Toutes les options thérapeutiques s’expliquent au client

Face à un diagnostic de cancer chez l’animal de compagnie, plusieurs thérapeutiques sont envisagées : la chirurgie, la chimiothérapie, la radiothérapie, voire l’euthanasie. Selon le type et la localisation de la tumeur, et selon le bilan d’extension, des protocoles thérapeutiques spécifiques sont recommandés. D’autres facteurs entrent en jeu dans la prise en charge de chaque cas : l’animal (son état général, son caractère), le propriétaire, le praticien et le facteur relationnel entre les deux.

Ainsi, 3 % des participants à notre sondage proposé en ligne expliquent seulement au propriétaire les possibilités qu’ils pensent adaptées à son budget. 6 % des praticiens exposent celles qu’ils estiment correspondre à leurs attentes. À l’inverse, 57 % détaillent toutes les options, sans influencer le choix du client, ou « en l’orientant tout de même vers les options adaptées à l’animal ! », s’exclame un confrère. Cette décision est d’ailleurs suivie par près d’un vétérinaire sur quatre, ou encore « en orientant vers ce qui est approprié pour l’animal et aux attentes des propriétaires, quitte à référer s’ils choisissent une option non pratiquée dans la clinique », témoigne un autre.

En vertu de l’obligation de moyens, il est préférable d’informer le client de toutes les opportunités thérapeutiques adaptées au cas de son animal. Oublier d’aborder une des techniques parce qu’elle semble inadaptée à sa situation financière ou impossible à mettre en œuvre en raison du caractère de l’animal est susceptible d’être reproché au praticien et perçu comme un défaut d’information.

Le fait de référer vers un centre spécialisé est nécessaire pour les traitements de radiothérapie et, dans certains cas, pour la chimiothérapie ou les interventions chirurgicales délicates. Le nombre de structures vétérinaires françaises qui proposent la curiethérapie ne cesse d’augmenter : il en existait trois mi-2013, cinq aujourd’hui (Bordeaux, Brive-la-Gaillarde, Créteil, Paris et Lille).

La chimiothérapie est encadrée depuis 2009 pour les molécules provenant de la pharmacopée humaine. L’utilisation de molécules dites CMR (pour cytotoxiques, mutagènes et reprotoxiques) est désormais soumise au respect de bonnes pratiques : l’hospitalisation de l’animal pendant 24 heures au minimum ; l’information (notamment sur la surveillance lors du retour à la maison) du propriétaire et son consentement éclairé ; le port de blouse, de gants et l’utilisation de matériel à usage unique ; la traçabilité des molécules ; le recueil et l’incinération des déchets ; etc. En 2012, seulement 28 % des confrères interrogés¹ mettaient eux-mêmes en œuvre les chimiothérapies proposées à leurs clients.

La sensibilisation des clients au sujet du cancer, compte tenu de sa fréquence en médecine humaine et des traitements développés, rend ces derniers plus réceptifs lorsqu’il est diagnostiqué chez leur animal. Le choix d’un traitement pour leur compagnon se fait selon leur sensibilité individuelle sur le sujet, leur attachement à l’animal, mais aussi leur budget et leurs contraintes personnelles (pas nécessairement dans cet ordre, d’ailleurs). La communication du vétérinaire au moment du diagnostic et de la caractérisation des tumeurs est fondamentale, non seulement dans l’acceptation de la maladie de l’animal par le client, mais aussi dans le choix des thérapeutiques et le suivi. Pour preuve, une initiative mise en place à Oniris² fait appel à des comédiens pour aider les étudiants à développer leur sens de la communication auprès des propriétaires.

• 1 Voir La Semaine Vétérinaire n° 1 488 du 32/3/2012.

• 2 Voir La Semaine Vétérinaire n° 1 540 du 17/5/2013.