DEP : modalités de la surveillance - La Semaine Vétérinaire n° 1596 du 12/09/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1596 du 12/09/2014

Menace sanitaire

Actu

Santé animale

Auteur(s) : Nathalie Devos

La France se prépare à une éventuelle émergence du virus en Europe au regard de la diffusion de la maladie aux États-Unis et dans d’autres pays.

Une récente note de service1 de la Direction générale de l’alimentation (DGAL) décrit les mesures de surveillance à mettre en place en France afin de déceler le plus rapidement possible l’apparition éventuelle du virus de la diarrhée épidémique porcine (DEP). Cette dernière, due à un alphacoronavirus porcin, qui fait des ravages outre-Atlantique depuis avril 2013, est déjà classée en danger sanitaire de première catégorie depuis mai dernier en France2. Saisie par la DGAL afin d’estimer les risques d’introduction du virus de la DEP sur notre territoire, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a publié son avis le 24 juillet3 et conclu que « le risque d’introduction de la DEP en France via différentes sources de virus identifiées en fonction des pays infectés est avéré ». Forte de cet avis, la DGAL a décidé de mettre en place, dès le 8 septembre, un dispositif de surveillance clinique4 (c’est-à-dire événementielle) pour déceler la présence du virus en France métropolitaine et dans les DOM-TOM.

Les représentants professionnels nationaux (Fédération nationale des groupements de défense sanitaire, Coop de France, Société nationale des groupements techniques vétérinaires) sont chargés d’informer leurs correspondants locaux. Afin d’éviter une sous-déclaration des cas suspects, ils doivent également s’assurer auprès d’eux et des vétérinaires sanitaires de leur bonne connaissance des critères cliniques orientant vers une suspicion de DEP.

Procédure pour les prélèvements

Un troupeau est déclaré suspect lorsqu’« un ou plusieurs groupes d’âge sont atteints d’une diarrhée sévère, contagieuse et aqueuse, et dont le taux de morbidité chez les porcs en croissance (porcelets, postsevrage, engraissement) est supérieur à 80 % et/ou le taux de mortalité chez les porcelets sous la mère est supérieur à 30 % ».

Lors de suspicion clinique, trois pools de fèces de cinq animaux présentant des signes cliniques de DEP sont à prélever, ainsi qu’un morceau de jéjunum de 5 à 10 cm de trois porcs morts au maximum, si l’apparition des signes cliniques date de moins de 24 heures.

En France métropolitaine, les échantillons sont à transporter à + 4 °C vers un laboratoire départemental d’analyses (LDA) ou directement vers l’Anses de Ploufragan-Plouzané dans les 24 à 48 heures. En cas de congélation des prélèvements dans un laboratoire intermédiaire ou si le temps d’acheminement dépasse 48 heures, le transport vers l’Anses de Ploufragan doit impérativement s’effectuer sous froid négatif (- 20 °C). Dans les départements français d’Amérique (Guadeloupe, Martinique, Guyane française), la procédure est identique, sauf que le destinataire final est le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) de Guadeloupe. Ce dernier réalisera les analyses de qRT-PCR et de deséquençage partiel du génome.

Mesures administratives

Les fiches de renseignements sur les prélèvements sont à adresser directement à l’Anses de Ploufragan (ou au Cirad de Guadeloupe) ou par l’intermédiaire d’un LDA. Une copie est transmise à la direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP) ou à la direction de l’alimentation de l’agriculture et de la forêt (Daaf) concernée, qui en informe la DGAL.

Lors de suspicion, un arrêté préfectoral de mise sous surveillance (APMS) est instauré. Une restriction des mouvements autour de l’élevage s’ensuit. La DGAL insiste sur le fait d’enregistrer vite et bien les autorisations de mouvements dans la base Sigal et de veiller aux opérations de nettoyage-désinfection et de séchage des matériels introduits et sortants autorisés.

Si la maladie est confirmée, les exploitations touchées sont placées sous un arrêté portant déclaration d’infection (APDI). Les mesures à appliquer sont alors prises au cas par cas pour les premiers foyers, en accord avec le niveau central, selon la situation épidémiologique (densité d’élevages, nombre de foyers, etc.), précise la DGAL.

1 Note de service DGAL/SDSPA/2014-708, du 2/9/2014.

2 Arrêté ministériel du 12/5/2014

3 Voir La Semaine Vétérinaire n° 1594 du 29/8/2014 en page 19.

4 Dispositif élaboré en lien avec l’ensemble des partenaires de la plate-forme de surveillance épidémiologique.

Signes cliniques

Chez les porcelets sous la mère, des vomissements, une diarrhée aqueuse profuse sans mucus et non hémorragique de couleur jaunâtre, une perte d’appétit, une déshydratation, une acidose métabolique suivie de mortalité sont observées.

Chez les porcs en croissance, une expression clinique variable qui va de l’infection inapparente à la diarrhée, l’anorexie, la dépression, est notée. La mortalité dans ces groupes d’âge est faible (1 à 3 %) lorsqu’elle est présente.

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