Quel avenir pour les animaux des personnes contaminées ? - La Semaine Vétérinaire n° 1605 du 14/11/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1605 du 14/11/2014

Surveillance épidémiologique

Actu

SANTÉ PUBLIQUE

Auteur(s) : Valentine Chamard

Dans le cadre de l’épidémiosurveillance du virus Ebola, les services vétérinaires sont appelés à renforcer leur surveillance de la faune sauvage. Aucune instruction particulière n’est en revanche prévue à l’attention des praticiens, à ce stade, en France.

L’euthanasie du chien de l’aide-soignante espagnole contaminée par le virus Ebola1, début octobre, a fait couler beaucoup d’encre. Les défenseurs des animaux et la communauté vétérinaire se sont émus de cette décision. Par la voix de la World Small Veterinary Association (WSAVA), celle-ci appelle à ce que les chiens exposés au virus dans les pays non endémiques soient placés en quarantaine et fassent l’objet de tests, plutôt que d’être systématiquement euthanasiés2, s’appuyant sur les données épidémiologiques. En effet, « la maladie se transmet actuellement de personne à personne et rien ne prouve que les animaux continuent de jouer un rôle dans la propagation du virus3 », indique l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE).

Selon la WSAVA, si le chien peut être porteur du virus, en particulier dans les zones endémiques où il peut avoir accès à des carcasses de bêtes sauvages infectées, les animaux de compagnie dans les pays développés « représentent un scénario très différent ». L’association appelle ainsi les vétérinaires à « résister à la pression d’euthanasier les chiens si le niveau d’exposition venait à augmenter ».

La France dans l’expectative

Interrogé sur la position de la France à ce sujet, le ministère de l’Agriculture n’a pas vraiment de réponse tranchée : « La question de la mise en quarantaine ou de l’euthanasie d’un animal de compagnie ayant été en contact avec un malade humain relève, à ce jour et au vu des connaissances scientifiques disponibles, d’une décision de gestion du risque particulière à chaque cas rencontré. Il convient, d’ailleurs, de rappeler que les conditions de quarantaine en cas de suspicion de présence du virus Ebola doivent être assurées de façon aussi stricte pour les animaux que pour les hommes, et nécessitent donc un équipement particulier de très haut niveau de protection et de confinement de l’animal. Ce dispositif n’est pas toujours possible à mettre en œuvre suivant le cas. » L’OIE encourage, de son côté, les services vétérinaires à rester vigilants et à renforcer leur surveillance de la faune sauvage, sans mentionner les animaux de compagnie. Si la British Small Animal Veterinary Association (BSAVA) et l’American Veterinary Medical Association (Avma), notamment, diffusent sur leur site des recommandations pour les vétérinaires et les propriétaires, cela ne semble par à l’ordre du jour en France. Le ministère indique pour sa part qu’ « aucune instruction spécifique n’est prévue à l’attention des vétérinaires, à ce stade, en France. »

Deux pays, deux mesures

Alors que l’Espagne, en réponse aux critiques émises sur sa gestion du cas, s’est justifiée de sa décision par un risque d’infection hautement possible chez le chien en question et l’absence de structures adéquates pour garder l’animal en observation (ce qu’elle aurait souhaité faire4), les retrouvailles entre l’infirmière de Dallas contaminée (aujourd’hui guérie) et son cavalier king Charles, isolé pendant 21 jours et testé négativement au virus, ont fait l’objet d’une forte médiatisation outre-Atlantique. Si le cas se présentait, reste donc à savoir si la France aura les moyens de mettre en place une surveillance “à l’américaine” ou si elle appliquera le principe de précaution “à l’espagnole”…

  • 1 Voir La Semaine Vétérinaire n° 1601 du 17/10/2014 en page 26.

  • 2 Veterinary Record 175 (15) du 18/10/2014 en page 361.

  • 3 L’hypothèse retenue pour expliquer l’épidémie est la contamination d’une personne unique à partir d’un animal sauvage infecté.

  • 4 Communiqué des autorités sanitaires espagnoles en date du 29/10/2014.

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