L’impact positif de la vermifugation des vaches laitières sur la production de lait - La Semaine Vétérinaire n° 1595 du 05/09/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1595 du 05/09/2014

Formation

PRODUCTIONS ANIMALES/BOVINS

Auteur(s) : Lorenza Richard

L’effet global de la vermifugation des vaches laitières contre les strongles gastro-intestinaux sur la production laitière est significatif, mais il reste modéré1. Le gain de production laitière maximal après le traitement est, en effet, de 0,86 kg/j par vache laitière la sixième semaine après le traitement, pour un gain moyen de 0,28 kg/j par vache laitière sur 14 semaines, par rapport aux animaux témoins. Le suivi a été réalisé durant les automnes 2010 et 2011 dans 25 troupeaux de prim’holstein du nord-ouest de la France, avec 541 vaches traitées par du fenbendazole à l’entrée en stabulation et 547 animaux témoins. La production laitière est mesurée de façon individuelle et quotidiennement durant 14 semaines après l’administration du traitement.

L’IMPACT SUR LA PRODUCTION N’EST PAS IMMÉDIAT

Le traitement au fenbendazole est choisi en raison de son spectre étroit, de son temps d’attente nul dans le lait et de l’absence de diffusion possible de la molécule aux vaches témoins. L’augmentation de la production laitière n’est pas immédiate, et les bovins témoins produisent davantage durant les deux premières semaines après le traitement. Cela pourrait être lié au relargage d’antigènes lors de la mort des parasites, qui serait responsable d’une réaction inflammatoire à l’effet négatif sur la production. À partir de la troisième semaine, les réparations tissulaires et l’amélioration de l’appétit dues à l’élimination des parasites influeraient progressivement de façon positive sur la production laitière.

L’augmentation de celle-ci est toutefois légère, peut-être en raison du faible effet de la vermifugation sur les larves au stade 4 inhibées et du pourcentage réduit de vaches ayant une charge parasitaire suffisante pour induire une chute de production (2 à 20 %2).

UNE MEILLEURE PRODUCTION POUR LES RDO INDIVIDUELS FAIBLES

Parmi les marqueurs du parasitisme individuels mesurés, le niveau d’excrétion d’œufs dans les fèces et le taux de pepsinogène sérique ne sont pas significativement liés à la production laitière. En revanche, à l’échelle individuelle, le taux sérique d’anticorps anti-Ostertagia par Elisa, exprimé en ratio de densité optique (RDO) est significativement plus faible chez les vaches qui ont une meilleure réponse en lait.

À l’inverse, parmi les indicateurs troupeaux étudiés, le taux des anticorps anti-Ostertagia dans le lait de tank est plus élevé lorsque la production est plus importante. En effet, le RDO mesuré sur le lait de tank en fin de saison de pâture indiquerait une valeur moyenne du contact cumulatif du cheptel avec les strongles pendant la saison. Il serait ainsi révélateur d’une pression de contamination élevée pour le troupeau. À l’échelle de ce dernier, le pourcentage de coproscopies positives n’est pas significatif, car l’excrétion fécale serait faible chez les bovins adultes et non corrélée à la charge parasitaire3.

UNE EFFICACITÉ ACCRUE CHEZ LES PRIMIPARES NON IMMUNES

Enfin, le dernier indicateur pris en compte dans cette étude est le développement de l’immunité des primipares à partir de leur historique de pâturage de génisses, estimé par le temps de contact effectif (TCE) avec les L3 de strongles avant le premier vêlage (si le TCE est inférieur à huit mois, les génisses sont considérées comme non immunes ; s’il est supérieur à huit mois, elles sont jugées immunes). À l’échelle du troupeau, la réponse en lait est la meilleure, dans cette étude, pour les cheptels qui ont une RDO sur le lait de tank élevée et un TCE faible. Lorsque le TCE est réduit, les primipares sont considérées comme non immunes, mais les multipares peuvent être immunes. Lorsqu’il est fort, toutes les vaches sont considérées comme immunes. Par conséquent, le traitement a un effet moindre.

Cette étude révèle ainsi que le temps de contact des génisses avec les strongles et l’analyse de la mise en place de l’immunité est une clé d’intervention opérationnelle pour l’instauration de traitement sélectif contre ces parasites chez les vaches laitières adultes.

  • 1 Nadine R. Vermifugation des vaches laitières : impact sur la production et paramètres d’objectivation du risque parasitaire. Journées SNGTV 2013.

  • 2 Le Corre A. Parasitisme abomasal de la vache laitière : étude en abattoir sur 93 bovins, thèse de doctorat vétérinaire. Nantes. 2012:115p.

  • lst-Jerna G et coll. Gastrointestinal nematode inf3 Charlier J., Höglund J., Samson-Himmeections in adult dairy cattle : impac on production, diagnosis and control. Vet. Parasitol. 2009;164:70-79.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr