Le BHB, un indicateur pour identifier les chèvres à risque de toxémie de gestation - La Semaine Vétérinaire n° 1591 du 27/06/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1591 du 27/06/2014

Formation

PRODUCTIONS ANIMALES/RUMINANTS

Auteur(s) : Vincent Doré*, Lorenza Richard**

Fonctions :
*université de Montréal,
Saint-Hyacinthe (Québec).
Article tiré de la conférence
présentée lors des journées
nationales des GTV à Reims,
en mai 2014.

Des seuils diagnostiques des valeurs de β-hydroxybutyrate (BHB) sont déterminés selon les semaines qui précèdent la mise bas pour identifier les chèvres à risque de toxémie de gestation.

Ce résultat est issu d’un projet mené par la Société des éleveurs de chèvres laitières de race du Québec (SECLRQ)1, dont l’objectif est de fournir aux éleveurs caprins et aux vétérinaires un outil simple et rapide pour diagnostiquer précocement l’affection, afin de réduire la mortalité. Pour cela, 1 242 chèvres laitières issues de dix élevages sont prélevées à la veine jugulaire durant les cinq semaines qui précèdent la mise bas et les deux suivantes, pour une mesure du taux de BHB sanguin par un appareil portatif2. Les éleveurs observent les animaux et notent l’apparition de symptômes de la toxémie de gestation. Celle-ci est diagnostiquée chez 10 % des bêtes.

MESURE DU BHB AVANT LA MISE BAS

La courbe de mesures de BHB obtenues montre que les valeurs médianes augmentent rapidement à partir de la cinquième semaine qui précède la mise bas chez les chèvres à risque élevé de toxémie, ce qui rend possible l’identification des animaux susceptibles de développer la maladie. L’approche manque de sensibilité au niveau individuel, notamment car les bêtes en état de toxémie subclinique sont difficiles à observer (70,79 % d’animaux détectés en semaine - 4, par exemple). Toutefois, les seuils sont très spécifiques dans le mois prépartum (voir tableau). Diagnostiquer l’affection avant l’apparition des signes cliniques est ainsi possible, mais il est primordial de connaître la date de saillie de l’animal (par un harnais marqueur en monte naturelle, par exemple), afin d’optimiser l’utilisation des seuils de BHB.

LES FACTEURS DE RISQUE ACCRU

La quatrième semaine prépartum est ciblée comme un indicateur pertinent pour étudier les facteurs de risque de toxémie de gestation. Si le taux de BHB en semaine - 4 est supérieur ou égal à 0,4 mmol/l, la chèvre a quatre fois plus de risque de déclencher une toxémie. S’il est supérieur ou égal à 0,6 mmol/l, l’animal présente trois fois plus de risque de mortalité.

Les analyses montrent également que, dans cette étude, les chèvres grasses ont un risque deux fois plus élevé de développer la maladie que les autres. En effet, 14,4 % des animaux dont la note d’état corporel (NEC) est supérieure ou égale à 4 sont à risque, versus 7,69 % chez les chèvres dont le NEC est inférieur à 2, et 7,84 % pour un NEC compris entre 2,5 et 3,5. Les animaux maigres, en revanche, ne présentent pas de risque accru.

Enfin, une chèvre qui met bas deux chevreaux présente six fois plus de risques que celle qui n’en a qu’un.

Ainsi, ce test pourrait être proposé quatre semaines avant la mise bas, chez toutes les chèvres en individuel, ou sur 15 % d’entre elles, selon les besoins de l’entreprise. Pour la seconde option, les prélèvements devraient privilégier les chèvres type. Les hautes productrices ou de NEC élevée, ou gravides de deux chevreaux, et en évitant les animaux malades, devraient être également prélevées afin d’évaluer les bêtes les plus à risque. Il existe peu de données relatives aux traitements préventifs, mais les animaux doivent être suivis, isolés, observés et nourris avec du foin de bonne qualité si la maladie est soupçonnée.

Des seuils de 0,4 à 0,9 mmol/l de BHB peuvent être utilisés comme indicateurs au cours du dernier mois de gestation, mais le suivi de reproduction est important pour déterminer la date de saillie et appliquer le seuil à la bonne semaine. Dans l’avenir, ces seuils individuels seront adaptés pour en obtenir d’autres collectifs. Des recherches seront entreprises pour déterminer des traitements de la maladie, détectée avant l’apparition des symptômes cliniques.

  • 1 En collaboration avec Valacta et l’université de Montréal.

  • 2 Précision Xtra®, Abbott Diabetes Care, Saint-Laurent, commercialisé au Québec et qui permet un résultat en dix secondes en ferme, pour 1,50 € environ la languette, et en France sous le nom de FreeStyle Optium®.

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