Alimentation et hygiène des bâtiments, deux sources de conseil - La Semaine Vétérinaire n° 1602 du 24/10/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1602 du 24/10/2014

Journée technique du GTV Bourgogne

Actu

SANTÉ ANIMALE

Auteur(s) : Lorenza Richard

L’atelier “rurale” de cette 29e édition était axé sur le thème de la prévention par l’alimentation et l’hygiène des bâtiments. Plusieurs présentations de résultats d’études récentes figuraient également à l’ordre du jour.

« Nos ateliers visent à placer le vétérinaire praticien en interlocuteur “connaisseur” pour conseiller son client, et à ce que les acquis puissent être utilisés dès le lendemain en clientèle », a déclaré Jean-Louis Laurent, président du GTV de Saône-et-Loire lors de la 29e journée technique du groupement tech­nique vétérinaire (GTV) Bourgogne, à Autun (Saône-et-Loire), le 16 octobre dernier.

L’essentiel : la prévention

Cette année, l’atelier “rurale” 1 était axé sur l’alimentation et l’hygiène des bâtiments des bovins allaitants, afin que le vétérinaire puisse proposer un service de conseil aux éleveurs. Éric Hoeltgen, consultant en nutrition animale et gérant de la société Alfalor, a rappelé qu’une vache allaitante consomme 110 l d’eau par jour pour une température ambiante supérieure à 25 °C. Il est, en outre, indispensable que l’eau soit disponible à volonté, notamment pour le bon fonctionnement du rumen. « Une vache qui ne boit pas assez compense en ingérant de la matière sèche et, parfois, un excès d’ingestion de foin peut être simplement lié à un manque d’eau  », a-t-il signalé. Des abreuvoirs propres, larges ou en quantité suffisante doivent être facilement accessibles. L’installation d’un compteur à leur entrée peut être conseillée à l’éleveur afin de surveiller l’abreuvement. Éric Hoeltgen a également mis en évidence l’intérêt d’analyser la ration complète, base indispensable à une réflexion pour que, au besoin, l’éleveur remette en question certaines de ses pratiques relatives à l’alimentation de ses animaux, et a insisté sur l’importance des transitions. Par exemple, « la distribution de regain durant quelques jours à l’entrée à l’étable permet à la vache de passer d’une herbe de repousse riche en potassium à une ration d’hiver pauvre en cet élément sans déclencher une hyperglycémie qui se répercuterait sur son état de santé ou celui du veau générant des diarrhées ».

Guillaume Belbis, maître de conférences en pathologie du bétail à l’école vétérinaire d’Alfort, a montré que le vétérinaire pouvait développer son conseil en bâtiment. Même s’il ne s’agit pas de son cœur de métier, cela a des répercussions sur la santé des animaux. Il a notamment rappelé que les normes de confort des bêtes (température, humidité, etc.) varient selon l’âge. Il invite les confrères à veiller à l’emplacement des veaux qui sont souvent contre le mur, la zone la plus fraîche et soumise aux retombées d’air froid, alors que plus ils sont jeunes, plus leur température critique inférieure de confort est élevée. Guillaume Belbis a également insisté sur l’importance de curer, dépoussiérer et tremper les souillures avant de réaliser un nettoyage minutieux du bâtiment, une condition nécessaire à la mise en place d’une désinfection efficace.

Résultats d’études récentes

Xavier Roulleau (laboratoire Cobiotex) a proposé une nouvelle façon d’améliorer l’hygiène des litières et la prévention des maladies par l’utili­sa- tion de microorganismes modifiant la niche écologique et empêchant le développement de bactéries pathogènes.

Caroline Lesort, en internat à Oniris (Nantes), a présenté ses travaux de thèse de doctorat vétérinaire menés en Bourgogne début 2014. Ceux-ci soulignent l’intérêt de l’injection d’anti-inflammatoire non stéroïdien avant une césarienne, contre la douleur et également en faveur d’un meilleur transfert de l’immunité colostrale. En effet, les veaux issus des vaches traitées ont un taux d’anticorps colostraux plus élevé que les autres (trois points de plus en mo­yenne), signe que leur mère les a laissés téter plus longtemps ou plus souvent car elle ressentait moins la douleur.

Claire Pelletier (laboratoire d’analyses départemental de Saône-et-Loire) a indiqué que la prévalence de Pasteurella multocida et de coronavirus respiratoire bovin apparaît plus élevée sur un écouvillon naso-pharyngé profond (ENP) avec les nouvelles techniques de diagnostic (polymerase chain reaction, ou PCR, multiplex en temps réel). Toutefois, une étude met en évidence P. multocida dans les ENP de tous les cheptels prélevés, en particulier en hiver. Une réserve doit ainsi être émise sur son implication dans les bronchopneumonies infectieuses des jeunes bovins lorsqu’un ENP est positif en PCR. En revanche, la valeur diagnostique d’un résultat PCR positif pour coronavirus sur ENP est con­firmée.

François Courouble, praticien à Sully (Saône-et-Loire) et membre de la commission parasitologie de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV), a présenté les résultats de plusieurs études qui révèlent l’efficacité de l’oxyclosanide pour maîtriser l’infestation par les paramphistomes chez les bovins, mais également chez la chèvre et le mouton, à la dose de 15 mg/kg.

  • 1 Comme chaque année, un atelier “canine” était également proposé. Animé par Mélanie Pastor, spécialiste en médecine interne des animaux de compagnie, celui-ci était consacré à la réalisation et à l’intérêt des divers prélèvements faisables chez le chien et le chat.

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