Le débat sur le découplage revient devant le Parlement et dans la presse - La Semaine Vétérinaire n° 1592 du 04/07/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1592 du 04/07/2014

Loi d’avenir

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Auteur(s) : Éric Vandaële

Les députés acceptent de reporter de deux mois l’interdiction des remises arrière sur les antibiotiques pour les contrats « en cours » à la date de promulgation de la loi prévue pour la fin de l’année.

Ce n’est sans doute pas une coïncidence. Jeudi 26 juin 2014 au soir, les députés de la commission des affaires économiques ont adopté en seconde lecture le projet de loi d’avenir de l’agriculture et son article 20. Ce dernier interdit toute remise et tout contrat commercial incitatif sur les antibiotiques. Les amendements des pharmaciens, qui demandent le découplage prescription-délivrance, sont rejetés par une majorité de députés et par le gouvernement.

Le dimanche 29 juin, au petit matin, le quotidien Le Parisien et son édition nationale Aujourd’hui en France titrent en une : « Le juteux business des vétérinaires ». Puis en pages 2 et 3 : « Le scandale des médicaments vétérinaires ». Quels sont ces « scandale » et « juteux business » ? Il s’agit évidemment de la vente des médicaments par les vétérinaires prescripteurs.

Les pharmaciens syndicalistes remontent au créneau

Avant le dépôt de ce projet de loi devant le Parlement le 13 novembre 2013, le débat sur le découplage avait culminé le 6 novembre, avec la grande manifestation “antidécouplage” des vétérinaires. Cependant, dès le 4 novembre, Marisol Touraine, ministre de la Santé, favorable au découplage défendu par ses conseillers médecins, avait dû se ranger à la position de Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, en faveur du maintien du réseau des vétérinaires, donc au couplage. Dans ce débat de l’automne, les pharmaciens n’étaient pas intervenus. Les plus impliqués d’entre eux, poursuivis dans des affaires pour délivrance illégale, avaient sans doute déjà fort à faire pour organiser leur défense.

Ainsi, lors de la première lecture, à l’Assemblée nationale le 14 janvier dernier, puis au Sénat le 14 avril, aucun amendement proposant un découplage partiel ou total n’avait été déposé par les pharmaciens. Stéphane Le Foll avait prévenu que le gouvernement s’y opposerait.

Changements de saison et de gouvernement pour la seconde lecture qui s’ouvre à l’Assemblée nationale : le lobby des syndicats des officinaux qui défendent le découplage s’est mobilisé.

5 000 cabinets vétérinaires versus 200 pharmacies rurales

À l’Assemblée nationale, plusieurs députés soutiennent fermement le découplage partiel sur les antibiotiques critiques devant la commission des affaires économiques. Le ministre défend la rémunération par les ventes d’un réseau de vétérinaires capables de faire diminuer la consommation des antibiotiques. Toutefois, les députés UMP propharmaciens soutiennent de leur côté le « réseau de quelque 200 pharmacies rurales en grandes difficultés qui réalisent la moitié de leurs chiffres d’affaires en médicaments vétérinaires ». Selon eux, la disparition de ces 200 pharmacies rurales, soit moins de 1 % du nombre total des officines, serait dommageable pour la population humaine, mais pas animale.

Les députés promettent de défendre ces pharmaciens avec d’autres amendements lors de l’examen en séance publique les 7 et 8 juillet prochains.

Autre offensive des syndicats des pharmaciens : la presse et, surtout, la conquête de l’opinion publique. Ainsi, à la une et sur deux pleines pages, le quotidien Le Parisien et sa copie d’audience nationale Aujourd’hui en France – un tirage à près de 500 000 exemplaires au total –, dénoncent l’éternel conflit d’intérêts du vétérinaire en reprenant les arguments de la Fédération des syndicats pharmaceutiques (FSPF). Le journal s’apitoie sur un éleveur-frondeur qui « ose s’approvisionner en médicaments vétérinaires dans une pharmacie » et que « son vétérinaire a, depuis, envoyé balader ». « Quand j’ai besoin d’acheter une voiture, je compare, je prends celle au meilleur prix. Aujourd’hui, je veux acheter mes médicaments où je veux, quand je veux, et de la marque que je veux », martèle-t-il. Cet éleveur oublie que les Codes la route et de la santé publique n’ont pas grand-chose en commun… Au final, le journal laisse entendre que le lobby des vétérinaires serait beaucoup plus influent que celui des pharmaciens dans l’élaboration des projets de loi… Une autre affirmation sans preuve.

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