Pathologie “professionnelle” du cheval de saut d’obstacles - La Semaine Vétérinaire n° 1597 du 19/09/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1597 du 19/09/2014

Chevaux de sport

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Santé animale

Auteur(s) : MARINE NEVEUX

Merial et le stud-book du selle français ont choisi le grand parquet de Fontainebleau lors de la semaine de l’élevage pour présenter, le 12 septembre dernier, les lésions tendineuses aux vétérinaires et aux professionnels.

Cette initiative, reconduite cette année encore, représentait une bonne occasion de communiquer auprès de la filière équine, alors que Fontainebleau accueillait, ces derniers jours, les meilleurs jeunes chevaux de leur génération. Jean-Marie Denoix (professeur au Cirale et à l’ENVA) a ainsi décrit la pathologie tendineuse du cheval de concours de saut d’obstacles (CSO). L’angle était pratique et concret pour les cavaliers et les éleveurs, également présents à ce symposium.

Outre le développement des différents tendons susceptibles d’être affectés par une tendinite dans cette discipline sportive, Jean-Marie Denoix a insisté sur l’approche biomécanique globale du cheval.

Bien observer l’équidé

Un cheval qui souffre change soit la phase antérieure de sa foulée, soit celle postérieure. Dans la phase antérieure, le tendon fléchisseur superficiel du doigt (TFSD) et le suspenseur du boulet sont tendus. Le tendon perforant est celui qui travaille le plus à la propulsion. « Par conséquent, un cheval qui a mal réduit la phase de sa foulée », a souligné Jean-Marie Denoix. Si l’animal effectue une trop forte contraction, il accroît le travail du suspenseur. Pour soulager ce tendon, il raccourcit donc sa foulée. « S’il ressent une douleur au tendon perforé, cela se voit moins ». Le cheval que le tendon perforant fait souffrir diminue sa propulsion.

L’observation de la locomotion se révèle ainsi précieuse. Elle permet de suspecter si la lésion est un problème de perforé ou de perforant. Lors de l’extension interphalangienne, le tendon perforant est tendu. La tension de ce dernier est surtout forte à la fin de la phase d’appui. C’est pourquoi, le cheval qui souffre du perforant réduit la fin de cette dernière.

Le premier pied que le cheval pose au sol à la réception de l’obstacle est le membre contacteur. Le deuxième est celui directeur. Un animal qui présente une lésion du suspenseur antérieur droit préfère le galop à gauche. Par conséquent, là encore, « la locomotion fournit des indications sur l’origine de la boiterie ». Un cheval qui ressent une douleur au suspenseur n’aime pas se réceptionner sur l’antérieur droit, même si cela peut être associé à d’autres causes, telles que les atteintes de l’épaule, du dos, etc.

Enfin, de nombreux équidés qui ne boitent pas présentent des atteintes ligamentaires du pied. « Ce sont donc des lésions qu’il est possible de trouver chez des chevaux asymptomatiques. Des animaux performants peuvent avoir ces lésions asymptomatiques », constate le professeur Jean-Marie Denoix.

Rééduquer le cheval

La rééducation de l’animal est aussi essentielle sur « un sol adapté, en général plutôt ferme pour les lésions tendineuses du perforé et du suspenseur, et plutôt souple pour celles du perforant dans le pied, car il faut une surface déformable, bien hersée ». Lors de lésion asymétrique du tendon perforant engendrée par les virages, le cheval est à rééduquer en ligne droite et il importe d’éviter les cercles. Ainsi, le programme est adapté à chaque cas.

La rééducation dure de quelques semaines à plusieurs mois selon l’animal. Lors de cette phase, il convient de traiter les autres problèmes dont souffre le cheval pour améliorer l’ensemble de sa locomotion.

Pas de repos absolu

« Il faut mettre la lésion au repos, et non le cheval au repos ! », a martelé Jean-Marie Denoix. « Enfermer le cheval au box n’est bon ni pour le cheval, ni pour son moral, ni pour son appareil locomoteur ! » En pratique, après avoir reçu la bonne ferrure, le cheval est rééduqué. Selon les résultats, le travail est progressivement repris. « Si cela ne va pas, un contrôle échographique est effectué et l’exercice réduit ». La mise en mouvement de l’animal est toujours essentielle, car elle permet de faire travailler le cheval, « les contraintes biomécaniques aidant à améliorer le tissu cicatriciel du cheval ».

De l’importance de la ferrure

Lorsqu’un cheval présente une lésion tendineuse, il convient d’abord d’en rechercher la cause et d’effectuer un examen complet de l’animal. La ferrure est essentielle pour la prise en charge des lésions tendineuses. Un fort roulement en pince, par exemple, est privilégié lors d’atteinte du perforant pour diminuer le pic de tension en fin de propulsion. Gérer la ferrure revient à gérer la biomécanique du tendon.

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