gondii increases Dopamine metabolism ». Plosone, septembre 2011. Microphotographie de tissus cérébral d’un cas de neurotoxoplasmose, montrant des kystes de Toxoplasma gondii, généralement sphériques dans le cerveau.
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