Anesthésie des chiens et des chats : les protocoles fixes restent majoritaires

La maîtrise de “l’autre sommeil” est un art délicat dans notre profession. Les produits et équipements disponibles sont nombreux, et permettent une grande variété de protocoles, que le risque anesthésique soit faible ou non. Il est parfois difficile de faire son choix ou de changer ses habitudes. L’anesthésie fixe seule reste la pratique majoritaire d’environ un tiers des répondants. La proportion de confrères pratiquant une induction en fixe, avec un appareil d’anesthésie gazeuse à proximité pour prendre le relai au besoin, est quasiment identique. Le dernier tiers des participants à notre sondage induisent en fixe et y associent systématiquement un relai gazeux. Seuls quelques confrères pratiquent uniquement des anesthésies gazeuses. 10 % des répondants indiquent utiliser couramment les différents types d’anesthésie.

Pour réagir rapidement en cas d’urgence, il est nécessaire de pouvoir apporter rapidement des fluides (réhydratation, médicament) et de l’oxygène. La mise en place d’un cathéter et d’une sonde trachéale est donc recommandée dans les écoles ou les conférences… mais pas systématiquement pratiquée sur le terrain. Sur les 114 répondants qui ont précisé la manière dont ils apportent l’oxygène et les gaz anesthésiques, 84 % placent une sonde trachéale, 16 % utilisent un masque. La pose d’une sonde nécessite de maîtriser le geste d’intubation, de prendre le temps de le réaliser, voire d’anticiper l’éventuel recours à l’anesthésie gazeuse. Environ 10 % des praticiens qui déclarent effectuer surtout des anesthésies fixes placent cependant une sonde trachéale, probablement par précaution, afin de pouvoir réaliser une réanimation lors d’arrêt respiratoire.

Presque tous les vétonautes injectent des anesthésiques, mais de manière variée. Que ce soit pour une anesthésie fixe ou pour une induction, 41 % des injections se font via un cathéter, tandis que 33 % sont réalisées en intraveineuse directement (à l’aiguille) et 26 % en intramusculaire. De nombreux confrères utilisent ces différentes possibilités, s’adaptant à l’espèce, au gabarit et au caractère de l’animal. Pour les confrères pratiquant majoritairement l’anesthésie fixe, les proportions d’injection en IM ou en IV sont équivalentes. Environ la moitié de l’ensemble des répondants posent un cathéter couramment, ce qui permet d’adapter plus facilement les doses selon la réaction de l’animal. Les modalités d’anesthésie choisies sont ensuite proches de l’ensemble des réponses : un tiers environ pratiquent des anesthésies fixes, qu’ils prolongent ainsi plus facilement, un tiers effectuent un relai au gaz si besoin et un tiers un relai gazeux systématique.