Huvepharma : quand le producteur de principes actifs devient titulaire d’AMM - La Semaine Vétérinaire n° 1603 du 31/10/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1603 du 31/10/2014

La paromomycine en France

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Pharma

Auteur(s) : ÉRIC VANDAËLE

Le laboratoire Bulgare espère obtenir une extension d’AMM de Parofor(r) contre la cryptosporidiose d’ici à deux ans.

Huvepharma vient de référencer en centrale Parofor(r), une poudre orale soluble à 70 mg/g de paromomycine base (100 mg/g en sulfate), générique de celle déjà autorisée de longue date en Belgique (Gabbrovet(r) Ceva). Pour le moment, elle est indiquée contre les colibacilloses des veaux, à la dose de 25 à 50 mg/kg/j pendant 3 à 5 jours, ou des porcs (25 à 40 mg/kg/j), selon le résumé officiel des caractéristiques du produit (RCP). Les doses sont alors exprimées en sulfate de paromomycine.

Contre la cryptosporidiose…

Évidemment, c’est contre la cryptosporidiose des veaux que la paromomycine est la plus attendue. En conférence de presse, notre confrère Christian Vervaet (Liège 86), directeur des opérations Europe, et Hubert Douillard, responsable de l’activité en France, ne peuvent évidemment pas promouvoir cette indication “hors RCP”. Toutefois, Huvepharma travaille à l’obtention d’une extension officielle d’indication à la cryptosporidiose d’ici à deux ans.

Selon la bibliographie, la paromomycine est efficace pour “blanchir” les veaux à 100 mg/kg/j pendant une dizaine de jours. Mais à partir de 50 mg/kg/j, la paromomycine permet déjà un contrôle de la cryptosporidiose.

Sans attendre 2016, le dispositif légal de la cascade permet déjà aux praticiens de recourir dès maintenant à la paromomycine s’il la juge mieux « appropriée » que l’halofuginone (Halocur(r)), le seul médicament aujourd’hui indiqué contre la cryptosporidiose selon son RCP. Pour Christian Vervaet, prudent, la lutte contre la cryptosporidiose est difficile, quelle que soit la molécule choisie. D’autant qu’il convient de ne pas “blanchir” totalement le veau pour qu’une immunité se développe et ainsi éviter une rechute. Comme pour la coccidiose, il y a un réel besoin, dans l’intérêt de la santé animale, de disposer non pas d’une seule molécule efficace comme l’halofuginone, mais de plusieurs en y ajoutant, entre autres, la paromomycine. Malheureusement, les molécules efficaces ne sont pas aussi nombreuses que pour les anticoccidiens. D’autres aminosides que la paromomycine ont été testés sans succès contre la cryptosporidiose. Dans les aminosides, l’efficacité de la paromomycine contre certains protozoaires est donc une spécificité également exploitée en médecine humaine (amibiases, giardioses, leishmanioses).

Huvepharma, quèsaco ?

Si les confrères ruraux connaissent bien la paromomycine, ils ne peuvent en dire autant d’Huvepharma, qui a démarré ses premières ventes en France en 2009 avec quelques antibiotiques pour porcs, volailles ou veaux de boucherie : la tylosine (Pharmasin(r), Tylmasin(r)), la tilmicosine (Tilmovet(r)), la tiamuline (Vetmulin(r)) ou la doxycycline (Hydrodoxx(r)). Pourtant, sans le savoir, les antibiotiques d’Huvepharma sont déjà utilisés par la quasi-totalité?d’entre eux, car ils sont présents dans les gammes d’antibiotiques de nombreux laboratoires pharmaceutiques vétérinaires. La paromomycine de Gabbrovet(r) provient d’ailleurs d’Huvepharma.

Premier producteur européen d’antibiotiques

Acronyme de Human veterinary pharma, Huvepharma est le nouveau nom international, adopté en 2005, du fabricant bulgare Biovet, privatisé depuis l’an 2000. Ses atouts sont ses trois sites industriels qui synthétisent les antibiotiques par fermentation. La plupart des laboratoires titulaires d’AMM sont donc les premiers clients d’Huvepharma. Il est devenu le premier producteur d’antibiotiques vétérinaires en Europe. Huvepharma est agréé à cette fin par les autorités américaines et européennes. Et ses concurrents sont d’abord les fabricants chinois de matières premières. Un virage stratégique s’opère en 2005, quand le fabricant prend son nouveau nom et décide de reprendre les activités “additifs” délaissées par Intervet d’abord, puis celles de Merial, en 2007, avec un site de production aux USA. Il devient donc un spécialiste à la fois des antibiotiques, des additifs, des coccidiostatiques (la salinomycine Sacox(r), l’halofuginone Stenorol(r), le diclazuril Clinacox(r), l’amprolium Amprol(r)…) ou des enzymes (phytases…). En 2005, Huvepharma installe aussi ses bureaux à Anvers pour développer ses ventes en Europe hors de la Bulgarie.

Aujourd’hui, la société s’affiche donc comme un laboratoire spécialiste des antibiotiques, des protozoaires, de la nutrition et de la santé digestive dans les productions animales. Son chiffre d’affaires de 200 millions d’euros la place au 16e rang mondial. Il a décuplé depuis 2005 et devrait encore doubler d’ici trois à cinq ans.

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